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© Naïri
7 juin 2018

Soleil et paillettes au festival Le Bon Air de Marseille

par Alice Lanneluc

Résumé d’un week-end de haute volée. Du 1er au 3 juin se tenait la troisième édition du festival Le Bon Air à Marseille. Plus précisément à la Friche Belle de Mai, une ancienne manufacture de tabac reconvertie en lieu culturel. Un cadre idéal et une programmation riche ont su ravir un public varié. Les deux grandes salles, renommées pour l’occasion « La Boîte » et « La Ballroom », se sont transformées en temple de la musique électronique.

Dès l’entrée dans La Friche, chacun est plongé dans une ambiance conviviale où tous les âges et tous les milieux se retrouvent. Notamment autour d’un skatepark, un terrain de basket et un mur d’escalade. Le vendredi à l’heure de l’apéro, on se hisse sur un toit-terrasse verdoyant de 8000m2, avec en prime, une vue imprenable sur la ville. Malcolm ouvre le bal pour un moment de house planante et nos yeux se perdent déjà dans le ciel bleu azur. La nuit commence à tomber quand Perel, nouvelle étoile de DFA Records, entre en scène pour un set techno aux inspirations 80’s. Elle ira jusqu’à pousser la chansonnette en Allemand, sa langue maternelle. L’atmosphère cosmique, qu’on retrouve sur son album Hermetica, épouse le décor du rooftop. Le collectif queer Paillettes vient conclure ce début de soirée avec du gabber, des sauts en pagaille et des sourires à revendre.

© Jonathan Livingston

De quoi s’armer pour la suite : OKO DJ membre de BFDM déroule un set aussi puissant que réjouissant, avant de laisser place à la légende de Detroit DJ Stingray, qui livre une électro pointue face à des milliers d’yeux admiratifs. Le public est chaleureux, sympathique et posé. La soirée se termine en planant devant Daniel Avery, qui distille une techno hypnotique sans fausse note. On en ressort bercé.

Le lendemain, deuxième round pour découvrir le collectif Tropicold (qui compte parmi ses membres Olivier Kerdudo, programmateur du festival), mais aussi Louise Chen qui réveille les corps avec un groove imparable.
Avec les enceintes à 360° de la Ballroom, difficile de ne pas être immergé dans le son pêchu du B2B entre Donarra (du collectif marseillais Métaphore) et Myako (de l’équipe Qui Embrouille Qui) : ça réveille, ça cogne, ça renverse. Au même moment, Soichi Terada débute son live entre house new-yorkaise et chants de son Japon natal. Les festivaliers sont dépaysés. Au milieu de la nuit, on attendait beaucoup de la prestation de Kiddy Smile, figure du voguing, pour faire vibrer l’assistance. Dans le public, les chorégraphies se multiplient aux sons ghetto-tech du français, qui a dû rester vissé sur son tabouret – suite à un problème aux jambes. Qu’à cela ne tienne, le moment tant attendu est enfin arrivé : Larry Heard alias Mr. Fingers. Quelle performance ! Deux chanteurs à la voix d’ange, Robert Owens et Mr White, accompagnent l’un des papes de la house made in Chicago, pour un live léger et profond dans une ambiance rêveuse. Ils communient avec le public et très vite, nous ne sommes plus qu’un seul monstre dansant.

Pour clore les festivités en douceur, petits et grands se retrouvent le dimanche à  « La Récré du Bon Air » avec des DJ-sets, des ateliers et du yoga.
Cet après-midi résume à lui-seul l’ambiance du week-end : public détendu, bonne musique et grands bols d’air frais, dans un cadre atypique et arty.

© Jonathan Livingston

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