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© Sergio de Rezende
13 septembre 2024

‘ascendant vierge c’est deux curseurs poussés au max’ I INTERVIEW

par Marie Courtès

À l’occasion de la sortie de leur album Le Plus Grand Spectacle De La Terre, ce vendredi 13 septembre on a pu échanger avec Paul Seul et Mathilde Fernandez, membres d’ascendant vierge. Ils seront au Zénith le 30 novembre prochain. 

 

Vous avez annoncé la sortie imminente de votre album Le Plus Grand Spectacle De La Terre en publiant sur vos réseaux sociaux des extraits du clip du titre éponyme. Quelles ont été les inspirations pour cette vidéo ? 

Mathilde : Le morceau ‘Le Plus Grand Spectacle De La Terre‘ a été écrit en fin d’année 2023. Très vite avec David Perreard, notre plus proche collaborateur, on a commencé à imaginer à la fois l’univers visuel vidéo et un spectacle, puisqu’on savait qu’on allait faire le Zénith. On aime bien parler de spectacle plutôt que de concert. C’était très agréable de réfléchir à tous ces éléments, de se demander où on allait les développer, en live, en vidéo…

Effectivement, c’est plein de références à Georges Méliès et aux débuts du cinéma avec ce côté cosmique, astral, mais aussi à Terry Gilliam et aux Aventures du baron Münchausen, un de mes films préférés. Le point de départ, c’était de rassembler le monde entier devant la scène d’un ultime spectacle avant que tout ne s’arrête. On nous parle beaucoup d’Hunger Games, je ne les ai jamais vus, il faudrait.

Paul : Esthétiquement, ça nous amusait d’aller peut-être à contre-pied de ce qu’on avait pu présenter. Auparavant, les gens nous associaient à un imaginaire futuriste, cyberpunk, post-internet… C’était un truc dont on voulait se distancer un peu. Puis, on nous parle souvent d’opéra, de lyrisme, donc cette fois-ci on l’a pris très premier degré !

 

Les thématiques de la désillusion et de la dissociation du réel ont été explorées dans ce nouvel album…

Mathilde : Mais c’est quelque chose aussi qui nous touche tous aujourd’hui avec les réseaux sociaux. On voit beaucoup informations sur les guerres transiter sur nos écrans sans qu’on ne puisse y faire grand chose. Et donc je pense qu’il y a toute une partie de nous qui se protège en se disant ‘c’est de l’autre côté du globe‘. C’est un spectacle auquel on assiste tous, bras ballant.

 

Est-ce que vous le voyez comme une catharsis, le fait de l’évoquer ces sujets dans vos chansons ?

Mathilde : Oui, je pense qu’il y a un côté complètement cathartique déjà d’écrire et de chanter des chansons avec des sujets comme ça. Pour moi, l’écriture, c’est trouver sous la forme artistique des réponses à des questions.

Je suis fait pour vivre et compte bien ne mourir jamais‘ (issu du track ‘Pour vivre (et ne compte bien jamais mourir)‘ ndr), c’est quand même bizarre de dire ça, mais en même temps c’est vraiment de cette manière qu’on le ressent, et peut-être que si on le met en musique et qu’on le partage, les gens se reconnaîtront et qu’une communion se créera entre le public et nous.

 

Paul : La catharsis est déjà présente dans la techno, c’est physique. Tu ne fais pas qu’assister, tu fais vraiment partie du son. Avec ascendant vierge, entre la part de texte et la voix hyper forte de Mathilde, c’est deux curseurs poussés au max en même temps. D’ailleurs, les retours du public que l’on a régulièrement sont : ‘Ah, mais merci’, ou ‘J’ai pleuré’.

Mathilde : C’est une musique qui a tendance aussi, comme Paul le disait, à désinhiber.

 

Après le succès de ‘Une Nouvelle Chance’, avez-vous été stressés de composer ce nouvel album ?

Mathilde : Non, non ! On n’est jamais très angoissé.

Paul : C’est le bon stress, l’envie de réussir. À la fois d’être à la hauteur des attentes, mais aussi de surprendre, de continuer à grandir, de peaufiner des choses. Moi, je me suis mis un challenge aussi sur les prods. Je parlais un peu des influences new wave, voilà, il y a des petits détails. Mais avec Lucien, le réal, qui nous a aidés sur l’album, on trouvait que les snares sur les afterbeats étaient moins présents dans la techno. On y a donc apporté une attention particulière pour ramener une tonalité un peu plus rock. Et je pense qu’on a aussi accepté le fait d’avoir des chansons tristes.

