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© Jacob Khrist / Gered Mankowitz
1 mars 2023

🎙️ Arnaud Rebotini x Dave Clarke, l’interview croisée avant le Trabendo

par Corentin Fraisse

Le 10 mars c’est le grand retour des soirĂ©es Tsugi Superclub au Trabendo, pour un plateau de choix concoctĂ© avec Wart : aux cĂ´tĂ©s de Dissemblance au Trabendo, on retrouvera Dave Clarke en DJ set et Arnaud Rebotini en live. Histoire de prĂ©parer le terrain avant cette soirĂ©e de feu Ă  La Villette, on a interrogĂ© les deux producteurs, qui sont amis dans la vie et qu’on a rĂ©cemment aperçus ensemble lors d’un concert de Feu ! Chatterton au ZĂ©nith de Paris.  Manifestement, ils ont beaucoup en commun.

 

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Dave Clarke : Ma mémoire n’est pas aussi bonne que je le voudrais. Peut-être que c’était par mails interposés, quand Black Strobe (l’ex-groupe d’Arnaud Rebotini, on rappelle) a eu un track dans le film RocknRolla de Guy Ritchie… Ou alors, c’est quand j’ai booké Black Strobe vers 2009 pour un festival belge, sûrement Pukkelpop ? (…) Ok je viens de vérifier, c’était en 2006. J’avais ma propre scène, où j’ai invité Andrew Weatherall, Colder, DK 7 et Black Strobe : on s’est définitivement rencontrés là !

Arnaud Rebotini : Oui c’est ça, on s’est rencontrés pour la première fois quand Dave a invité Black Strobe en 2006 à Pukkelpop ! Mais je l’avais aussi vu jouer au Rex Club, à la fin des années 90.

 

Arnaud, qu’est-ce que tu aimes dans le travail de Dave ? Dave, qu’est-ce que tu aimes dans le travail d’Arnaud ?

Arnaud Rebotini : En tant que DJ, il reprĂ©sente le « vrai Â» son electro/techno. Chacun de ses sets est sans concession, il est capable d’amener ce son au plus grand nombre. C’est pour moi l’un des meilleurs DJ actuellement. En tant que producteur, j’apprĂ©cie particulièrement son approche de la compression et son traitement de l’espace.

Dave Clarke : On trouve dans le travail d’Arnaud un esprit de rĂ©bellion, d’exigence et de libertĂ©, qui me semble de moins en moins prĂ©sent dans la scène Ă©lectronique actuelle. En ce qui me concerne, j’écoute et je joue toujours de la musique alternative. Et je me sens plus Ă  l’aise dans cet environnement, que dans cette sphère qui s’auto-congratule en permanence sur les rĂ©seaux sociaux. Une dĂ©rive qui semble toucher (voire emporter) tous les pratiques artistiques. Je suppose que j’ai toujours du sang punk / goth qui coule dans mes veines. 

 

Arnaud, qu’est-ce qui t’a motivé à organiser cette soirée ? Comment l’envisages-tu ?

Arnaud Rebotini : Cela faisait un moment que j’avais envie d’organiser un événement au Trabendo. Je pense que cela va être une très belle soirée : on commencera avec Dissemblance, qui a sorti aussi un album sur Mannequin Records, et comme Dave vient de me remixer, je ferai un live avec pas mal de nouveautés. Et Dave viendra finir la soirée en beauté !

 

Pourrait-on vous voir collaborer sur un projet plus concret un jour ?

Dave Clarke : C’est marrant, j’y pensais en rĂ©pondant Ă  vos questions : pourquoi est ce qu’on ne l’a pas encore fait ? Je suppose que je n’y ai pas pensĂ©, parce que je vois Arnaud comme un « one-man band Â», il fait absolument tout tout seul mĂŞme en live sur scène. Je me suis presque « incrustĂ© Â» dans sa musique en faisant des voix quand j’ai remixĂ© le titre d’Arnaud « Youth Â». C’est Mark Lanegan (le chanteur au timbre particulièrement rauque des Screeming Trees, dĂ©cĂ©dĂ© en 2022, ndlr) qui m’a poussĂ© Ă  chanter, mais il a toujours Ă©tĂ© très gentil et doux avec moi. En rĂ©alitĂ©, je ne pense pas que le Monde ait vraiment envie de m’entendre « chanter Â».

 

Dave, qu’aimes-tu quand tu viens jouer à Paris ?

Dave Clarke : Je joue dans votre pays depuis plus de 30 ans. Radio FG m’a soutenu dès le début tout comme le Rex, même si je n’y ai pas joué depuis quelques années. La France a un fort esprit d’indépendance. C’est un pays qui se bat bien plus fort que d’autres, contre la domination américaine et tous les attitudes et produits qu’ils exportent, et qui se sont peu à peu imposés dans de nombreux pays européens. En France, la culture et les artistes sont respectés. Lorsque que je joue en France, au Sucre à Lyon ou à Concrète à Paris avant sa fermeture par exemple, je sens que mon travail est traité avec considération. Peu de pays accordent autant d’importance que la France à la Culture en général et cela me semble très bien comme ça.

 

Qu’est-ce qu’une soirée réussie pour toi Arnaud ? Et pour toi Dave ?

Arnaud Rebotini : J’aime les soirĂ©es Ă©clectiques. Celles oĂą tu Ă©coutes le mĂŞme style de musique toute la nuit m’ennuient. J’aime que le son Ă©volue au fur et mesure de la nuit. Je pense qu’avec le line-up du 10 mars, on devrait avoir une belle progression.

Dave Clarke : Intéressant ! Pour moi, une soirée réussie c’est quand, au moment de partir, je sens que mon âme a été ressourcée, rechargée. Pour cela il faut que j’aie été invité par des promoteurs qui s’intéressent avant tout à la musique et que j’ai en face de moi une foule qui se laisse embarquer par la musique, sans sortir son téléphone en permanence. Lorsque, depuis les platines, je distingue des visages dans le public et que je sens qu’ils me font confiance, qu’ils sont pleinement avec moi et qu’on se comprend. Ça, c’est vraiment touchant.

 

La billetterie pour ce Tsugi Superclub du 10 mars au Trabendo, c’est par ici.

 

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