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🔊 Ce nouvel album de Parquet Courts : le disco est l’avenir du punk

Après nous avoir fait patien­ter avec de très bons sin­gles, le quatuor new-yorkais Par­quet Courts est de retour avec un sec­ond album : Sym­pa­thy For Life. 

Chronique issue du Tsu­gi 144 : Voy­age sur la planète ambi­ent, disponible en kiosque et Ă  la com­mande en ligne.

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On a tous qu’une seule envie : danser. Parce qu’il faut bien le dire, c’est le meilleur moyen d’échapper à la dureté de l’étau qui se resserre. Juste un temps, certes ; le temps d’un morceau à qua­tre temps. Il faut croire que cette envie d’évasion a égale­ment touché les New-Yorkais de Par­quet Courts, et ce avant même le con­fine­ment (l’enregistrement s’est ter­miné deux jours plus tôt). En une dizaine d’années, les qua­tre musi­ciens se sont imposés comme une référence post-punk incon­tourn­able. En 2018, notam­ment, ils frap­paient très fort avec Wide Awake, à l’énergie capa­ble d’assouplir n’importe quel manche à bal­ai. Pour imag­in­er la suite, le chanteur Andrew Sav­age s’est livré à une retraite en Ital­ie, où il a imag­iné une fusion entre Can (krautrock), Canned Heat (blues) et This Heat (post-punk expéri­men­tal). Une for­mule qui, au fond, donne Pri­mal Scream, autre mod­èle assumé de ce disque.

Pour attein­dre ces références psy­chédéliques et expéri­men­tales, le groupe s’est livré à de longues ses­sions d’improvisation, afin de trou­ver et d’affiner son groove. Et cela se sent dès les pre­mières mesures en ouver­ture, avec cette bat­terie tout en syn­copes. Pour­tant, Par­quet Courts a réus­si à ne pas se per­dre dans ce pro­jet, livrant des morceaux cohérents, et qui savent ne pas traîn­er en longueur. L’équilibre est par­faite­ment trou­vé entre plongées psy­chédéliques et main­tien des acquis rock. Les riffs et les chœurs, notam­ment, sont tou­jours aus­si impa­ra­bles. S’y ajoute désor­mais beau­coup d’électronique, le gui­tariste Austin Brown lais­sant sou­vent son instru­ment pour un Korg MS-20, régulière­ment sec­ondé par le pro­duc­teur Rodaidh McDon­ald (Hot Chip, The XX, David Byrne et bien d’autres). Cer­tains titres ten­dent car­ré­ment vers le dub, comme le for­mi­da­ble “Plant Life” (dont la ver­sion de dix min­utes vaut égale­ment le détour). Alors qu’on savait déjà que le dis­co est l’avenir du punk, Par­quet Courts nous en livre ici sa ver­sion psy­chédélique et motorique. Tout y est fam­i­li­er, certes, mais réal­isé avec assez de per­son­nal­ité, et surtout de joie, pour nous convaincre.



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