 

Dans quelles conditions avez-vous composé Le Plus Grand Spectacle De La Terre ?

Mathilde : Lors du précédent album, Une Nouvelle Chance on avait mis du temps, car on en avait beaucoup plus, on se trouvait en pleine période de Covid-19. Cette fois-ci, on a souhaité faire les choses de manière plus brute, peut-être.

Paul : Oui, on a voulu garder aussi une urgence du moment, on avait un rythme moins pépère ! On était en tournée donc on arrangeait des sessions de travail les week-ends, entre les concerts. On a identifié ces instants et on s’est dit ‘Vas-y, on garde ce truc‘. On était dans un flot d’énergie créative quand on s’est mis sur cet album-là, on a tenu à le finir assez vite.

Mathilde : Il y a des morceaux qui ont été écrits sur la route, dans des chambres d’hôtels…

 

Mathilde, tu expliquais précédemment écrire à partir de fulgurances, c’est un processus que tu as gardé ?

Mathilde : Oui, oui. Je passe rarement beaucoup de temps ou d’aller-retour sur les morceaux. C’est plus ‘OK, je m’y mets‘, paf, j’ai l’inspiration. Ça dure 48 heures, je suis dans une écriture un peu fiévreuse, parce qu’il faut que je règle ça. Il y a quelques morceaux qui ont été écrits un peu avant cette période-là, mais qui ont mis plus de temps à être terminés. Par exemple, ‘Tic Tac‘, ressemble au morceau ‘Ce monde où tu n’existes pas’ car lorsque j’étais dans le même état d’esprit lorsque j’ai écrit ces titres.

 

Et toi Paul, comment t’adaptes-tu à la manière de travailler de Mathilde ?

Paul : Je ne suis pas investi là-dedans, non pas parce que ça ne m’intéresse pas, mais parce que je suis vraiment fan. (rires) Non, sérieusement, j’ai redit un truc sur ses textes à deux, trois reprises maximum. Des fois, je peux trouver les textes un peu trop longs.

Mathilde : Il a souvent raison. Je me souviens, pour ‘Lotus Noir‘, j’étais presque inquiète de la réaction de Paul. Je lui ai dit : ‘Bon, voilà, je t’ai envoyé un truc, mais je sais pas. Tu me dis.‘ L’attente pique un peu, mais c’est bon signe quand ça fait peur.

Paul : Souvent, je suis comme un auditeur, je ne comprends pas exactement, mais ça me parle, donc, c’est cool. Entre nous, on débat même plus de musicalité que du sens des textes. Dès que je fais un son, je l’envoie à Mathilde. Elle fait des tests un peu en yaourt pour trouver des lignes vocales, et on se le renvoie, on se dit ‘C’est chaud‘, et après, elle met des mots dessus. Dans le rap, beaucoup de gens fonctionnent de cette façon-là.

 

Parlez-nous du titre ‘Lotus Noir’, on croirait entendre une phase d’égotrip très étonnante…

Paul : Moi je l’ai complètement compris comme ça !

Mathilde : Je l’ai écrit comme un morceau de rap, effectivement. Je voulais parler du ‘Main Character syndrome’, cette sensation où tu as l’impression que ce qui t’entoure va soit t’aider, soit te flinguer. Cette chanson incarne une course. C’est l’histoire d’un personnage qui est à priori poursuivi et qui au début regarde la ville puis joue avec son pouce pour la faire disparaitre.

 

Si l’Apocalypse devait arriver sur Terre, selon vous, à quoi ressemblerait-elle ? 

Mathilde : Petite, j’ai vu Armageddon, depuis j’ai vraiment bloqué sur les météorites, ce qui se ressent dans notre imagerie, d’ailleurs.

Paul : Ce serait cool que ce soit justement un grand spectacle, mais je pense que l’apocalypse sera lente et chiante.

 

ascendant vierge sera présent au Zénith, le 30 novembre, si vous ne voulez pas louper le plus grand spectacle de la terre, le lien de la billetterie se trouve juste là ! vierge

À lire également sur Tsugi.fr : À voir : la Boiler Room de ascendant vierge à Paris est ENFIN publiée

 

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