Chronique : My Best Fiend — In Ghostlike Fading

C’est à Brook­lyn que les fins lim­iers du label Warp sont allés une nou­velle fois élargir leur palette rock. Leur nom, les cinq le piquent au docu de Wern­er Her­zog qui y décrit ses rela­tions houleuses avec Klaus Kin­s­ki. Leurs mots, ils les piquent au docu de leur vie qui leur vaut états d’âme et amours con­trar­iées. De leur rock psy­ché, brumeux et religieux, par­fois planant mais jamais drogué, sur­na­gent les voix entrelacées des chanteurs Fred Cold­well et Paul Jenkins.

La magie opère quand My Best Fiend lâche les chevaux et perd pied (le sin­gle “Crack­ing Eggs”, racé comme une cathé­drale goth­ique) ou alterne grâce acous­tique et surten­sion élec­trique (“One Vel­vet Day”). Mais trop sou­vent, il sonne comme un Spir­i­tu­al­ized à court de spir­i­tu­al­ité ou un Griz­zly Bear enfer­mé dans sa cage, quand l’option fan dépres­sif de MGMT se révélait pour­tant sacré­ment con­va­in­cante (“High­er Palms”). Le pire, c’est quand ces voix évo­quent l’horreur d’un Shaun Ryder croisé à l’organe de Jean-Louis Aubert (“Odvip, Cool Doves”). On restera toute­fois atten­tif à la mat­u­ra­tion de l’affaire, en se dis­ant qu’un jour peut-être My Best Fiend devien­dra My Best Friend. (Pas­cal Bertin)

In Ghost­like Fad­ing (Warp/Differ-Ant)