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TSHA © Nicole Ngai
30 septembre 2022

🎙️ TSHA nous livre les secrets de ‘Capricorn Sun’, son premier album

par Bérénice Hourçourigaray

TSHA sort Capricorn Sun, le 7 octobre, un premier album aussi touchant que dansant. Pour cette occasion on a rencontrĂ© l’artiste, se frayant un chemin entre les musiques Ă©lectroniques et la pop avec une habiletĂ© dĂ©concertante malgrĂ© sa très jeune carrière. C’est ainsi qu’elle est devenue une rĂ©fĂ©rence Ă  Londres oĂą elle habite, mais aussi Ă  l’international puisqu’elle a assurĂ© les premières parties de Disclosure, Bob Moses et plus rĂ©cemment, Flume aux États-Unis. On a pu interviewer la jeune crack de la house londonienne.

 

Avant de parler de la sortie de ton premier album, j’ai vu sur Instagram que tu venais de partager tes platines avec Kanye West ! C’est fou, comment ça s’est passĂ© ? 

C’Ă©tait Ă  une after party de Burberry durant la fashion week, j’Ă©tais la DJ. Il Ă©tait prĂ©sent Ă  la fĂŞte et Ă  un moment, il est juste venu derrière les platines. Il Ă©tait vraiment très cool, très bienveillant.

[La scène est à voir ici]

 

Ton premier album, Capricorn sun, sort le 7 octobre. Il commence avec « Galdem » une chanson instrumentale, assez mĂ©lancolique mais qui est Ă©gaillĂ©e par l’enregistrement d’une voix fĂ©minine. De qui s’agit-il ? Ce morceau traduit bien l’ambivalence de ton album, tĂ©nĂ©breux mais super dansant.

Cette voix vient de mes archives personnelles. Elle n’a pas du tout Ă©tĂ© enregistrĂ©e pour l’album. C’est ma meilleure amie qui essaye de me remonter le moral durant le confinement. J’ai pensĂ© que c’était une bonne façon de commencer mon album, de la remercier pour son soutien. Cet album est nĂ© pendant la pandĂ©mie, mĂŞme si la composition s’est Ă©tendue jusqu’au dĂ©but de cette annĂ©e.

 

Cette note vocale nous plonge directement dans ton intimité, c’est un album assez personnel de manière général non ?

Oui c’est sĂ»r ! Par exemple, « Giving up » est un son que j’ai Ă©crit avec mon fiancĂ©, Mafro. Nous partagions un studio Ă  l’Ă©poque, alors quand j’ai commencĂ© Ă  travailler sur ce track, il s’est jetĂ© dessus ! MalgrĂ© tout ce qui se passait autour de nous, nous avons Ă©tĂ© capables de crĂ©er ce morceau significatif ensemble. On l’a Ă©crit durant une pĂ©riode assez compliquĂ©e, donc c’est sĂ»r que cet album est une plongĂ©e dans ce qu’il y a de plus intime haha. Les sujets que j’aborde, aussi, me touchent particulièrement. « Running » parle d’Ă©vasion et d’acceptation de soi.

 

« Sister » est Ă©galement un morceau qui vient d’une histoire assez folle que tu as vĂ©cue. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

C’est vrai que je ne suis pas près d’oublier ce moment de ma vie. Je ne parle plus Ă  mon père depuis un petit moment, mais un jour, il m’a ajoutĂ© sur Facebook. J’ai vu une photo de lui avec un petit bĂ©bĂ© dans les bras, ça m’a fait un choc. J’ai regardĂ© dans ses amies et j’ai trouvĂ© la femme sur la photo. J’ai pris mon courage Ă  deux mains pour lui envoyer un message. Et je me suis rendue compte que c’était ma demie-sĹ“ur. On a beaucoup discutĂ©, on s’est mĂŞme rencontrĂ©es et on s’entend très bien. On est d’ailleurs restĂ©es en contact depuis cette histoire. Je me devais d’écrire une chanson sur cette histoire !

 

Le reste de ta famille est mélomane, depuis toute petite tu baignes dans la musique. As-tu des souvenirs en particulier ? 

Quand j’Ă©tais petite, mon frère Ă©tait encore DJ. Il avait pris l’habitude s’entraĂ®ner dans le salon. C’est vraiment lui qui m’a introduit Ă  la techno, le garage et la jungle. Puis, petit Ă  petit, c’est moi qui m’y suis mise et il a commencĂ© Ă  me prĂŞter ses disques. Ă€ l’époque, j’Ă©tais DJ dans un tout petit club, le Motion dans ma ville natale, Fareham. Ma mère me racontait beaucoup de ses histoires aussi, elle dĂ©crivait Ă  merveille le Londres des annĂ©es 90, des raves fantastiques de cette Ă©poque. Et ensuite j’ai dĂ©cidĂ© de dĂ©mĂ©nager Ă  Londres. Et c’est lĂ  que tout a changĂ© !

