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20 décembre 2024

De Nantes à Berlin, la culture dans la rue

par Oumeyma Aouzal

Ces dernières semaines, de Nantes à Berlin, un même cri d’alarme résonne : celui d’une culture en danger. Alors que les politiques budgétaires locales s’attaquent aux financements culturels, artistes et citoyens descendent dans la rue pour défendre un secteur qui fait vivre des milliers de personnes, d’un côté et de l’autre de la frontière. 

 

Par Lisa Giroldini et Oumeyma Aouzal

 

À Nantes, l’annonce récente par Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire, a provoqué une onde de choc. Sous la pression de l’État pour réduire les dépenses de 40 millions d’euros, elle a choisi de dépasser largement cet objectif en coupant 100 millions d’euros. Résultat : une réduction de 73 % du budget dédié à la culture.

Les conséquences ? Un avenir incertain pour des festivals emblématiques, comme par exemple Les Escales à Saint-Nazaire ou La Folle Journée, mais aussi pour des lieux culturels vitaux comme la Maison de la poésie. Le secteur du sport et celui de l’égalité femmes-hommes sont également frappés, à hauteur de 75 % et 93 % respectivement.

Depuis cette annonce, plusieurs rassemblements ont été organisés pour protester contre cette décision, avec plus de 500 personnes rassemblées au Mans le 5 décembre, ou encore plus de 300 personnes présentes à Nantes ce 20 décembre au matin, dans l’attente du vote du budget des pays de la Loire.

 

Berlin : même combat, culture en détresse

De l’autre côté du Rhin, à Berlin, la situation est similaire. Début novembre, le Sénat de la ville annonçait sa liste de coupes budgétaires pour l’année 2025. Objectif : économiser 130 millions d’euros dans son budget culture, soit une baisse de 13%.

Que serait Berlin sans sa culture ? Cette décision touche directement ces institutions qui font l’âme de la ville. Le Friedrichstadt-Palast, attraction phare, perdra 1.6 million d’euros, tandis que la Philharmonie verra son budget amputé de 3 millions. Les théâtres emblématiques comme le Deutsches Theater et le Berliner Ensemble ne sont pas épargnés, tout comme des centaines d’ateliers et espaces indépendants.

La colère gronde contre le maire conservateur Kai Wegner, accusé de privilégier des projets coûteux comme l’autoroute A100 – qui menace de détruire des lieux et quartiers alternatifs, poumons culturels de Berlin. Ironie du sort, ces mêmes lieux, à l’image du célèbre club About Blank, font partie de l’ADN culturel de la ville et génèrent à eux seuls 1,5 milliard d’euros de revenus touristiques par an.

Le 13 novembre, plusieurs centaines de professionnels de la culture se sont rassemblés au coeur de la capitale pour dénoncer ces coupes budgétaires. Une réduction prévue, alors que les prix des loyers se sont envolés et qu’en 2020, plus d’un tiers des plasticiens vivaient avec moins de mille euros par mois.

 

Une crise grandissante pour la culture et les budgets qui lui sont alloués.

 

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