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30 décembre 2024

Un séjour à Tokyo avec TDJ

par Benoît Carretier

Véritable tête de proue d’une trance ludique et ultra-énergique, la Montréalaise Geneviève Ryan-Martel, alias TDJ, a clos à l’automne sa série de compilations mixées SPF INFINI avec un quatrième volet au format XXL. L’occasion de revenir sur une semaine passée à Tokyo, entre DJ-set chargé en émotions et sessions studio impromptues.

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« Le souvenir m’est venu assez rapidement. Se rappeler d’une nuit en particulier est le genre de question sur lesquelles je peux cogiter longtemps, mais à cause du contexte, je m’en suis souvenu assez vite. C’était donc une nuit à Tokyo, le 22 février de l’année passée. C’était ma première fois là-bas. Je me sentais déphasée. J’essayais de trouver mes repères. Je me réveillais à 7 h du matin, me forçais à aller courir, j’essayais de me sentir les deux pieds sur terre. Et ça a fonctionné, franchement.

Puis j’ai passé la semaine à travailler comme une débile (rires). J’étais avec mon manager, et on avait planifié vraiment beaucoup, beaucoup de choses pour pleinement profiter de notre moment à Tokyo. Donc on a commencé par un shooting photo, puis un shoot vidéo, des sessions studio… Tout ça dans le cadre de la tournée SPF INFINI. »

« Le séjour devait se conclure par une soirée au WWW B (dans le quartier central de Shibuya, ndr), une nuit spéciale parce que c’était donc la première fois que je jouais à Tokyo. J’étais vraiment dans un état de fatigue avancé après toute cette semaine de travail, mais j’ai eu la plus belle surprise à laquelle je pouvais m’attendre du public japonais. J’ai joué en Corée, à Taipei, mais je n’ai jamais vu un public autant investi dans ce que je jouais qu’au Japon. En Chine par exemple, il est un peu plus discret, moins dans l’expression extrême de ses émotions. »

 

« Tokyo, c’était un niveau au-dessus (…) Les gens pleuraient, ça débordait dans les couloirs… C’était fou » TDJ

 

tdj tokyo

« Tokyo c’était quand même un niveau au-dessus : le public connaissait toutes les notes des chansons, il chantait les paroles, les gens pleuraient. Le club était rempli au point que ça débordait dans les couloirs. C’était fou. Mon manager a pleuré pendant que je jouais mon set parce que c’était trop d’émotions de voir le public autant réagir. C’était la première fois que ça m’arrivait de voir ce genre d’investissement émotionnel aussi palpable chez un public.

 

TDJ, Tokyo Drift

Je suis une personne très émotionnelle, à fleur de peau. Et après la semaine que j’avais vécue, dès que je suis entrée dans le taxi qui me ramenait, je me suis mise à exploser en larmes. Mais c’était des larmes de bonheur. J’étais simplement heureuse de tout ce qu’on avait pu accomplir en l’espace d’une semaine à Tokyo et bien sûr de la soirée : voir que ma musique résonnait de cette façon à l’autre bout de la planète… Je ne m’attendais pas à autant. Maintenant, j’ai hâte de retourner au Japon. Je reviens jouer dans le même club en février prochain, il y a deux salles sur place, et cette fois-ci, je jouerai dans la grande salle. »

 

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« J’en profiterai peut-être pour passer un peu de temps en studio. Malgré la fatigue cette année, j’ai eu le temps de travailler avec le duo Peterparker69, que m’avait présenté un ami parisien, Amour Ocean. Je leur avais écrit pour savoir si ça les tentait d’enregistrer quelque chose et on s’est construit un studio temporaire dans mon Airbnb. J’étais un peu à bout de souffle après cette semaine sur place et je pensais que je n’allais pas être productive. Finalement, on a enregistré ‘Dance In The Dark’, une chanson importante de SPF INFINI : GENESIS, peut-être même ma préférée de la compilation. »

« Lors de mon séjour l’an prochain, j’aimerais explorer plus encore cet aspect collaboratif avec des artistes de Tokyo. C’est une démarche intéressante parce qu’il y a la barrière de la langue. La plupart des gens parlent anglais, mais ce n’est pas l’anglais fluide auquel je suis habituée, donc la communication musicale est automatiquement différente : on communique moins en mots, mais plus en idées musicales, sans avoir besoin de l’expliquer. C’est très instinctif. Mais le programme de février prochain s’annonce chargé, je ne sais pas à quel point je vais pouvoir faire ça. »

 

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