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Un week-end inoubliable avec… Hervé

Jouer à l’Olympia, ça se mérite. Hervé en fait l’expérience pour sa toute pre­mière date dans cette salle mythique. Un périple entamé sur les tri­bunes du Stade Océane et qui s’est pour­suivi un dimanche après-midi à Beau­vais avec une vis­ite en urgence chez un den­tiste en survêtement.

Cet arti­cle est issu du Tsu­gi 159 : La house a 40 ans, les orig­ines d’une révolution

Mon his­toire com­mence la veille de mon pre­mier Olympia en 2021, un con­cert qui avait été reporté à cause du Covid. Je suis au Havre avec toute mon équipe de tournée. On doit se pro­duire à genre 22 h 30, juste avant Vladimir Cauchemar, sous un chapiteau. Comme on joue un peu tard, je pro­pose à l’équipe d’aller voir un match au Stade Océane, même si je ne sup­porte pas par­ti­c­ulière­ment l’équipe de foot­ball du Havre. Dunkerque, Le Havre… À chaque nou­velle ville, que ce soit pour un fes­ti­val ou un con­cert, je regarde si on peut aller voir un match, j’emmène toute l’équipe et on va bouf­fer une frite au stade, pour l’ambiance. On se régale à chaque fois. Par­fois, on voit des match­es de cinquième divi­sion et on est cinquante dans le stade. J’envoie un petit mes­sage à un ancien foot­balleur, une anci­enne gloire du foot havrais, Antho­ny Le Tal­lec ‑passé par de Liverpool‑, et je demande quelles places je dois pren­dre pour être dans une tri­bune où il y a le feu. On se retrou­ve avec les ultras, bonne ambiance, familiale.

 

 

On revient au fes­ti­val, on joue notre set, je finis par sauter et grimper partout. C’est le feu pen­dant cinquante min­utes sous le chapiteau. On reste pour le set de Vladimir Cauchemar, très cool, plein de kids à fond. Je ren­tre à l’hôtel. Et là, je ne me sou­viens pas si c’était le soir même ou au réveil, je me rends compte que je me suis pété une dent sur scène. Elle n’est plus là. Sauf que le lende­main, j’ai un Olympia filmé. Toute ma famille vient de Bre­tagne, ain­si que tous mes potes. Je ren­tre à Paris, je retrou­ve mon meilleur ami. On va sur Doc­tolib, impos­si­ble de trou­ver un den­tiste un dimanche. C’est per­du d’avance. Finale­ment, je trou­ve une de mes amies dont le père est den­tiste… à Beau­vais. Pas le choix, c’est par­ti, direc­tion Beau­vais un dimanche pour retrou­ver ce den­tiste, qui a gen­ti­ment accep­té de me soign­er après sa séance de squash. On arrive à Beau­vais, il nous ouvre le cab­i­net en survête­ment. Il n’y a pas d’assistante den­taire, car nous sommes dimanche, donc mon meilleur ami, qui tra­vaille dans le BTP, se retrou­ve la char­lotte sur la tête à assis­ter le père de ma pote. Je reste au moins qua­tre heures sur le bil­lard à être soigné par deux per­son­nes en survêt’. C’était long.

 

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On finit par ren­tr­er à Paris, je suis inca­pable de par­ler. Et le lende­main, je fais mon pre­mier Olympia avec un beau sourire. Sauf que je n’arrive pas à chanter, j’ai l’impression d’avoir la bouche de quelqu’un d’autre. Je me débrouille comme je peux avec ma dent tem­po­raire. Mais je donne quand même tout pen­dant le con­cert, même trop. Je com­pense : je car­touche l’Olympia. Je suis dans l’énergie du chapiteau du Havre, mais à l’Olympia. Quand je sors de scène, les gens sont fatigués. Je demande à tout le monde si ça s’est bien passé, ce qui n’est pas for­cé­ment la meilleure chose à faire après un con­cert. Dès que je croise quelqu’un, j’ai un bug. Je demande si cela s’est vu ou pas que j’avais une dent pro­vi­soire. Et je la mon­tre à tout l’after show du con­cert. Enfin, je suis un peu comme ça, j’ai fait une petite obses­sion parce que ça se voy­ait quand même.

Le lende­main par con­tre, je suis à l’ouest, je suis com­plète­ment cuit… mais heureux. Sur la vidéo du con­cert, j’ai un mag­nifique sourire ‑même si je vois que j’ai du mal à parler- car je n’ai plus ce trou digne d’une den­ti­tion d’il y a cinq ou six cents ans. C’est quand même une sacrée pre­mière de pass­er de la tri­bune des ultras du Stade Océane au bil­lard à Beau­vais et ensuite à l’Olympia. Je m’en souviendrai.”

 

 

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