Chronique : Mina Tindle — Taranta

Ceux qui ont décou­vert l’exquise Pauline de Las­sus dès le Fes­ti­val Génériq en 2007, par une de ses pre­mières par­ties pour Beirut (une série entamée en 2009 et tou­jours en cours) ou via quelques titres auto­pro­duits n’ont eu de cesse de se deman­der ce qui pou­vait bien faire tarder son pre­mier album à l’époque du tou­jours plus vite. Avant tout le manque de moyens et l’envie de pren­dre son temps, sans doute. Des ren­con­tres aus­si, prob­a­ble­ment, qui auront remis les comp­teurs à zéro, à com­mencer par celle de l’ancien des Inno­cents JP Nataf, qui col­la­bore active­ment à ce Taranta.

Loin de nous l’idée de faire de l’antichauvinisme musi­cal pri­maire, mais on y a per­du au pas­sage une cer­taine lib­erté d’esprit, une folie musi­cale qui fai­sait rêver à un des­tin de folkeuse sobre dev­enue génie orches­tral, à la Suf­jan Stevens. De fait, quelques morceaux ici présents avaient con­nu des ver­sions plus débridées (“To Car­ry Many Small Things”, “Sis­ter” ou “Austin”), sans doute aus­si plus séduisantes. Pas de quoi gâch­er l’immense tal­ent de Pauline qui brille finale­ment le plus fort sur les bal­lades folk (“Bells” ou “The Good”), là où sa voix douce mais ample tim­bre les chan­sons divine­ment. Vive­ment le prochain ! (François Blanc)

Taran­ta (EMI)