đïž TSHA nous livre les secrets de ‘Capricorn Sun’, son premier album
TSHA sort Capricorn Sun, le 7 octobre, un premier album aussi touchant que dansant. Pour cette occasion on a rencontrĂ© l’artiste, se frayant un chemin entre les musiques Ă©lectroniques et la pop avec une habiletĂ© dĂ©concertante malgrĂ© sa trĂšs jeune carriĂšre. C’est ainsi qu’elle est devenue une rĂ©fĂ©rence Ă Londres oĂč elle habite, mais aussi Ă l’international puisqu’elle a assurĂ© les premiĂšres parties de Disclosure, Bob Moses et plus rĂ©cemment, Flume aux Ătats-Unis. On a pu interviewer la jeune crack de la house londonienne.
Avant de parler de la sortie de ton premier album, j’ai vu sur Instagram que tu venais de partager tes platines avec Kanye West ! C’est fou, comment ça s’est passĂ© ?Â
C’Ă©tait Ă une after party de Burberry durant la fashion week, j’Ă©tais la DJ. Il Ă©tait prĂ©sent Ă la fĂȘte et Ă un moment, il est juste venu derriĂšre les platines. Il Ă©tait vraiment trĂšs cool, trĂšs bienveillant.
Ton premier album, Capricorn sun, sort le 7 octobre. Il commence avec « Galdem » une chanson instrumentale, assez mĂ©lancolique mais qui est Ă©gaillĂ©e par l’enregistrement d’une voix fĂ©minine. De qui s’agit-il ? Ce morceau traduit bien l’ambivalence de ton album, tĂ©nĂ©breux mais super dansant.
Cette voix vient de mes archives personnelles. Elle n’a pas du tout Ă©tĂ© enregistrĂ©e pour l’album. Câest ma meilleure amie qui essaye de me remonter le moral durant le confinement. Jâai pensĂ© que câĂ©tait une bonne façon de commencer mon album, de la remercier pour son soutien. Cet album est nĂ© pendant la pandĂ©mie, mĂȘme si la composition s’est Ă©tendue jusqu’au dĂ©but de cette annĂ©e.
Cette note vocale nous plonge directement dans ton intimitĂ©, câest un album assez personnel de maniĂšre gĂ©nĂ©ral non ?
Oui câest sĂ»r ! Par exemple, « Giving up » est un son que jâai Ă©crit avec mon fiancĂ©, Mafro. Nous partagions un studio Ă l’Ă©poque, alors quand j’ai commencĂ© Ă travailler sur ce track, il s’est jetĂ© dessus ! MalgrĂ© tout ce qui se passait autour de nous, nous avons Ă©tĂ© capables de crĂ©er ce morceau significatif ensemble. On lâa Ă©crit durant une pĂ©riode assez compliquĂ©e, donc c’est sĂ»r que cet album est une plongĂ©e dans ce qu’il y a de plus intime haha. Les sujets que jâaborde, aussi, me touchent particuliĂšrement. « Running » parle d’Ă©vasion et d’acceptation de soi.
« Sister » est Ă©galement un morceau qui vient d’une histoire assez folle que tu as vĂ©cue. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Câest vrai que je ne suis pas prĂšs d’oublier ce moment de ma vie. Je ne parle plus Ă mon pĂšre depuis un petit moment, mais un jour, il mâa ajoutĂ© sur Facebook. Jâai vu une photo de lui avec un petit bĂ©bĂ© dans les bras, ça mâa fait un choc. Jâai regardĂ© dans ses amies et jâai trouvĂ© la femme sur la photo. Jâai pris mon courage Ă deux mains pour lui envoyer un message. Et je me suis rendue compte que câĂ©tait ma demie-sĆur. On a beaucoup discutĂ©, on sâest mĂȘme rencontrĂ©es et on sâentend trĂšs bien. On est dâailleurs restĂ©es en contact depuis cette histoire. Je me devais dâĂ©crire une chanson sur cette histoire !
Le reste de ta famille est mĂ©lomane, depuis toute petite tu baignes dans la musique. As-tu des souvenirs en particulier ?Â
Quand j’Ă©tais petite, mon frĂšre Ă©tait encore DJ. Il avait pris lâhabitude sâentraĂźner dans le salon. Câest vraiment lui qui mâa introduit Ă la techno, le garage et la jungle. Puis, petit Ă petit, câest moi qui mây suis mise et il a commencĂ© Ă me prĂȘter ses disques. Ă lâĂ©poque, j’Ă©tais DJ dans un tout petit club, le Motion dans ma ville natale, Fareham. Ma mĂšre me racontait beaucoup de ses histoires aussi, elle dĂ©crivait Ă merveille le Londres des annĂ©es 90, des raves fantastiques de cette Ă©poque. Et ensuite j’ai dĂ©cidĂ© de dĂ©mĂ©nager Ă Londres. Et c’est lĂ que tout a changĂ© !
