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Brexit : Un quart des musiciens anglais ne tournent plus en UE

C’est ce que démon­tre une enquête de Inde­pen­dent Soci­ety of Musi­cians (ISM) qui atteste que près de la moitié des musi­ciens bri­tan­niques et des salariés de l’in­dus­trie musi­cale ont eu moins de tra­vail dans l’UE depuis le Brex­it. Plus d’un quart n’a pas eu de tra­vail du tout. 

Con­stat effarant pour les musi­ciens et tra­vailleurs de l’in­dus­trie musi­cale au Royaume-Uni, le Brex­it con­tin­ue de mon­tr­er des résul­tats dévas­ta­teurs quant au secteur de la cul­ture et ce n’est pas près de s’arranger. Selon une enquête de l’ISM, sor­tie le 22 août dernier et qui a inter­rogé 400 musi­ciens au Royaume-Uni, cela con­cerne près de la moitié (47,4 %) des musi­ciens pro­fes­sion­nels qui ont donc eu moins de tra­vail en Europe à la suite du Brex­it. Des con­séquences dévas­ta­tri­ces pour les con­cernés qui, pour cer­tains doivent se résoudre à chang­er de car­rière. Plus d’un tiers (39 %) des par­tic­i­pants à l’en­quête ont dû refuser du tra­vail depuis le 1er jan­vi­er 2021 ain­si que 40 % ont vu leur tra­vail car­ré­ment annulé au cours de la même période.

 

 

Le prix à payer

Fon­da­men­tale­ment, ce qui est le plus cité dans les dépens­es se rap­por­tent aux visas et aux per­mis de tra­vail (23 %), suiv­ies par les car­nets (18 %) et les frais de voy­age (14 %). Pour par­tir en tournée en Europe désor­mais en étant bri­tan­nique, il faut faire face à des for­mal­ités admin­is­tra­tives lour­des telles que les visas et les per­mis de tra­vail, les restric­tions de cab­o­tage, les car­nets ATA et les régle­men­ta­tions CITES. Pas éton­nant que cer­tains d’en­tre eux choi­sis­sent d’a­ban­don­ner et par refuser du tra­vail. Ces restric­tions com­binées se traduisent donc par une perte de revenus pour les musi­ciens mais égale­ment pour l’é­conomie bri­tan­nique. Finale­ment, tout cela risque d’en­dom­mager la fil­ière créa­tive pour l’avenir et de nuire au pou­voir d’at­trac­tion du Royaume-Uni. A cela, Deb­o­rah Annetts, direc­trice générale de l’ISM a déclaré dans le rap­port que : “La musique représente 5,8 mil­liards de livres ster­ling pour l’é­conomie bri­tan­nique et les indus­tries créa­tives au sens large représen­tent 116 mil­liards de livres ster­ling. Nous deman­dons au gou­verne­ment d’a­gir et de faire en sorte que le Brex­it con­tribue au bien-être des musi­ciens et de notre économie.” Tou­jours selon le rap­port de l’ISM, même dans les pays qui n’ex­i­gent pas de visa ou de per­mis de tra­vail, les per­son­nes tra­vail­lant dans le secteur de la musique ne peu­vent pass­er que 90 jours dans l’UE sur une péri­ode de 180 jours, en ver­tu du régime d’ex­emp­tion de visa de Schen­gen. En d’autres ter­mes, le secteur musi­cal est en crise et il est temps de chang­er les choses. C’est d’ailleurs ce qu’af­firme la mezzo-soprano Jen­nifer John­ston à ce pro­pos : “Ce rap­port démon­tre que le Brex­it est en train de tuer dis­crète­ment notre secteur musi­cal de classe mon­di­ale et qu’il est temps pour le gou­verne­ment de se retir­er le doigt et d’in­vers­er cer­tains des dom­mages causés avant qu’il ne soit trop tard.” En atten­dant une réponse du gouvernement.

 

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