Chronique : Battles — Dross Glop

 

Par­fois dur à avaler, le dernier album de Bat­tles, Gloss Drop, a déjà fait le tri entre ceux qui aiment et ceux qui détes­tent, mal­gré un pen­chant plus uni­versel, sur cer­tains morceaux, pour la frénésie de la danse. Dross Glop, l’album de remix­es, pour­rait être celui de la réc­on­cil­i­a­tion. On l’avoue, on doutait un peu du pos­tu­lat de départ. Gui Borat­to qui remixe Bat­tles ? C’est comme avoir un Rubik’s Cube fini sur une étagère, non ? Si on appré­cie le côté dérangé de la bande à John Stanier, recon­nais­sons que, par­fois, un peu d’ordre est reposant. Le pro­duc­teur brésilien, plutôt du genre à ne rien laiss­er dépass­er, donne à “Wall Street” un rafraîchisse­ment sal­va­teur et printanier.

Les mélodies folles de “Rolls Bayce” pren­nent, elles, l’allure d’un générique de car­toon futur­iste dès lors qu’elles sont maniées par Hud­son Mohawke, ce grand enfant dig­i­tal qu’aucune idée n’effraie. L’utilisation des séquences de gui­tare de “Afric­as­tle” par Kode9, à l’inverse, rend le résul­tat presque épilep­tique. Bref, comme beau­coup d’albums de remix­es, ça part dans tous les sens et c’est tou­jours un peu com­pliqué à suiv­re. Mais Bat­tles part avec un avan­tage : une matière pre­mière par­faite­ment adap­tée à l’exercice. Il n’y avait plus qu’à, et ça n’a pas raté : Dross Glop four­mille de bonnes trou­vailles. (Math­ias Riquier)

Dross Glop (Warp/Differ-Ant)