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6 juillet 2019

Tsugi 124, avec Richie Hawtin en couv’ et un CD mixé par Laurent Garnier, en kiosque ce 6 juillet !

par Alexis Bernier

Une page se tourne. Le numéro de Tsugi que vous aurez dans vos mains et le hors-série d’été qui arrive seront les derniers accompagnés d’un CD. Une décision forcément difficile à prendre, tant ce mix original que nous vous offrions tous les mois fait partie de l’histoire du magazine, mais qui nous apparaît aujourd’hui nécessaire. En 2019, continuer à fabriquer des CDs nous est apparu absurde alors qu’on ne trouve quasiment plus de lecteurs en magasins (ou alors de grand luxe), que les ordinateurs en sont dorénavant dépourvus et que les fabricants d’autoradios ont arrêté d’en proposer depuis belle lurette. Mais attention, ce ne sont pas les mixes originaux que nous arrêtons de vous offrir – chaque mercredi vous pouvez en retrouver un en podcast sur Tsugi.fr (Luke Vibert, Dombrance ou Marc Houle ont signé les derniers) –, mais ce petit objet en plastique qui nous semble grandement obsolète. Nous espérons que vous partagerez notre sentiment, aussi attachés que vous ayez pu l’être à ces albums inédits.
En septembre prochain, le prix de vente de Tsugi ne changera pas, malgré la disparition du CD. Une économie bienvenue en ces temps de baisse des revenus publicitaires, d’augmentation des coûts de distribution et de stagnation des ventes. Rappelons pour mémoire que le prix du magazine n’a pas augmenté depuis octobre 2013. Les abonnés verront néanmoins le numéro hors-série d’été – qu’ils ne recevaient pas jusqu’à présent – intégrer leur abonnement dès aujourd’hui. Et pour finir, je voudrais annoncer que Tsugi Radio prépare de belles surprises pour la rentrée. Plus que jamais, Tsugi est un univers global dont ce magazine n’est que l’une des incarnations. Tout en remerciant Laurent Garnier de nous offrir sa vision de l’électro (qui, il est toujours bon de le rappeler, n’est pas le diminutif de “musique électronique”, mais le tronc commun entre le rap et la techno), toute l’équipe se souvient avec émotion du magnifique Transfunk 2011 de Philippe Zdar, qui accompagnait le numéro 37. Pour beaucoup d’entre nous, cela restera l’un des mixes les plus réussis que nous ayons édités en CD. (Alexis Bernier, directeur de la publication)

Vous retrouverez dans ce numéro 124 une discussion sur leur scénographie et leur film Iris : A Space Opera avec Justice, une rencontre avec l’étoile montante Glitter, un blindtest avec les équipes de La Station, le trio Brandt Brauer Frick qui décortique ses inspirations, David Carretta se confiant sans fard sur sa carrière, une plongée dans les débuts de la synth-pop, un reportage au Dharma Techno Festival (un événement mêlant méditation et techno à la Spiral Tribe), et évidemment tout un tas de chroniques, bons plans, interviews, tests de casques et autres focus sur de jeunes artistes à découvrir. Et puis, bien sûr, notre grand sujet de couverture avec Richie Hawtin, dont nous vous dévoilons ici quelques lignes par Patrice Bardot. Rendez-vous le 6 juillet ! 

Richie Hawtin
De la techno et des hommes

C’est peut-être la seule des grandes figures de la musique électronique à s’être consacrée depuis trente ans uniquement à la techno. Une techno soucieuse de ses racines, mais qui regarde toujours devant. A l’image de son show CLOSE Live, qui se décline aujourd’hui en une application révolutionnaire. Explications.

Combien de fois depuis 30 ans s’est-on posé la question “mais qu’est-ce qu’il ou elle fait donc sur scène ?” en regardant un live électronique, sans jamais arriver à obtenir une réponse satisfaisante? Généralement bien planqués derrière une installation lumineuse ou des écrans de fumée, les artistes ont toujours semblé jouer à cache-cache avec leur public. Pas vraiment désireux de montrer les ficelles d’une arrière-boutique où l’apparente avalanche de matériel fait trop souvent office de trompe-l’œil à l’allure d’attrape-gogo. Que d’effets de manche pour au final ne se servir que de la touche “on/off” pour lancer et arrêter le show. Heureusement, comme toujours il y a des exceptions. Le citoyen du monde Richie Hawtin (né en Grande-Bretagne, exilé enfant au Canada, et depuis plus de quinze ans résident berlinois) en est une. On l’avait constaté en octobre dernier lors de son passage à l’Olympia à Paris, son show CLOSE Live joue la carte de la transparence en offrant à travers caméras et écrans l’exacte vision aux spectateurs de ce qui se trame sur scène: des mains qui se posent sur des machines ou qui jouent sur des claviers, des doigts qui actionnent des potards, des bras qui se tendent vers des boutons. Si on n’a pas eu la chance d’assister à cette sorte de combat du cirque futuriste avec le producteur dans le rôle du dompteur et la technologie dans celui du fauve, il est possible de le (re)vivre quasiment en direct par l’intermédiaire d’une application, CLOSE Live (Combined), élaborée par Richie en personne. Nous nous sommes rendus à Berlin pour que l’homme derrière Plastikman nous explique tous les détails de sa dernière trouvaille. Mais pas que…

Quel est le point de départ de CLOSE Live (Combined) ?

Richie Hawtin: C’est une idée qui est là depuis longtemps. À la suite de mes mixes Decks, EFX & 909 (1999), DE9 | Closer To The Edit (2001), DE9 | Transitions (2005), j’ai commencé à travailler sur un quatrième volume DE9 | Live où je voulais montrer au public ce qu’étaient vraiment mes shows. Pas seulement au niveau audio, avec également de la vidéo. Mais dès l’instant où tu veux mélanger les deux, cela devient très compliqué. Honnêtement, j’ai commencé plusieurs fois ce projet, mais c’était impossible à réaliser donc je l’ai mis de côté. Mais il y a trois ans environ, j’ai développé le show CLOSE Live, basé sur des petites caméras qui me suivent sur scène, je me suis dit “enregistrons et voyons si cela peut servir à enfin concrétiser mon idée originale”. Quand j’ai commencé à regarder et à écouter les enregistrements, j’ai trouvé qu’il y avait de grands moments dans ces shows et j’ai essayé de trouver une manière de les réunir. CLOSE Live (Combined) mélange donc principalement les shows de 2018 à Tokyo, Londres et Glasgow.

… La suite à retrouver en kiosque ou sur notre boutique en ligne à partir du 6 juillet

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