👂 Audition : ce qu’on sait sur les dangers des sons compressés grâce aux cochons d’Inde
90 cochons d’Inde se sont fait un kiff musiÂcale de quaÂtre heures. De la pop, de l’élecÂtro, du clasÂsique, ces petits rongeurs ont Ă©tĂ© soumis Ă une expĂ©riÂence audiÂtive dont l’obÂjecÂtif Ă©tait d’obÂservÂer si le son comÂpressĂ© peut ĂŞtre un danÂger pour notre audition.
Vous ne le saviez sĂ»reÂment pas, mais nous partaÂgeons avec le cochon d’Inde une ouĂŻe simÂiÂlaire. Pour une expĂ©riÂence de l’InÂserm et de la facÂultĂ© de mĂ©decine de Clermont-Ferrand, 90 de ces petites boules de poil ont Ă©tĂ© mobilÂisĂ©es penÂdant quaÂtre heures, l’équivÂaÂlent envÂiÂron d’une soirĂ©e en club. Le son comÂpressĂ© numĂ©riqueÂment endommage-t-il notre sysÂtème audiÂtif ? SpoilÂer : aucun des 90 cochons d’Inde n’a perÂdu l’auÂdiÂtion. TouteÂfois, les chercheurs ont relevĂ© chez les rongeurs exposĂ©s Ă la comÂpresÂsion une plus forte fatigue audiÂtive durant les 48 heures qui ont suivi l’exÂpĂ©riÂence. Les musÂcles proÂtecteurs situĂ©s Ă l’intĂ©rieur de leurs oreilles Ă©taient fragilisĂ©s.
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Le son comÂpressĂ© est un son retraÂvailÂlĂ© et “tassé” sur ordiÂnaÂteur dans l’opÂtique de rĂ©duire les Ă©carts entre les faibles niveaux sonores et les plus forts (ce qu’on appelle la “dynamique” dans le jarÂgon techÂnique). L’inÂtĂ©rĂŞt est douÂble. ProÂtĂ©ger les appareils acousÂtiques des pics sonores trop imporÂtant qui pourÂraient endomÂmager des enceintes, par exemÂple ; et limÂiter les variÂaÂtions de volÂume qui nuirait au conÂfort d’éÂcoute, notamÂment en regarÂdant la tĂ©lĂ©viÂsion oĂą il faudrait en perÂmaÂnence ajuster le son en foncÂtion des voix des individus.
Selon le Pr Paul Avan qui a dirigĂ© les recherchÂes, l’exÂpliÂcaÂtion de cette fatigue audiÂtive provient de l’abÂsence de silence que créée la comÂpresÂsion, et donc de moment de rĂ©pit pour l’orÂeille. Si les tymÂpaÂns des rongeurs n’éÂtaient pas endomÂmagĂ©s, les musÂcles proÂtecteurs situĂ©s Ă l’intĂ©rieur des oreilles Ă©taient fatiguĂ©s. Ces petits musÂcles jouent un rĂ´le de “paupières sonores” en laisÂsant plus ou moins entrÂer les sons ; en Ă©tant exposĂ©s Ă un son trop denÂsiÂfiĂ©, sans silence, ces musÂcles traÂvailÂlent plus et se fragÂilisent davantage.
Pour rĂ©duire les risques, vous conÂnaisÂsez dĂ©jĂ plus ou moins la chanÂson, baisÂsez un peu le son, limÂitez votre temps d’éÂcoute, et laisÂsez vos oreilles se reposÂer après une lourde exposition.