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22 octobre 2021

🔊 Ce nouvel album de Parquet Courts : le disco est l’avenir du punk

par Emmanuel Haddek

Après nous avoir fait patienter avec de très bons singles, le quatuor new-yorkais Parquet Courts est de retour avec un second album : Sympathy For Life. 

Chronique issue du Tsugi 144 : Voyage sur la planète ambient, disponible en kiosque et à la commande en ligne.

Artwork

On a tous qu’une seule envie : danser. Parce qu’il faut bien le dire, c’est le meilleur moyen d’échapper à la dureté de l’étau qui se resserre. Juste un temps, certes ; le temps d’un morceau à quatre temps. Il faut croire que cette envie d’évasion a également touché les New-Yorkais de Parquet Courts, et ce avant même le confinement (l’enregistrement s’est terminé deux jours plus tôt). En une dizaine d’années, les quatre musiciens se sont imposés comme une référence post-punk incontournable. En 2018, notamment, ils frappaient très fort avec Wide Awake, à l’énergie capable d’assouplir n’importe quel manche à balai. Pour imaginer la suite, le chanteur Andrew Savage s’est livré à une retraite en Italie, où il a imaginé une fusion entre Can (krautrock), Canned Heat (blues) et This Heat (post-punk expérimental). Une formule qui, au fond, donne Primal Scream, autre modèle assumé de ce disque.

Pour atteindre ces références psychédéliques et expérimentales, le groupe s’est livré à de longues sessions d’improvisation, afin de trouver et d’affiner son groove. Et cela se sent dès les premières mesures en ouverture, avec cette batterie tout en syncopes. Pourtant, Parquet Courts a réussi à ne pas se perdre dans ce projet, livrant des morceaux cohérents, et qui savent ne pas traîner en longueur. L’équilibre est parfaitement trouvé entre plongées psychédéliques et maintien des acquis rock. Les riffs et les chœurs, notamment, sont toujours aussi imparables. S’y ajoute désormais beaucoup d’électronique, le guitariste Austin Brown laissant souvent son instrument pour un Korg MS-20, régulièrement secondé par le producteur Rodaidh McDonald (Hot Chip, The XX, David Byrne et bien d’autres). Certains titres tendent carrément vers le dub, comme le formidable « Plant Life » (dont la version de dix minutes vaut également le détour). Alors qu’on savait déjà que le disco est l’avenir du punk, Parquet Courts nous en livre ici sa version psychédélique et motorique. Tout y est familier, certes, mais réalisé avec assez de personnalité, et surtout de joie, pour nous convaincre.



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