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© Douwe Hennink / Synergy cover
13 septembre 2024

Jungle By Night : ‘on commence par le groove’|INTERVIEW

par Corentin Fraisse

Les Néerlandais de Jungle by Night viennent de dévoiler Synergy, élégant septième album gavé de groove, d’excellentes idées et de percées électroniques. On a pu en discuter quelques jours avant la sortie du disque, avec le guitariste Jac van Exter : l’un des 7 samouraïs du groove qui forment Jungle by Night. Interview.

L’album s’intitule Synergy. Pourquoi ce titre ?
Ça fait 15 ans qu’on existe, c’est une sorte de dynamique étrange qui s’est tissée entre nous, un échange d’énergie. Et ce que les gens disent aussi de nous, c’est qu’on est meilleurs en live donc ça prouve notre cohésion. C’est là qu’est notre synergie et même en studio je trouve qu’on le ressent.

Aussi parce que, sur ce disque, on a ramené quelques collaborations. Des artistes sont venu-es écrire et composer avec nous ; pas ‘juste’ mettre leurs pattes sur des chansons déjà composées, comme on avait pu le faire avec Ola Moore ou The Gaslamp Killer.

 

Dès la première écoute, on sent que le groove porte chaque titre de l’album. C’est comme ça que vous construisez vos compos ?
On essaie de commencer par ça. Pour moi c’est ce qui prime chez nous : se concentrer sur une musique pleine de groove. Que ça donne envie de danser ou qu’on amène des éléments de ‘groove hypnotique’. Ce sont sans doute nos ingrédients principaux.

 

On ressent une dimension électronique certaine dans ce disque. C’était votre intention, de faire un album qui sonne aussi électronique, parfois même club ? 

On n’avait aucune intention, ça s’est simplement fait comme ça. On est très inspirés par plein de styles électroniques différents, du kraut à la Neue Deutsche Welle (‘nouvelle vague allemande, ndlr) mais aussi de Kraftwerk à Air. Et beaucoup d’autres…

Sur quelques titres, il y a un côté instinctif, qui fait de la place aux idées et aux imperfections. Comment vous composiez ?
On a enregistré la plupart des titres en janvier. Certains titres sont ‘undercover’, d’autres vraiment entraînants dès la première écoute.
On a voulu suivre l’étincelle d’une idée, avec toutes ses imperfections, le côté brut. Plutôt que d’écrire une chanson entièrement et de la ramener ensuite au studio.Là, on était dans une démarche plus détendue.On s’est juste réunis, on a fait des heures et des heures de jams. Ça donne des choses parfois disco, parfois électroniques, mais surtout un beau bordel groove.
Côté collaborations, pourquoi avoir choisi ces artistes-là ? (Spinvis, Merol, Meral Polat) Comment se sont passées les sessions ?
La plupart sont néerlandais, et à chaque fois c’était hyper intéressant. Spinvis est un mystère à lui tout seul, un vrai poète dans l’âme avec un style unique. Chez Jungle By Night, on a des fans de longue date. C’est un héros de l’adolescence, qui fait des chansons douces et poétiques. On s’est dit « pourquoi pas lui envoyer un DM sur Instagram? » et il a accepté tout de suite.
Avec tous et toutes, c’était un mix intéressant. On tente des choses nouvelles, on ne rentre pas dans une routine. C’est peut-être aussi ça que le public vient chercher chez nous.
Et avec MEROL, puis Meral Polat ?
Avec MEROL on a écrit plusieurs chansons ensemble, et pour Meral on lui a envoyé une piste déjà quasi-bouclée. Pour les enregistrements des artistes qui venaient collaborer, on a tout fait en une journée ! C’était fluide, marrant, sans galère.Ce qui a dû aider, c’est qu’on était dans notre studio, basé au Nord d’Amsterdam. Avant c’était un garage. Au fil des années on a acheté des micros, du matériel, de quoi nous enregistrer. Et au-delà d’être un groupe, on a mis beaucoup de choses dans ce lieu. Alors l’enregistrement se fait comme à la maison.

Il y a un an, pendant une interview avec une journaliste de Tsugi, vous disiez « We are truly a live band, an analogic band that plays on live instruments ». Vous êtes toujours en accord avec ça ?
Je pense que oui, on ressent tous la même chose sur ce sujet. Parfois on utilise le terme de ‘analog dance music’ pour décrire ce qu’on fait. Pas d’ordinateurs sur scène, tout est fait à la main. Et on sent que les gens aiment ça !

 

À lire sur tsugi.fr :: Jungle By Night : ‘on est un vrai groupe de live, à la croisée de plusieurs scènes’

 

Dans l’album, un gros travail est fait niveau production, par exemple sur la basse et les synthés. Comment on travaille et on décide à 7 ?
On écrit tous en même temps, comme ça on peut essayer plein de choses. On essaie toutes les options disponibles, pour trouver la meilleure.
C’est comme ça qu’on écrit et au moment d’enregistrer, on enlève des éléments, des lignes. On ajuste mais sans tout changer.

 

Si tu devais choisir une seule chanson, qui résume le mieux l’album, ce serait ?
J’aime vraiment « Oog om Oog », avec une belle prononciation hollandaise. En plus c’est un titre en collab ! Mais pour avoir toute notre bizarrerie résumée, je dirais ‘Mr Good Vibe’, même si le titre est très cringe. J’adore ce track, il incarne bien le ‘relâchement’ de l’album. Il est au centre de l’album, entouré par tous les autres.

 

Dernière chose, quelle chanson sera la plus cool à jouer live ?
‘Shirt Uit’ est apparemment un hymne de festival, mais je dirais ‘The Giant’. Je suis curieux de voir comment le public va l’accueillir.
On a hâte de revenir en France, on adore venir et jouer ici, même partir en tournée dans le pays. On sent qu’il y a toujours une attention portée à la culture, alors qu’aux Pays-Bas tout change très vite et ça part dans une direction très inquiétante. Peut-être qu’on devrait déménager en France.

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