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Capture d'écran de la bande-annonce de "The Holy Gift"
12 février 2020

À partir d’un groupe de metal, un docu tente de répondre à la plus impossible des questions

par Tsugi

Pourquoi aimons-nous la musique ? Qu’y a-t-il en elle qui nous touche autant ? Et pourquoi sommes-nous capables d’y dédier notre vie ? Le réalisateur nantais Stéphane Kazadi cherche à répondre à ces questions dans son film documentaire The Holy Gift, repéré par nos confrères de Sourdoreille. Son point de départ : Tool, groupe légendaire du metal progressif, qui a réussi à toucher un large public avec une musique pourtant extrêmement dense et technique. On a notamment pu les voir lors de la dernière édition du Hellfest, quelques semaines avant la sortie de leur nouveau disque, Fear Inoculum, qui a mis 13 ans a succéder au chef-d’œuvre 10,000 Days.

Kazadi les découvre en 2001, et devient immédiatement fan, commençant à réfléchir à un film inspiré de leur musique dès 2005. Mais il ne cherche pas à raconter l’histoire du groupe, qui refuse de toute façon toute interview filmée depuis ses débuts. Son objectif est de comprendre ce que cela veut dire d’être à ce point touché par une musique. Travaillant par phases, selon les disponibilités et les finances, il tourne en France mais aussi au Chili et aux États-Unis, lieu de naissance de Tool. Il y rencontre de nombreux fans du groupe, dont deux tribute bands américains, Schism et Lateralus (inspirés respectivement d’un morceau et d’un album de Tool), mais aussi le dessinateur chilien Wladimir Inostroza, dont les œuvres s’inspirent de la spiritualité de Tool. L’écrivaine Amélie Nothomb apparaît même dans le film pour exprimer tout son amour pour l’album Lateralus.

Si vous n’êtes pas client du rock progressif de Tool, pas de panique, la démarche du film va au-delà du film de fan, pour développer un propos sur la musique en général, et l’effet qu’elle peut avoir sur chacun d’entre nous. Stéphane Kazadi a ainsi rencontré plusieurs chercheurs universitaires : Patrick Lang, spécialiste de la philosophie de la musique, Sandrine Darsel, psychologue et philosophe, et Hervé Platel, chercheur en neuropsychologie. Tous ont pour objet de recherche l’impact de la musique sur notre esprit et notre corps, et la compréhension que l’on en a. Mais au-delà de cet aspect théorique, l’essentiel du parcours du film est émotionnel : cette émotion que l’on ressent en écoutant notre musique favorite, et qui nous attache si fortement à un artiste ou un groupe.

Le nom du film vient d’une théorie de fans de Tool : au départ, The Holy Gift était supposément un album secret du groupe. Il ne serait en réalité qu’une version alternative de l’album Lateralus, paru en 2001, dont l’ordre des pistes serait remanié pour coller à la suite de Fibonacci. L’authenticité de cette version reste débattue parmi les fans de Tool.

D’une durée d’1h45, le film a été projeté pour la première fois à Paris le 12 octobre 2019, puis à Bouguenais (près de Nantes) le 8 février dernier. Pour l’heure, aucune autre projection n’est prévue mais l’équipe du film y travaille.

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