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© Philippe Grangeaud via Flickr
21 mars 2025

Rave-parties : une nouvelle proposition de loi fait débat

par Oumeyma Aouzal

Une proposition de loi déposée le 18 mars à l’Assemblée nationale par des députés d’Ensemble et Horizons vise à durcir les sanctions contre les rave-parties illégales. Elle élargit la responsabilité aux participants impliqués dans l’organisation, prévoyant jusqu’à six mois de prison et 5 000 € d’amende. Jugée sécuritaire, cette mesure est vivement contestée par les défenseurs des cultures alternatives, qui dénoncent une répression excessive.

 

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Le 18 mars 2025, des députés des groupes Ensemble et Horizons ont soumis à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à durcir les sanctions contre les rave-parties illégales. Ce texte prévoit des peines plus sévères pour dissuader ces événements, invoquant les nombreux cas de violences, de blessures et de décès : ‘Ces événements facilitent le blanchiment d’argent, l’usage de la soumission chimique, causent des nuisances aux riverains et incitent à la consommation de drogue notamment. D’innombrables viols, blessés et morts sont à déplorer.’

La loi de Sécurité Globale de 2002 imposait déjà un cadre strict à l’organisation de ces événements, en sanctionnant directement leurs organisateurs. Toutefois, la nouvelle proposition va plus loin en étendant la responsabilité à l’ensemble des participants impliqués, qu’il s’agisse du transport du matériel, de l’installation des équipements sonores ou encore de la gestion de stands de restauration ou d’espaces de détente en marge des rassemblements.

Les sanctions envisagées comprennent jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de 5 000 euros, remplaçant l’amende actuelle de 1 500 euros.

 

À lire également sur Tsugi : Rave ou pas rave ? On a tenté de clarifier le terme

 

L’association Technopol réagit à cette proposition, la qualifiant d’ « approximative » et rappelle sur Instagram les incidents graves survenus lors d’interventions policières : tels que la noyade de Steve Maia Caniço en juin 2019 à Nantes après une charge policière lors de la Fête de la Musique, l’intervention violente des forces de l’ordre lors d’une free-party à Lieuron pour le Nouvel An 2021, ou encore l’assaut militarisé contre la free-party de Redon.

L’association Freeform, qui soutient l’organisation de rassemblements festifs, dénonce également sur Instagram une atteinte grave à la liberté de réunion : ‘Nous appelons à une réaction collective des acteurs de la culture et une réponse ferme du gouvernement pour rejeter ce texte absurde, dangereux et liberticide.’

 

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Le débat ne se jouera pas seulement dans l’hémicycle. Les ‘manifestations des sound systems’ prévues le 12 avril partout en France offriront à chacun l’occasion de faire entendre sa voix et de défendre sa vision de la fête.

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