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10 mai 2023

Un week-end inoubliable avec… Hervé

par Benoît Carretier

Jouer à l’Olympia, ça se mérite. Hervé en fait l’expérience pour sa toute première date dans cette salle mythique. Un périple entamé sur les tribunes du Stade Océane et qui s’est poursuivi un dimanche après-midi à Beauvais avec une visite en urgence chez un dentiste en survêtement.

Cet article est issu du Tsugi 159 : La house a 40 ans, les origines d’une révolution

« Mon histoire commence la veille de mon premier Olympia en 2021, un concert qui avait été reporté à cause du Covid. Je suis au Havre avec toute mon équipe de tournée. On doit se produire à genre 22 h 30, juste avant Vladimir Cauchemar, sous un chapiteau. Comme on joue un peu tard, je propose à l’équipe d’aller voir un match au Stade Océane, même si je ne supporte pas particulièrement l’équipe de football du Havre. Dunkerque, Le Havre… À chaque nouvelle ville, que ce soit pour un festival ou un concert, je regarde si on peut aller voir un match, j’emmène toute l’équipe et on va bouffer une frite au stade, pour l’ambiance. On se régale à chaque fois. Parfois, on voit des matches de cinquième division et on est cinquante dans le stade. J’envoie un petit message à un ancien footballeur, une ancienne gloire du foot havrais, Anthony Le Tallec -passé par de Liverpool-, et je demande quelles places je dois prendre pour être dans une tribune où il y a le feu. On se retrouve avec les ultras, bonne ambiance, familiale.

 

 

On revient au festival, on joue notre set, je finis par sauter et grimper partout. C’est le feu pendant cinquante minutes sous le chapiteau. On reste pour le set de Vladimir Cauchemar, très cool, plein de kids à fond. Je rentre à l’hôtel. Et là, je ne me souviens pas si c’était le soir même ou au réveil, je me rends compte que je me suis pété une dent sur scène. Elle n’est plus là. Sauf que le lendemain, j’ai un Olympia filmé. Toute ma famille vient de Bretagne, ainsi que tous mes potes. Je rentre à Paris, je retrouve mon meilleur ami. On va sur Doctolib, impossible de trouver un dentiste un dimanche. C’est perdu d’avance. Finalement, je trouve une de mes amies dont le père est dentiste… à Beauvais. Pas le choix, c’est parti, direction Beauvais un dimanche pour retrouver ce dentiste, qui a gentiment accepté de me soigner après sa séance de squash. On arrive à Beauvais, il nous ouvre le cabinet en survêtement. Il n’y a pas d’assistante dentaire, car nous sommes dimanche, donc mon meilleur ami, qui travaille dans le BTP, se retrouve la charlotte sur la tête à assister le père de ma pote. Je reste au moins quatre heures sur le billard à être soigné par deux personnes en survêt’. C’était long.

 

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On finit par rentrer à Paris, je suis incapable de parler. Et le lendemain, je fais mon premier Olympia avec un beau sourire. Sauf que je n’arrive pas à chanter, j’ai l’impression d’avoir la bouche de quelqu’un d’autre. Je me débrouille comme je peux avec ma dent temporaire. Mais je donne quand même tout pendant le concert, même trop. Je compense : je cartouche l’Olympia. Je suis dans l’énergie du chapiteau du Havre, mais à l’Olympia. Quand je sors de scène, les gens sont fatigués. Je demande à tout le monde si ça s’est bien passé, ce qui n’est pas forcément la meilleure chose à faire après un concert. Dès que je croise quelqu’un, j’ai un bug. Je demande si cela s’est vu ou pas que j’avais une dent provisoire. Et je la montre à tout l’after show du concert. Enfin, je suis un peu comme ça, j’ai fait une petite obsession parce que ça se voyait quand même.

Le lendemain par contre, je suis à l’ouest, je suis complètement cuit… mais heureux. Sur la vidéo du concert, j’ai un magnifique sourire -même si je vois que j’ai du mal à parler- car je n’ai plus ce trou digne d’une dentition d’il y a cinq ou six cents ans. C’est quand même une sacrée première de passer de la tribune des ultras du Stade Océane au billard à Beauvais et ensuite à l’Olympia. Je m’en souviendrai. »

 

 

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