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©Sam van Bussel
13 septembre 2021

🎛 Apple Music peut maintenant rĂ©munĂ©rer les artistes d’un mix DJ

par Tsugi

Vendredi 10 septembre, Apple Music annonçait la mise en place d’un système qui pourrait aider de nombreux DJs : se basant sur la technologie de Shazam (propriété d’Apple), Apple Music pourra déterminer automatiquement quels titres ont été mixés lors d’un DJ set. Cela permettra de reverser équitablement les droits d’auteurs aux artistes concernés, et faciliter l’exploitation des mixes.

Le calcul des droits d’auteurs lors d’un DJ set est un sujet complexe. En France, Ă  la fin de chaque mix, le DJ doit remplir un feuillet dĂ©diĂ© Ă  la SACEM, permettant Ă  l’organisme de reverser les droits qui correspondent. Mais dans les faits, les DJs n’ont que rarement la tĂŞte Ă  ça Ă  la sortie d’un set. En gĂ©nĂ©ral, personne n’a le temps ou l’énergie de s’y consacrer, une tâche plus chronophage qu’elle n’en a l’air. En 2018, la SACEM lançait une première initiative pour tenter de remĂ©dier au problème : des boĂ®tiers installĂ©s dans plusieurs clubs de France, analysant automatiquement la musique jouĂ©e, et dressant donc la liste des artistes Ă  rĂ©munĂ©rer. Une solution imparfaite (que faire des inĂ©dits et exclusivitĂ©s ?), mais qui permet une Ă©volution.

C’est désormais au tour d’Apple Music de tenter d’apporter sa contribution. Au fond, celle-ci repose sur le même principe que celle de la SACEM, puisqu’elle se base sur la technologie de Shazam. En effet, l’application de reconnaissance musicale a été rachetée par Apple en 2018, pour 400 millions de dollars. Sa technologie sert donc désormais à analyser automatiquement un mix entier, pour déterminer quels artistes ont été joués, quel label a édité cette musique, et éventuellement qui a fait le remix. L’outil serait fiable à 93 %, selon des propos rapportés par Billboard en juin dernier.

 

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Là encore, la question des inédits et titres joués avant leur sortie semble encore non résolue. Déterminer l’aspect révolutionnaire ou non de cette annonce va encore demander du temps. Mais le principal avantage de cet outil, outre sa possibilité de mieux rémunérer certains artistes, concerne le livestream, et la préservation des mixes. Pour l’heure, de nombreux DJs ayant voulu pratiquer en direct sur le web se sont heurtés à des problèmes de droits d’auteurs, limitant ainsi la richesse de leurs sets. Avec cet outil, Apple Music promet non seulement de pouvoir héberger des mixes, mais aussi de les exploiter, de les conserver ou de les diffuser en toute légalité. Dans la foulée de l’annonce, la plateforme a d’ailleurs annoncé l’arrivée de plusieurs sets issus des compilations DJ-Kicks, ainsi que des mixes de Charlotte de Witte, venus s’ajouter aux milliers de sets déjà présents.

Difficile de dire si des plateformes comme YouTube, Twitch ou Facebook pourront se servir de leurs propres outils de reconnaissance pour aider les DJs. Car le contenu d’Apple Music ne vient pas des utilisateurs, mais bien de contrats signés. Il faut d’ailleurs que 70% des titres soient identifiables pour qu’un mix y soit accepté. C’est ce qui explique que les plateformes citées plus haut doivent faire un usage avant tout répressif de leur technologie. Tout ceci prend également place dans la volonté d’Apple Music de venir, à terme, concurrencer Spotify (qui mise, quant à elle, sur le podcast). Pour rappel, l’entreprise à la pomme revendique une bien meilleure rémunération des artistes via les écoutes sur sa plateforme, atteignant le pallier hautement symbolique du centime de dollar par écoute. Un argument de poids, alors que la colère contre Spotify ne cesse de grandir.

 

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