Chronique : Tanlines — Mixed Emotions

Nor­male­ment, on ne don­nerait pas cher d’un duo de Brook­lyn qui a fait par­ler de lui suite à une appari­tion sur une com­pi­la­tion Kit­suné et dont le compte Twit­ter a été désigné par le Vil­lage Voice de New York comme “le meilleur d’un musi­cien de la scène locale” (Jesse Cohen, moitié con­cernée du duo, voue un culte au réseau social). Mais Mixed Emo­tions force la sym­pa­thie. Certes, on ne nous épargne pas un peu de “feel-good music” pour hip­sters ébahis (les très niais “All Of Me” et “Yes Way”) ou d’americana (“None­such”), mais c’est la matu­rité et la con­fi­ance qui domi­nent cet album tout en classe et sincérité.

Tan­lines vise juste quand il tente une synth-pop solen­nelle (le sin­gle d’ouverture “Broth­ers”, sobre et touchant), une new wave acous­tique (l’élancé “Rain Delay”), une chill pop lavée aux syn­thés (“Abby”) ou une touche de trop­i­cal coupé-décalé (“Real Life”). Curieuse­ment, c’est en par­tie le son très améri­cain du disque (le mix­age est signé par le mythique Jim­my Dou­glass, vu aux manettes des Stones ou de Justin Tim­ber­lake) qui l’empêche de tomber dans la caté­gorie “indie pop tête à claque”. Au lieu de ça, on croirait enten­dre un disque d’“adult con­tem­po­rary” pour jeunes, un peu imper­son­nel mais étrange­ment récon­for­t­ant. (Thomas Corlin)

Mixed Emo­tions (Matador/Beggars/Naïve)