Mila Dietrich / © J. DUBOIS

Une nuit en festival avec Mila Dietrich

Enfin le pre­mier album pour la DJ et pro­duc­trice d’origine mar­seil­laise. YSSMS est une fameuse cav­al­cade dark tech­no, pois­seuse et sexy. Pour Tsu­gi, Mila Diet­rich se sou­vient d’un dou­ble B2B en sep­tem­bre 2019 avec son amie Sara Zinger, qui va dur­er bien plus d’une seule nuit…

Arti­cle issu du Tsu­gi 142 : MUSIQUE & DROGUE, his­toires stupé­fi­antes, en kiosque et en ligne.

00h: Pre­mier set à l’Acon­traluz Fes­ti­val à Mar­seille, la ville dont nous sommes orig­i­naires avec Sara. Tous les copains sont présents, on est à fond.

04h: On ren­tre à l’hôtel, demain on enchaîne à l’Elek­tric Park. On a un train prévu très tôt le lende­main pour Paris, donc on veut rester sérieuses. Mais comme le lieu est cool, près du fes­ti­val, des potes deman­dent à venir avec nous. Cela se trans­forme en after jusqu’à ce que l’on rende la cham­bre. On a peur de ne pas se réveiller si on s’endort, donc on ne dort pas.

07h: On prend le TGV. L’occasion d’une courte sieste comateuse.

10h: Arrivée à Paris. On ren­tre chez nous, mais pas le temps de se pos­er. Un petit café, une douche rapi­de et ça repart direct.

11h: Un van vient nous récupér­er pour aller à l’Elektric Park à Cha­tou, en ban­lieue parisi­enne. On embar­que quelques copines au passage.

12h: Arrivée au fes­ti­val. Par­fois, on trou­ve des ressources insoupçon­nées. On n’a plus de cerveau, mais l’énergie est bien présente. Je tourne au Club Maté, qui me réus­sit bien. C’est naturel. On sait que c’est un gros fes­ti­val, on est motivées.

13h: On mange très vite dans les loges, car nous jouons tôt. Le fes­ti­val est immense, avec une grosse ambiance. On est dans notre élément.

14h: On joue bien­tôt, on se pré­pare, une petite bière pour chauf­fer les troupes, trop hâte d’y être! Il fait super beau.

15h: Sound­check sur la tech­no stage. On se rend compte de la taille énorme de la scène! Et on se dit qu’il va fal­loir assur­er! La veille, c’était la pre­mière fois que nous étions pro­gram­mées en B2B avec Sara. On était par­ties en impro totale, on con­nais­sait ce que jouait l’autre. On ne savait pas ce que l’on allait faire, mais on voulait le faire bien. D’où une poussée de stress.

16h: Début de notre set. Devant nous, c’est blindé. Nous sommes en osmose avec le pub­lic. L’énergie est com­mu­nica­tive et le sound sys­tem excel­lent. Pur moment de kiff. Il y a vrai­ment une belle con­nex­ion entre nous. Sara a un côté plus dis­co, fes­tif, groove et moi, chaque fois, je ramène un kick tech­no et un esprit un peu dark. Ce qui donne un ping-pong entre nous très cool.

17h15: Fin du set, c’était incroy­able, on est euphoriques et on veut déjà y retourn­er! À deux, il y a une énergie dif­férente et c’est vrai­ment fun. On par­le de mon­ter un duo avec Sara et même de faire un EP ensem­ble. C’est dans les car­tons. C’est décidé, j’adore les fes­ti­vals en journée.

18h : Après nous se suc­cè­dent des fleu­rons de la scène française: Mad­ben, Oxia et Vital­ic alias Dima. Je vois un bout des sets de cha­cun. J’aime bien, quand je suis pro­gram­mée sur un évène­ment, aller écouter des artistes que je con­nais. Je trou­ve ça cool de se soutenir les uns et les autres. Puis on se balade dans l’immensité du fes­ti­val et on chill un peu en back­stage. 20h : Le mae­stro Boris Bre­jcha com­mence sur la scène tech­no. Je suis tout son set. Je suis une grande fan. J’adore la tech­no min­i­male très mélodique de cet Alle­mand, qui est une grosse inspi­ra­tion depuis mes débuts. Les gens vien­nent s’entasser devant la scène. C’est quelque chose!

22h : Deux­ième balade dans le fes­ti­val. On atter­rit devant la scène prin­ci­pale, la plus grande, la scène EDM. On grimpe tout en haut de l’échafaudage qui la sur­plombe, de la taille d’un immeu­ble! La vue est impren­able! Le show est énorme vu d’ici, entre la foule immense, les lance-flammes, les lumières, c’est un pur trip visuel. On se prend une grosse claque.

23h: Dernière vadrouille. Tout le monde est ren­tré fatigué dans les loges, mais j’ai encore une énergie fes­ti­val­ière et avec ma copine, on décide d’aller voir la clô­ture de la scène hard­core, Anger­fist. Ça tabasse grave. C’est vrai­ment le genre de son que je n’écoute qu’en fes­ti­val, mais on pogote comme des folles.

00h: Retour aux loges. Tous les gens avec qui nous étions sont par­tis. Les organ­isa­teurs ont pen­sé que j’avais pris une voiture avec Sara. Du coup, on attend, car aucun taxi n’est dis­po. Mais c’est le meilleur sou­venir de fes­ti­val et big up à Joachim (Gar­raud, le créa­teur du fes­ti­val ndr) !

Mila Dietrich

© GAEL LAPASSET

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