đź’ Un album, un film, un livre : les inspirations de Malik Djoudi
Sa pochette lumineuse, oĂą Malik DjouÂdi surÂprend en pose manÂnequin, donne le ton d’un troisième album rayÂonÂnant oĂą le chanteur s’éloigne des presÂsions nocÂturnes pour s’épanouir dans une pop resplendisÂsante. Et on n’a surtout pas dit clinÂquante, malÂgrĂ© une coproÂducÂtion signĂ©e du “bankÂable” Renaud Letang et les parÂticÂiÂpaÂtions remarÂquĂ©es de Lala&ce, Isabelle Adjani et Philippe KaterÂine. Ni tout Ă fait le mĂŞme, ni tout Ă fait un autre, Malik DjouÂdi peut dĂ©sorÂmais visÂer très haut.
ArtiÂcle issu du TsuÂgi 144 : VoyÂage sur la planète ambiÂent, disponible en kiosque et Ă la comÂmande en ligne.
- Son album
Kendrick Lamar, To Pimp A ButÂterÂfly (TOP DAWG ENTERTAINMENT, 2015)
Depuis l’enfance, j’ai touÂjours Ă©coutĂ© un peu de hip-hop. Mais quand je suis tombĂ© sur cet album, j’ai tout de suite adorĂ© ses arrangeÂments de cuivÂre et la manière dont la voix de Kendrick se pose sur le duo basse/batterie. On sent vraiÂment la force d’un chanteur derÂrière tout ça. Sa puisÂsance va bien au-delĂ du rap. J’ai beauÂcoup aimĂ© Ă©galeÂment la poĂ©sie musiÂcale qu’il dĂ©gage. J’ai eu la chance de le voir en conÂcert, c’était extraÂorÂdiÂnaire. Sur scène, on comÂprend vraiÂment que c’est quelqu’un qui est dĂ©chirĂ©.
- Son film
Ă€ bout de soufÂfle de Jean-Luc Godard (1960)
C’est ma preÂmière claque de cinĂ©Âma français. J’avais 20 ans. Le duo d’acteur Belmondo/ Seberg est juste incroyÂable. Avec ce film, je dĂ©couÂvre la nouÂvelle vague. Je suis frapÂpĂ© par la beautĂ© des scènes, des diaÂlogues et mĂŞme des dĂ©cors naturels. On est sans arrĂŞt tenu en haleine et je suis assez bouleverÂsĂ© par l’histoire. Et puis on a l’impression que c’est le traÂvail d’un artiÂsan qui fait ça de manière simÂple. C’est quand mĂŞme un des plus beaux rĂ´les de BelÂmonÂdo, dans ce qui est pour moi une ode Ă la libertĂ©.
- Son livre
Jack KerÂouac, Les Clochards cĂ©lestes (1958)
J’aime ce livre que j’ai lu adoÂlesÂcent pour la recherche de la vie intense qu’il dĂ©gage. J’aime ausÂsi les perÂsonÂnages qu’il dĂ©crit, cette vie en marge. Mais on retrouÂve ausÂsi une recherche de paix intĂ©rieure. On suit des bohĂ©miens, comme il l’écrit, un qualÂiÂfiÂcatif qui veut dire “artistes” en fait, et je me sens un peu comme eux. Comme si l’art Ă©tait une porte de sorÂtie. Et puis j’adore ce titre.
- Son dernier disque
Troie (CINQ7/WAGRAM)
C’est un album moins nocÂturne et mĂ©lanÂcolÂique que les prĂ©cĂ©Âdents. J’ai eu la chance d’aller comÂposÂer une parÂtie du disque Ă la VilÂla Noailles Ă Hyères, et j’étais dans un stuÂdio en perÂmaÂnence très lumineux avec vue sur la mer. Cela s’est traduit dans l’album, oĂą j’avais envie de rapÂporter de la lumière dans ma musique. J’étais en paix et sereÂin. Dans une pĂ©riÂode naze, cet album Ă©tait ausÂsi comme une quĂŞte, une manière de rester debout, donc il falÂlait que je ramène de la couleur et des choses qui me renÂdent joyeux. Je n’ai pas recherÂchĂ© l’accessibilitĂ© pop, mais c’est encore une hisÂtoire de simÂplicÂitĂ© apparÂente sur laqueÂlle je me suis pris beauÂcoup la tĂŞte. Renaud Letang, qui a corĂ©alÂisĂ© l’album, m’a emmenĂ© quelque part oĂą je ne penÂsais pas aller. J’ai touÂjours traÂvailÂlĂ© tout seul et cela peut ĂŞtre difÂfiÂcile de dĂ©lĂ©guer et de donÂner les choses. Mais aujourd’hui je suis très heureux d’avoir fait conÂfiÂance Ă Renaud, parce que la musique est faite pour ĂŞtre partagĂ©e.