Skip to main content
Les fondateurs du label Burger Records, Sean Bohrman et Lee Rickard / ©Federico Medina
22 juillet 2020

Accusé d’agressions sexuelles, le label de rock garage Burger Records ferme

par Léonie Ruellan

Malgré l’annonce hier de la démission de son président Lee Rickard ainsi que d’un projet de restructuration totale de l’entreprise pour mettre fin à la « masculinité toxique » qui y régnait, le célèbre label rock garage et disquaire basé à Fullerton en Californie a finalement fermé ses portes, suite à plusieurs plaintes pour violences sexuelles et d’atteinte sexuelle sur mineures.

Suite à plusieurs accusations d’agressions et d’harcèlements sexuels visant à la fois des artistes du label et des membres de l’entreprise, Burger Records déclarait hier revoir sa hiérarchie et poussait son président et co-fondateur Lee Rickard à la sortie. Pour commencer cette nouvelle ère, le label comptait se renommer BRGR RECS et même ouvrir un sous-label BRGRRRL dédié aux artistes féminines. L’intérim devait être confié à Jessa Zapor-Gray qui, après évaluation de la situation, préféra y renoncer : « La reconstruction n’était pas possible, contrairement à organiser et préparer le label à sa fermeture. » En fin de compte, le co-fondateur du label californien Sean Bohrman a annoncé cette nuit sa fermeture définitive, pouvons-nous apprendre dans Pitchfork aujourd’hui.

Créé en 2007, Burger Records a notamment construit sa notoriété sur la cassette audio, le format qu’il privilégiait pour diffuser ses sorties. Label de référence pour la scène rock indépendante, il a vu passer certains des meilleurs groupes comme The Brian Jonestown Massacre, Bell Gardens, ou encore The Go. Parmi la scène plus actuelle, il enregistrait SWMRS, Gap Dream, King Tuff ou Peach Kelli Pop. Burger Records était aussi un festival, le Burger Boogaloo, organisé chaque année à Oakland en Californie, par Total Trash Productions, qui a rompu ses liens avec le label hier.

Un compte Instagram anonyme, @lured_by_burger_recordsTrahi par Burger Records »), a été créé ce dimanche 19 juillet, afin de mettre en lumière les témoignages des victimes et procéder au call out du label et de ses artistes accusés. Parmi eux, on retrouve des membres des groupes The Fright, The Growlers, The Buttertones, SWMRS, Cosmonauts ou Audacity. Les témoignages rapportent des violences sexuelles, mais aussi des abus sexuels sur mineurs.

 

À lire également
Violences dans la musique : #MusicToo veut récolter vos témoignages

 

Le co-fondateur Sean Bohrman a confirmé cette nouvelle sans donner plus de détails pour le moment, précisant néanmoins que toutes les sorties du label seraient supprimées des plateformes de streaming mais que les artistes auront la possibilité de re-uploader leurs musiques sur ces plateformes par leurs propres moyens ou via d’autres labels. Les comptes Facebook, Instagram et Twitter du label ont dès à présent été désactivés, et le contenu de leur site Internet supprimé.

La musique doit-elle se préparer à son #MeToo ?

Visited 71 times, 2 visit(s) today