Skip to main content
©Daniel Dugas
30 septembre 2021

đź’­ Un album, un film, un livre : les inspirations d’Hubert Lenoir

par Patrice BARDOT

Ouragan scénique, le turbulent Québécois Hubert Lenoir publie un second album, Musique directe, trois ans après la révélation Darlène. Une sorte d’autoportrait sonore déluré et sensible, en forme de montagnes russes. Attention ça secoue, comme dans ses inspirations qui cavalcadent au plus large de la pop culture. 

Article issu du Tsugi 143 : Garnier/Limiñanas, disponible en kiosque et en ligne

 

  • Son album
    Prince, Around The World In A Day (WARNER, 1985) 

Prince à son niveau le plus « alien » par rapport à ce qui se faisait à l’époque. Il sort de l’énorme succès de « Purple Rain » et avec ce disque, il mélange Beatles, psychédélisme, Funkadelic… mais 100% à sa façon. Il a le courage de ses ambitions. Il n’appartient à aucune scène. Toute la dualité de l’artiste est représentée dans ce disque avec des tubes comme « Raspberry Beret » et des titres plus difficiles comme « Condition Of The Heart » où il chante comme dans une comédie musicale. J’écoute encore souvent « Around The World In A Day ». Prince était extrêmement expérimental pour quelqu’un de sa stature. On sent un amour général pour la musique. C’est vraiment un de mes héros.

 

  • Son film
    Grey Gardens de David & Albert Maysles (1975)

Il s’agit d’un documentaire sur la vie d’une mère et d’une fille, Édith et Edie Bouvier Beale, qui vivent dans une maison insalubre des Hamptons. Elles sont la tante et la cousine de Jackie Kennedy, la femme du président des USA assassiné. Pour moi, ce n’est pas vraiment du documentaire, il n’y a pas forcément le désir d’informer sur un sujet dans la narration. C’est juste une façon de filmer des individus pour raconter leur histoire. C’est à la fois beau et dérangeant.

 

  • Son livre
    Le guinness des records (2000)

Guiness

On m’a offert ce livre quand j’avais six ans, et je l’ai constamment regardé avant de me coucher. Je ne désirais pas forcément être dedans. Mais ces images me sont restées. Il fait partie de mon imaginaire. Il y a quelque chose dans mon travail qui se rapporte à la pop culture. J’en ai beaucoup consommé parce que mes parents ne venaient pas d’un milieu artistique.

 

  • Son dernier disque
    Musique directe (SIMONE RECORDS/A+LSO/SONY MUSIC)

Après la sortie de Darlène et la tournée qui a suivi, je me suis retrouvé déboussolé. Je ne voulais même pas faire des concerts avec ce disque, c’est juste un album pour un roman. Ce succès était trop inattendu pour moi, je ne savais plus qui j’étais. Mais à un moment, je me suis raccroché à des milliers d’enregistrements de conversations, de sons de la rue, que j’avais faits au cours des trois dernières années, mais sans imaginer à la base un but artistique. Je trouvais que c’était le point de départ de quelque chose. C’est comme si j’avais documenté toute cette période tumultueuse de ma vie. J’ai repensé au cinéma direct et à la manière dont ces réalisateurs partaient du réel pour aboutir à des œuvres. J’ai suivi la même méthode pour dresser un autoportrait musical. Cet album est 100% personnel. C’est ce que je ne suis : pas plus, pas moins. C’est qui me rend le plus fier et c’est aussi un hommage à toute la musique que j’aime, aussi éclectique que cela puisse paraître. Il y a une phrase de Jean Michel Basquiat qui dit « The more I paint the more I like everything ». Musicalement, cet album c’est ça.

❏

Retrouvez plus d’articles dans le Tsugi 143 : Garnier/Limiñanas, disponible en kiosque et en ligne
Tsugi 143

Cliquez pour commander

Visited 12 times, 1 visit(s) today