50 millions d’américains seraient des ”superfans”… Et ça se monnaie

C’est Lumi­nate, l’observatoire du marché musi­cal améri­cain, qui le dit. Dans son étude de milieu d’an­née, l’agence met surtout en avant la manne finan­cière que représente ces “super­fans”. On en parle.

Comme chaque année, Lumi­nate ‑prin­ci­pale société améri­caine d’analyse des médias ‑s’intéressant aus­si bien au monde de la musique qu’à la télévi­sion et au cinéma- fait le bilan de l’économie du marché musi­cal dans un rap­port de milieu d’année. À pre­mière vue, rien de nou­veau sous le soleil : les chiffres des streams explosent (deux mille mil­liards d’é­coutes, en aug­men­ta­tion de 22, 9% par rap­port à l’année dernière), tout comme la vente de vinyles, dev­enue depuis quelques années l’apanage de la gen Z ‑entre autres. Notons égale­ment que les mil­lenials améri­cains dépensent 22% de plus pour la musique (pro­duits dérivés, for­mats physiques…) que l’auditeur moyen dans le pays. Mais ce qui choque le plus par­mi tous ces chiffres n’est pas là. 

 

statistiques

© cap. écran site web Luminate

 

Après analyse des don­nées sur le monde de la musique depuis le début de l’année, Lumi­nate s’intéresse à l’évolution de la rela­tion entre audi­teurs et artistes. Et là sur­prise, Lumi­nate affirme que d’après les don­nées enreg­istrées, sur l’ensemble de la pop­u­la­tion des Etats-Unis, pas moins de 15% d’entre elles seraient des “super­fans”. Pour la faire sim­ple, on par­le ici d’un améri­cain sur 7, soit 50 mil­lions de per­son­nes. De quoi penser qu’un phénomène de “fanati­sa­tion” s’installe dans le monde de la musique. Selon Lumi­nate, un ”super­fan” est “un audi­teur de musique de plus de 13 ans qui s’en­gage vis-à-vis d’un artiste et son con­tenu de mul­ti­ples façons, du stream­ing aux médias soci­aux, en pas­sant par l’achat de for­mats physiques ou d’ar­ti­cles de mer­chan­dis­ing et la par­tic­i­pa­tion à des con­certs”. En gros, un.e auditeur.rice devient un‑e “super­fan” lorsqu’il.elle s’engage auprès d’un artiste, en achetant son merch ou en allant à ses concerts.

 

 

rémunérer les artistes  autrement

Pas si éton­nant que ça, quand on voit les prix de vente de cer­tains con­certs con­tin­uer à grimper… Pour attein­dre des sommes indé­centes ‑et les évène­ments tou­jours plus rapi­de­ment sold-out, quitte même à faire péter les sites de vente en ligne. Cette mon­tée en puis­sance, d’un audi­toire prêt à pay­er le prix fort pour des vinyles et pro­duits dérivés, n’a pas échap­pé aux boss du stream­ing. En début d’année, Uni­ver­sal Music Group (UMG) et Tidal se sont asso­ciés pour penser une nou­velle manière de financer les artistes. Michael Nash, vice-président d’UMG a indiqué s’intéresser à un mod­èle plus “cen­tré sur l’artiste”, à l’heure où “l’économie du stream­ing a besoin d’innover pour assur­er son futur”. Tra­duc­tion ? Pro­pos­er à ces “super­fans” des abon­nements plus coû­teux en échange de con­tenus sup­plé­men­taire. Le tout pour béné­fici­er aus­si bien à l’artiste qu’à ses plus grands fans (enfin, les plus généreux). Une chose est sûre, le busi­ness du stream­ing n’est pas près de s’éteindre.