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Crédit photo : Patrice Bardot
11 octobre 2018

Techno maximale pour Richie Hawtin à l’Olympia

par Gérôme Darmendrail

Depuis Laurent Garnier en 1998, on ne compte plus les artistes issus des musiques électroniques à s’être produits à l’Olympia ; il n’empêche, la présence de l’un d’entre eux dans le temple de la chanson française constitue encore un petit événement, signe que la performance scénique à venir ne sera pas ordinaire. Devant l’entrée de la célèbre salle parisienne, immanquablement, ils sont nombreux à immortaliser les lettres rouges annonçant la présence de Richie Hawtin. A l’intérieur, si la salle n’affiche pas complet, elle est copieusement garnie d’un public assez disparate, allant de la vingtaine à la cinquantaine, reflet de la longévité du Canadien, aux platines depuis les années 90, mais jamais dépassé par le temps. Dans cette course, Richie Hawtin essaie toujours d’avoir une longueur d’avance, et la scène semble être son nouveau lièvre. Présenté pour la première fois l’an dernier à Coachella, CLOSE a ainsi pour ambition d’abolir la frontière entre live et DJ set, et de faire évoluer le rapport à la scène des artistes techno. On les soupçonne de jouer des sets préenregistrés ? Alors place à la transparence.

Richie Hawtin, dont la silhouette filiforme se détache au centre de la scène, joue tables ouvertes, chacun de ses gestes étant filmé et diffusé sur grand écran, même si en réalité, on distingue mal ce qu’il fait, les vidéos passant au travers de multiples filtres graphiques. Ceux qui espéraient un cours magistral en seront pour leur frais. En revanche, ceux qui sont venus pour en prendre plein les yeux et les oreilles sont servis. L’Olympia constitue un lieu idéal pour ce type de performance, suffisamment large pour donner un aspect grandiose au spectacle, suffisamment petit pour préserver une certaine proximité. Musicalement, c’est beaucoup plus dense que ce qu’Hawtin pouvait proposer il y a quelques années, lorsqu’il était le pape de la minimale ; il faut dire qu’il mixe en permanence plusieurs disques simultanément, auxquels il ajoute effets, textures et abondance de claps. Les basses sont surpuissantes, et il apparaît assez clairement dès le départ que ce n’est pas parce qu’il est 21h que le public ne dansera pas comme à 3h du mat’. Ça cogne vite et fort, et Hawtin, qui n’a de cesse d’aller d’une table à l’autre, de triturer ses boutons, donne l’impression d’être en train d’essayer de dompter un monstre de câbles et d’acier, machine à concasser le dancefloor. Une heure et demi plus tard, lorsque les lumières se rallument, les tympans bourdonnent et les jambes flageolent. On en revient finalement toujours à ça.

Meilleur moment : A peu près toutes les cinq minutes, quand s’abattait un nouveau rouleau de basses.

Pire moment : A en croire les gens à la sortie, ce fût la fin, jugée trop abrupte. Ils étaient plusieurs à penser que le Canadien était censé jouer deux heures au lieu d’une heure et demie.

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