 

Maintenant, tu es vraiment implantée à Londres. Pourquoi aimes-tu tant cette ville ? 

Si Londres avait de meilleures conditions mĂ©tĂ©orologiques, ça serait l’endroit la plus fantastique du monde ! C’est dĂ©finitivement ma ville prĂ©fĂ©rĂ©e, surtout quand l’étĂ© pointe le bout de son nez. Je m’y sens vraiment chez moi. Ce dĂ©mĂ©nagement a Ă©tĂ© un grand changement pour moi car, comme je te l’ai dit, je suis originaire d’une toute petite ville. Il y a un melting-pot culturel incroyable, tu peux rencontrer des personnes du monde entier. Il y a tellement de personnalitĂ©s diffĂ©rentes, il y en a pour tous les goĂ»ts ! Et puis, ça a Ă©tĂ© un tremplin pour moi, les opportunitĂ©s n’ont pas arrĂŞtĂ© de fleurir.

 

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Ton album est la consĂ©cration de toutes les opportunitĂ©s que tu as su prendre. Capricorn sun est le parfait mĂ©lange de sensibilitĂ©s Ă©lectroniques et de pop. Concernant les voix, elles sont omniprĂ©sentes dans ton album, mais tu arrives toujours Ă  prĂ©server leur personnalitĂ©. De Clementine Douglas Ă  Oumou SangarĂ©… Comment ça s’est passĂ© en studio ? 

Étrangement, beaucoup de mes productions viennent après. J’essaye vraiment de m’inspirer au maximum de la vibe que me procure une voix. DĂ©jĂ , pour mon single « Demba« , sorti en 2021, j’avais fait appel Ă  Trio Da Kali, dont les membres sont les descendants d’une longue lignĂ©e de griots issus de la culture MandĂ© du sud du Mali. Leurs voix m’ont tout de suite transcendĂ©e. Les voix m’inspirent vraiment beaucoup et j’essaie donc de les placer au centre de mon travail. Dans mon album, j’ai travaillĂ© avec des artistes que j’admire. J’ai toujours Ă©tĂ© une immense fan d’Oumou SangarĂ©, c’Ă©tait un honneur de travailler avec elle ! J’ai enregistrĂ© « Water » juste avant le covid, j’ai eu de la chance. Clementine, elle, m’a envoyĂ© pleins d’extraits a cappella et ça m’a tout de suite inspirĂ©e. « Dancing in the Shadows » m’est donc venue très naturellement. Mon fiancĂ© est aussi un producteur, pratique ahah. Donc j’avoue que par moment il m’a donnĂ© des coup de main.

 

Ton identitĂ© musicale change beaucoup entre les tracks que tu enregistres en studio, qui sont plus Ă  la frontière de la pop et ceux que tu mixes en clubs, qui frĂ´lent la techno, plus sombres. Est-ce que ça te vient naturellement, ou c’est un effet recherchĂ© ? 

Ce n’est pas tellement calculĂ© ! Quand je mixe, j’ai encore du mal Ă  jouer mes propres morceaux. Je prĂ©fère passer les sons qui me font danser. Des sons de Chicago, de la house, de la techno et de la rave qui sont autant de styles qui me correspondent très bien. Je passe vraiment ce que j’écoute chez moi, c’est marrant. Mes influences varient… je passe de Caribou à Bonobo ou Four Tet. Mais j’ai hâte d’avoir ma propre bande lors de ma tournĂ©e de concerts, pour pouvoir tester mes propres sons en live qui sont plus chill, c’est vrai. Je ne sais pas encore si je vais passer en France mais ça serait vraiment un plaisir de rencontrer Ă  nouveau le public français.

 

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Pour finir, vu le nom de ton album, tu es fan d’astrologie non ? 

MĂŞme pas vraiment ! Je ne le prends pas vraiment sĂ©rieusement, mais plutĂ´t comme un jeu. C’est une trend sur Instagram que je regarde de loin mais qui m’a toujours fait rire. Lorsque je pensais au nom de l’album, je me suis dit que Teisha Ă©tait un peu trop facile. Alors j’ai trouvĂ© ça marrant de le nommer Capricorn sun comme un signe distinctif. Pour pousser le dĂ©lire jusqu’au bout, j’ai carrĂ©ment dĂ©cidĂ© de mettre des chèvres sur la pochette de l’album !

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