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23 novembre 2021

🔊 Cet album de Plaisir de France, électro-pop dansante et caressante

par Patrick Thévenin

Plaisir de France sort #20, un disque en forme de pièce montée débordante de chantilly sur lequel il a invité tous les artistes qui lui sont chers. Le résultat : un troisième album à la fois mélancolique et poétique. 

Chronique issue du Tsugi 145 : les grandes énigmes de la musique, disponible en kiosque et en ligne.

Depuis 1999 et sa première tentative musicale solo sous le pseudo Plaisir de France – qui fait référence à une revue d’élégance française surannée qui eut son heure de gloire –, le Breton d’adoption Julien Barthe s’est fait un malin plaisir de plonger tête la première dans les années 1980, leurs tubes faciles, leurs synthés mal dégrossis et leurs coupes de cheveux approximatives. Initié à la new wave par les émissions de Bernard Lenoir, éveillé à la house par la vague Madchester qui faisait gober des ecsta à son rock lent et dansant, passé par des études d’histoire de l’art et de graphisme publicitaire, Julien Barthe cède à la tentation club et se lance à corps perdu dans la musique. Sans rien y connaître, il fait partie du groupe Les Latus Timéos, se prend la culture rave et l’acid house en pleine poire, sillonne la Bretagne comme DJ, organise les fameuses soirées Plaisir de France où s’invitent Ivan Smagghe ou Jennifer Cardini, remixe à la va-vite ses tubes préférés (de Pixies à Mikado en passant par Chamfort et Dutronc), avant d’être repéré par Tiga qui va sortir un de ses premiers remakes non autorisés. Soit « Sommeil », une version musclée du « Grand Sommeil » d’Étienne Daho, où Julien va appliquer sa science de la reconstruction et sa manière très personnelle d’amener ses morceaux préférés sur le dancefloor.

Désormais installé dans le paysage électro, mixant aussi bien dans un petit festival que pour Hermès, remixant à la pelle et s’adonnant au plaisir coupable des covers, Julien multiplie les projets, se lance dans le duo rock & psyché Slove, sort de son registre en écrivant pour Barbara Carlotti le sublime « Herbes mauves »… Aujourd’hui, il décide de fêter ses vingt ans de carrière avec #20, un troisième album en forme de pièce montée débordante de chantilly, où les vingt artistes préférés de Julien – des plus connus aux plus obscurs (de Bertrand Belin à Valli, de Régina Demina à Arnold Turboust) – s’invitent à partager un bout de studio avec lui. En résultent vingt-trois titres (dont treize pour la version vinyle) d’électro-pop tour à tour mélancolique et souriante, dansante et caressante, poétique et synthétique, qui dessinent une cartographie radieuse de la scène pop française.

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Retrouvez plus de chroniques dans le Tsugi 145 : les grandes énigmes de la musique, disponible en kiosque et en ligne.
Tsugi 145

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