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© Maurício Mascaro / Pexels
3 mars 2025

3 clubbeurs sur 4 souffriraient de lésions auditives permanentes

par Siam Catrain

La revue médicale Noise & Health dévoile une étude publiée le 28 février, concernant les comportements d’écoute des clubbeurs-clubbeuses. Cosignée par Resident Advisor et Life is Loud, elle rapporte l’impact alarmant du niveau sonore des clubs sur la santé auditive de leurs clients. On explique.

Sorti en février, l’étude de Life is Loud repose sur un panel constitué à partir des visites du site Resident Advisor. Sur les 3 516 personnes invitées à participer, 1 020 ont répondu. Le profil type ? Un homme, venant du Royaume-Uni, âgé de 26 à 30 ans. Certes cela ne représente pas l’ensemble des clubbeurs, mais les résultats restent tout de même parlants.

On y apprend qu’environ 40 % des jeunes adultes sont exposés à des niveaux sonores dangereux en boîte de nuit, où le son varie entre 98 et 112 décibels (dB). Ce type d’exposition peut entraîner des pertes auditives, des acouphènes ou de l’hyperacousie, jusqu’à conduire à des épisodes dépressifs, voire à la démence.

 

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73 % des personnes interrogées déclarent souffrir de symptômes auditifs permanents. Et parmi ceux qui ne sont pas touchés par des lésions permanentes, 61 % rapportent avoir déjà eu des symptômes auditifs temporaires.

78,5 % des sondés fréquentent les clubs 1 à 5 fois par mois, pour des sessions de 5 à 6 heures… Sans surprise, les clubbeurs dépassent largement la dose de bruit considérée comme sûre, même dans les lieux respectant la norme de l’OMS (100 dB, 15 minutes).

Les bonnes pratiques de protection auditive, bien que plus répandues, ne sont toujours pas systématiquement adoptées. Par exemple 32.3 % des personnes interrogées portent des bouchons d’oreilles ; 38.5 % font des pauses auditives ; 5.9 % vérifient le niveau sonore, et seulement 13.2 % ont passé un test auditif au cours de l’année. Jugés peu « fashion », inconfortables ou nuisibles à la qualité sonore, les bouchons d’oreilles peinent encore à convaincre.

Néanmoins, clubbeurs et clubbeuses ne sont pas pour autant masochistes : ils se disent moins enclins à fréquenter les clubs si leur état auditif se dégrade. Une alerte à ne pas prendre à la légère. Comment le monde de la nuit, déjà en sursis, pourrait-il survivre à la perte des trois quarts de son public ?

 

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Le 13 mars pour sa 28ᵉ édition, l’Association Nationale pour l’Audition organise une journée spéciale de prévention dans toute la France. À cette occasion, elle distribuera des bons pour réaliser gratuitement un test de dépistage auditif. Rendez-vous à ne pas manquer !

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