Chronique : Tristesse contemporaine — Tristesse contemporaine

Plus cos­mopo­lite que Tristesse Con­tem­po­raine, impos­si­ble : une Japon­aise aux claviers (Naru­mi Héris­son), un Sué­dois à la gui­tare (Leo Hellden) et un Bri­tan­nique à la voix, caché der­rière son masque d’âne, (Maik alias Mau, ex-rappeur du groupe Earth­ling). Après avoir longtemps offi­cié dans l’ombre, les voilà qui déboulent avec un pre­mier album entière­ment pro­duit par Piloos­ki, moitié de Dis­codeine. Huit chan­sons aus­si hybrides que capi­teuses, à pre­mière vue, la recette sem­ble datée. N’aurait-elle de con­tem­po­raine que le nom ? Pour­tant, lorsque la fraîcheur arty de Zita Swoon ou la noirceur rock de Young Mar­ble Giants ren­con­trent une ligne de basse dis­coïde à faire ban­der les Scis­sor Sis­ters, on est déjà captivé.

Et quand un spo­ken word sous ecs­ta et des susurre­ments aus­si glam­our que ceux de Nina Krav­iz ponctuent les quelques pads aériens venus élargir le spec­tre, on est défini­tive­ment con­va­in­cu. Men­tions spé­ciales au sar­trien “Hell Is Oth­er Peo­ple”, au somptueux “Day­time Night­time” et à l’interlude deep de “Hier­ar­chies”. Déf­i­ni­tion même du beau-bizarre, Tristesse Con­tem­po­raine pro­cure des sen­sa­tions aus­si para­doxales que la frus­tra­tion, l’exaltation. Un album épuré et chamanique. (David de Araujo)

Tristesse con­tem­po­raine (Dirty/Pschent/Wagram)