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12 avril 2024

Canblaster, Fred again.., Nia Archives… Les projets de la semaine

par Léa Crétal

Rebelote ! Comme chaque vendredi, on vous propose notre sélection des meilleurs projets de la semaine. Parmi les nouveaux-nés : le dernier acte de la trilogie de Canblaster, le premier album de Nia Archives, mais aussi Kerri Chandler, Fred again.., UTO, Shabaka, Smeels, Teenage Bad Girl, Tusks et Acid Tongue. 

 

Kerri Chandler – Lost & Found, Vol. 3

S’il détient le statut de parrain de la house, c’est parce que Kerri Chandler ne déçoit jamais. Et ce depuis le début de sa carrière, au début des années 1990. À sa discographie, déjà si riche, Kerri Chandler ajoute un nouvel EP, troisième volume de la série d’opus, lancée il y a deux ans : Lost & Found, Vol. 3. Au menu : deux tracks chargés de vocaux garage et d’accords de piano solaires, suivis de deux morceaux deep, plus gras et plus bruts, aux percussions irrésistibles.

 

Fred again.. – USB

Il s’agit d’une sortie un peu particulière : Fred again.. a ajouté deux nouveaux titres à son album USB, conçu comme un LP illimité que le producteur britannique met à jour régulièrement. Ici et là, il y avait rajouté le single ‘stayinit‘, produit en collaboration avec Overmono et Lil Yachty, mais aussi ‘Baby again..‘ avec Skrillex et Four Tet ou encore ‘Lights Out‘ avec Romy et HAAi. USB a été fraîchement enrichi de ‘ItsNotREEAALLLLLL‘, en collab’ avec Duoteque et Orion Sun, et ‘BerwynGesaffNeighbours‘, avec Berwyn et Gesaffelstein.

 

Nia Archives – Silence Is Loud

Elle nous avait déjà bien tapés dans l’oeil -entre EP et live- l’an dernier. Avec son premier album Silence Is Loud, l’anglaise Nia Archives hybride les rythmiques de UK jungle avec un chant soul, bifurquant parfois même vers la pop, et des lignes de guitare typiques du rock britannique années 1990. Après un passage au shaker, ce cocktail révèle sa qualité principale : il prête à l’album une sentimentalité adolescente, faisant l’effet d’un voyage spatio-temporel dans l’Angleterre des années 1990/2000. Presque l’impression de se retrouver dans un épisode de Skins.

Nos coups de coeur : les tracks d’ouverture et de clôture, ‘Silence Is Loud‘ et ‘So Tell Me…‘, pour leur nostalgie juvénile, ainsi que ‘Forbidden Feelingz‘ pour ses influences reggae/dub.

 

Shabaka – Perceive Its Beauty, Acknowledge Its Grace

Avec Perceive Its Beauty, Acknowledge Its Grace, le musicien de jazz britannique Shabaka laisse de côté le saxophone pour explorer différents genres de flûtes. L’album sonne comme une promenade musicale paisible et narrative, et fait office de BO des mille-et-une légendes qu’on se plait à imaginer pendant l’écoute. Pour donner vie à ce projet si délicat, Shabaka a fait appel à une multitude de collaborateurs de renom : le musicien André3000 (moitié du duo Outkast), la chanteuse Lianne La Havas mais aussi le producteur de musique électronique Floating Points, sur le titre ambient ‘I’ll Do Whatever You Want‘… et bien d’autres encore.

Perceive Its Beauty, Acknowledge Its Grace porte bien son nom : sa beauté et sa grâce sont incontestables.

