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© Capture d'écran du clip de Debussy
17 mars 2022

À l’écoute : « Debussy » ou l’histoire d’une rédemption à la drogue

par Guillaume Monnier

Thomas Creveuil et Willie Schwartz, artistes et anciens patients du centre de soin de Bucy-le-Long ont sorti ce mercredi 16 mars leur premier clip « Debussy ». Une manière de rendre hommage à toutes les personnes et patients que les deux amis (l’un à la musique et l’autre à la réalisation du clip) ont rencontré durant leur cure de désintoxication aux psychotropes tout en livrant un message aussi saisissant que poétique et sincère au passage. 

Source d’inspiration de Thomas Creveuil et Willie Schwartz, la tout aussi sulfureuse qu’intrigante vie du grand compositeur français Claude Debussy a amené les deux artistes à raconter, à travers la musique pour l’un et le clip pour l’autre, leur rédemption. Anciens dépendants à « la poudre blanche » comme Willie l’appelle dans ce premier morceau « Debussy », les deux amis qui se sont rencontrés au centre de désintoxication de Bucy-le-long se racontent en parti à travers un clip réalisé par Thomas. Les paroles et la musique ont été écrites et composée par Willie.

C’est sous l’angle de leurs rapports aux « autres » (ceux devenus leurs amis), que les deux artistes décrivent leur internement dans ce centre qu’on appelle « Le château des émotions ». Un poétique sobriquet pour désigner un lieu qui soigne ceux qui ont perdus le goût des leurs, dans la consommation de drogues psychotropes. Le clip de « Debussy » est aussi le préambule d’un film Les traversées. Le tournage du moyen-métrage de 52 minutes débutera en fin d’année 2022 sous la baguette de Willie Schwartz et Thomas Creveuil. Le rapport aux drogues, la rédemption, la force du groupe en seront également les thèmes centraux.

 

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Le centre de soin de Bucy-le-Long a ouvert il y a 30 ans, sous l’impulsion de Kate Barry. La fille de Jane Birkin et demi-sœur de Charlotte Gainsbourg disparu tragiquement en 2013 ayant été elle-même en lutte contre diverses addictions. L’énergie qui émane du collectif et ses individus, voilà ce que les deux amis racontent dans « Debussy ». Willie Schwartz débute le morceau en utilisant exclusivement la première personne avant de progressivement décrire sa relation avec les « autres », employant le « on » pour évoquer son… non, leur expérience. Ce n’est que lorsque le morceau arrive à sa fin, qu’il se recentre sur lui-même toutefois, sans oublier de faire résonner cette notion de groupe. Il conclut par : « Je vous emmène avec moi ça me rassure, je n’ai plus peur, vous êtes juste là dans mon cœur. » Le clip met en scène une certaine Ana et son parcours au centre. D’abord esseulée face à ses dépendances, c’est au détour d’une course libératrice dans la nature qu’elle se tourne peu à peu vers le groupe.

Debussy

© Capture d’écran du clip de Debussy

La peur, la douleur, la colère, la joie, les protagonistes passent par des émotions plurielles et même parfois contraires donnant des images aussi puissantes que bousculantes. Et quand les images sont dures, les paroles prennent le relais pour rassurer. À la question de « l’après de Bucy », Willie prend le ton de l’ironie, après tout c’est humain d’avoir des faiblesses… « Qu’est ce que tu vas en faire de cette colère ? Aucune idée Françoise. Mais en cassant des arbres je pourrais peut-être devenir bucheron ? » Bref on verra, « 15 ans de défonce pour 12 semaines de cure » (comme on peut lire sur son compte Facebook) on ne s’en remet pas comme ça. Mais ils sont sur les “bons” rails, cette fois-çi.

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