Maintenant, tu es vraiment implantĂ©e Ă Londres. Pourquoi aimes-tu tant cette ville ?Â
Si Londres avait de meilleures conditions mĂ©tĂ©orologiques, ça serait l’endroit la plus fantastique du monde ! C’est dĂ©finitivement ma ville prĂ©fĂ©rĂ©e, surtout quand lâĂ©tĂ© pointe le bout de son nez. Je mây sens vraiment chez moi. Ce dĂ©mĂ©nagement a Ă©tĂ© un grand changement pour moi car, comme je te lâai dit, je suis originaire dâune toute petite ville. Il y a un melting-pot culturel incroyable, tu peux rencontrer des personnes du monde entier. Il y a tellement de personnalitĂ©s diffĂ©rentes, il y en a pour tous les goĂ»ts ! Et puis, ça a Ă©tĂ© un tremplin pour moi, les opportunitĂ©s n’ont pas arrĂȘtĂ© de fleurir.
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Ton album est la consĂ©cration de toutes les opportunitĂ©s que tu as su prendre. Capricorn sun est le parfait mĂ©lange de sensibilitĂ©s Ă©lectroniques et de pop. Concernant les voix, elles sont omniprĂ©sentes dans ton album, mais tu arrives toujours Ă prĂ©server leur personnalitĂ©. De Clementine Douglas Ă Oumou SangarĂ©… Comment ça s’est passĂ© en studio ?Â
Ătrangement, beaucoup de mes productions viennent aprĂšs. Jâessaye vraiment de m’inspirer au maximum de la vibe que me procure une voix. DĂ©jĂ , pour mon single « Demba« , sorti en 2021, jâavais fait appel Ă Trio Da Kali, dont les membres sont les descendants dâune longue lignĂ©e de griots issus de la culture MandĂ© du sud du Mali. Leurs voix m’ont tout de suite transcendĂ©e. Les voix mâinspirent vraiment beaucoup et j’essaie donc de les placer au centre de mon travail. Dans mon album, j’ai travaillĂ© avec des artistes que j’admire. J’ai toujours Ă©tĂ© une immense fan d’Oumou SangarĂ©, c’Ă©tait un honneur de travailler avec elle ! J’ai enregistrĂ© « Water » juste avant le covid, j’ai eu de la chance. Clementine, elle, mâa envoyĂ© pleins d’extraits a cappella et ça mâa tout de suite inspirĂ©e. « Dancing in the Shadows » m’est donc venue trĂšs naturellement. Mon fiancĂ© est aussi un producteur, pratique ahah. Donc j’avoue que par moment il m’a donnĂ© des coup de main.
Ton identitĂ© musicale change beaucoup entre les tracks que tu enregistres en studio, qui sont plus Ă la frontiĂšre de la pop et ceux que tu mixes en clubs, qui frĂŽlent la techno, plus sombres. Est-ce que ça te vient naturellement, ou c’est un effet recherchĂ© ?Â
Ce n’est pas tellement calculĂ© ! Quand je mixe, jâai encore du mal Ă jouer mes propres morceaux. Je prĂ©fĂšre passer les sons qui me font danser. Des sons de Chicago, de la house, de la techno et de la rave qui sont autant de styles qui me correspondent trĂšs bien. Je passe vraiment ce que jâĂ©coute chez moi, c’est marrant. Mes influences varient… je passe de Caribou Ă Â Bonobo ou Four Tet. Mais jâai hĂąte dâavoir ma propre bande lors de ma tournĂ©e de concerts, pour pouvoir tester mes propres sons en live qui sont plus chill, c’est vrai. Je ne sais pas encore si je vais passer en France mais ça serait vraiment un plaisir de rencontrer Ă nouveau le public français.
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Pour finir, vu le nom de ton album, tu es fan d’astrologie non ?Â
MĂȘme pas vraiment ! Je ne le prends pas vraiment sĂ©rieusement, mais plutĂŽt comme un jeu. Câest une trend sur Instagram que je regarde de loin mais qui mâa toujours fait rire. Lorsque je pensais au nom de lâalbum, je me suis dit que Teisha Ă©tait un peu trop facile. Alors jâai trouvĂ© ça marrant de le nommer Capricorn sun comme un signe distinctif. Pour pousser le dĂ©lire jusqu’au bout, jâai carrĂ©ment dĂ©cidĂ© de mettre des chĂšvres sur la pochette de l’album !