 

Smeels – GLOF 

Il s’impose doucement, mais sûrement, dans le paysage rap français. Après une période passée en loup solitaire, le rappeur bordelais Smeels revient avec un nouvel album, GLOF, composé avec l’aide du grand twinsmatic (à l’origine de l’iconique album collaboratif ATLAS) et du compositeur émergent Paul Dumas. Et si l’album est court (dix titres), GLOF est riche d’ambiances diverses. Alors que ‘OPPS‘ remplit le quota egotrip, ‘SANS MOI‘ livre une rythmique club très dansante, tandis que Smeels joue au sentimental dans ‘JANVIER‘, en feat. avec la chanteuse MarJ. On y retrouve aussi le titre résolument trap ‘EDEN‘, ainsi que le piano-voix ‘L’AUDACE‘. Une belle variété d’univers, toujours harmonisés par la patte singulière de Smeels.

Notre interview avec Smeels bientôt disponible sur tsugi.fr

 

Acid Tongue – Acid On The Dancefloor

Acid Tongue, c’est l’histoire d’une success-story : celle d’un quatuor, formé dans un sous-sol humide de Seattle en 2015, devenu l’un des groupes de rock les plus porteurs de la scène actuelle. Et si Acid Tongue incarne le rock ‘garage’ par sa genèse et ses sonorités, le groupe l’agrémente d’influences glam, psyché et post-punk, qui font déjà d’Acid On The Dancefloor un très bon album rock.

 

Tusks – Gold 

La compositrice, productrice de musique électronique et chanteuse londonienne Tusks vient de dévoiler Gold, son nouvel album de pop électronique, planante et onirique. Porté par la voix aussi puissante que cristalline de Tusks, Gold flirte parfois avec le shoegaze ou encore le grunge, et souvent avec l’ambient. Mais ce sont les harmonies vocales, les synthétiseurs et sonorités atmosphériques qui règnent en maîtres dans cet opus. On vous laisse écouter.

 

Canblaster – LIBEROSIS (ACT III)

Grosse semaine pour Canblaster. Au lendemain de sa première partie du concert de The Blaze à l’Accor Arena, le producteur et co-fondateur du groupe Club Cheval marque la fin de sa trilogie musicale avec la sortie de l’acte III de LIBEROSIS. On en serait presque tristes, tant on a été aspiré-es par cette épopée méditative électronique, depuis la sortie du premier chapitre en janvier dernier. Dans ce troisième acte, Canblaster navigue entre ambient et rythmiques énergiques, nappes oniriques et voix célestes, pour un final transcendant et plein de poésie. Merci Canblaster pour le voyage.

 

Teenage Bad Girl – Separate

Par Benoît Carretier

Après 13 ans d’absence, Teenage Bad Girl refait parler la poudre. Et plutôt que de revivre leur gloire turbinesque, Greg Kazubski et Guillaume Manbell ont le nez fin, anticipant le retour de la french touch 2.0 à l’occasion du nouveau Justice. Et voilà nos deux compères qui virent rétrofuturistes, donnant naissance à une french touch 1.5, empruntant autant à la house filtrée qu’au fracas de l’ère turbine, au vocoder des Daft Punk qu’aux arpèges de Vitalic, voire aux vocaux influencés par les seventies. L’exercice était casse-gueule, mais le duo trouve son équilibre.

 

UTO – When All You Want To Do Is Be The Fire Part Of Fire 

Par Maxime Delcourt

Existe-t-il un point commun entre Bill Callahan, The Chemical Brothers et Caribou ? A priori, aucun, si ce n’est dans les neuf nouvelles chansons d’UTO, réunies dans un album qui doit son titre à la poésie du premier, sa furie électronique aux seconds et ses mélodies nocturnes, privilégiant parfois le tempo ralenti, au versant le moins club du troisième. Il serait toutefois injuste de limiter Neysa May Barnett et Emile Laroche à de simples références, de ne voir en eux que de vulgaires copistes, tout juste bons à se nourrir des idées des autres.

Plutôt que d’emprunt, on préfère parler ici de déconstruction, de reformulation, de distorsion, tant UTO se plaît à se jouer des repères, à manipuler les instruments (notamment un synthétiseur Expressive E Osmose) et à accumuler les éléments (l’IA, les samples, etc.), de sorte que chaque chanson fausse compagnie à toute forme de classification. La suite de la chronique à lire dans le Tsugi mag 169

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