Minuit Machine, et le Badaboum se vernit de noir | LIVE REPORT

© Kim Cabanes
Bastille, attroupement serré et brouhaha : le Badaboum ne lançait pas les préparatifs de la manif de ce week-end, mais la première montée sur scène de Minuit Machine et son album Queendom. Amputée d’une partie de son duo (Hélène de Thoury), Minuit Machine ne perd rien de son superbe. Accompagné pour le live, Amandine Stioui déploie un projet solo et nostalgique, tantôt techno et électro-clash, tantôt dark synthwave et new wave.
Après une première partie aussi magnétique qu’électrisante par Lilah Ehjä, la salle du Badaboum est en haleine. La tension est aussi palpable que l’excitation de voir monter sur scène celle qui porte désormais le projet Minuit Machine : Amandine Stioui. On se presse aux toilettes, on commande vite un verre, on scrute la foule pour tenter de deviner ce que cette nouvelle formation nous réserve. Les fans et passionnés s’époumonent, les curieux·ses venu·es à l’improviste s’impatientent.
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L’attente est de courte durée. L’immense logo-néon de Minuit Machine s’allume, le feu du concert démarre. Il débute sans crier gare sur un beat aussi sauvage que mécanique. Les épaules s’échauffent sous le pied de la boîte à rythmes. Amandine Stioui, droite, sourcils froncés, se lance micro au poing dans un chant blessé et rageur.
Sur scène elle se voile d’une sobriété captivante. Ses gestes sont millimétrés. Si certain·es pourraient croire à une première scène, ils n’auront qu’à voir son aplomb magnétique pour être détrompés. Son regard toise le public tandis que sa caisse claire 80’s façon Indochine défie quiconque se refuserait à danser.

© Kim Cabanes
« Cent fois » détonne, le public entre en transe sur ce premier morceau en français. Plus intime, plus puissant. Une personne derrière nous hurle à son amie : « Tu ne trouves pas que ça fait un peu musique pour une superhéroïne ? ». Pas faux. La voix est pop, la texture des synthés est glaciale. Comme une guerrière dans un monde hostile, elle semble avancer à la force de ses mouvements d’épaule, portée par une techno galopante.

© Kim Cabanes
Entre clavier MIDI, Astrolab, pad de drums, la musicienne impressionne par la maîtrise technique qu’elle déploie sur scène. Moment de grâce : elle sort de sous sa table de machines une basse, pour produire un accompagnement aussi féroce qu’habile. Tandis que ses doigts courent à toute allure sur le manche de son instrument, le public se joint à la frénésie à grands coups de « AMANDINE ! » Un cri avant que la chanteuse annonce son dernier morceau. À ce moment-là, on ne réfléchit plus au nom du track, on plonge une dernière fois dans cet état ineffable, ADN propre à Minuit Machine.
Le néon palpite une dernière fois et nous aussi. Les lumières se rallument, dévoilant une Amandine Stioui émue, annonçant la sortie de son nouvel album Queendom. Le brouhaha reprend alors qu’elle quitte la scène. Alors que la salle commence à se vider, Kiddo monte derrière les platines et happe les plus fougueux dans un closing abrasif.
Le + : L’accompagnement complètement bluffant à la basse
Le – : Quelques fausses notes glissées dans le live (tout est déjà pardonné)
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