đȘ De Nördik Impakt Ă NDK : pourquoi l’Ă©norme festival Ă©lectro de Caen change de peau
AprĂšs deux ans d’absence, le festival Ă©lectronique Nördik Impakt revient en terre normande, Ă Caen du 19 au 31 octobre. Mais il va falloir trĂšs vite oublier ce nom pour dĂ©sormais l’appeler NDK : le festival, qui s’est ouvert ce mardi, change de formule avec une nouvelle programmation, de nouveaux lieux, une nouvelle identitĂ© visuelle et surtout une durĂ©e allongĂ©e. Matthieu Soinard, responsable de la communication, dĂ©taille tous ces changements.Â
Pourquoi changer ?
Ă la suite de l’Ă©dition 2020 du Nördik Impakt, des rĂ©flexions ont eu lieu avec la ville de Caen autour de l’avenir du festival. Nous avons rĂ©uni plus d’une centaine de participants pour cette rĂ©flexion : des collectifs Ă©lectroniques, des artistes… Et collectivement, l’envie d’abandonner le format du parc expo avec plus de 20 000 personnes et de grosses tĂȘtes d’affiches s’est dessinĂ©e. Cela ne correspondait plus Ă ce que l’on voulait dĂ©fendre. On retrouvait cette mĂȘme volontĂ© du cĂŽtĂ© des collectivitĂ©s. Il y a eu ensuite un travail de deux ans, qui aurait pu ĂȘtre plus court mais rallongĂ© Ă cause du Covid-19. Le festival est donc toujours portĂ© par l’association Arts Attack! mais la collaboration avec tous les territoires est renforcĂ©e.
« Nous avons collaborĂ© avec l’universitĂ© de Caen, les bars de la ville… On a voulu pousser ce format de festival urbain Ă fond ».
En quoi consiste cette nouvelle formule ?
DĂ©jĂ , le festival est plus long, on passe sur une formule de 15 jours. Artistiquement, nous sommes vraiment portĂ©s sur l’Ă©mergence. Nous n’avons pas de tĂȘtes d’affiches. Il y a des artistes Ă©mergents et des artistes locaux, que l’on a voulu tous mettre au mĂȘme niveau, au centre de cette programmation. Avant il y avait le gros temps fort du parc des expositions. LĂ on a vraiment la volontĂ© de faire un festival sur deux semaines, avec bien Ă©videmment des temps forts mais nous ne voulions pas faire quelque chose qui focaliserait vraiment toute l’attention. On considĂšre que les deux semaines sont importantes dans leur globalitĂ© et surtout dans la multiplicitĂ© des lieux exploitĂ©s. Nous avons collaborĂ© avec l’universitĂ© de Caen, les bars de la ville… On a voulu pousser ce format de festival urbain Ă fond.
« On veut surprendre et pousser les gens Ă la curiositĂ©. On a une vraie volontĂ© de montrer que les musiques Ă©lectroniques ne se rĂ©sument pas seulement Ă de grosses tĂȘtes d’affiches ».
On oublie donc ce format warehouse que le public avait l’air d’apprĂ©cier. Vous n’avez pas peur de ce changement total de formule ?
C’est une sorte de saut dans le vide. Il y a forcĂ©ment des gens qui ne s’y retrouverons pas. ForcĂ©ment, les tĂȘtes d’affiches attirent. Je peux comprendre qu’en proposant une programmation comme la notre cette annĂ©e, il est Ă©vident que cela laisse un peu de monde sur la cĂŽtĂ©. Mais on fait confiance Ă cette rĂ©flexion commune qui a Ă©tĂ© menĂ©e. C’est un festival Ă l’image de tout ce que peuvent reprĂ©senter les musiques Ă©lectroniques aujourd’hui sur le territoire Normand. On veut surprendre et pousser les gens Ă la curiositĂ©. On a une vraie volontĂ© de montrer que les musiques Ă©lectroniques ne se rĂ©sument pas seulement Ă de grosses tĂȘtes d’affiches. Mais ce sont aussi des confĂ©rences, des spectacles jeune public. On veut vulgariser cet univers et montrer qu’il n’est pas uniquement rĂ©servĂ© Ă des jeunes qui font la teuf mais que mĂȘme si on a 60 ans, on peut y trouver son compte. Nous avons par exemple des ateliers de prĂ©vus dans des EHPAD ou des maisons d’arrĂȘt. Il y a aussi toute une partie consacrĂ©e Ă la place des femmes dans la musique avec des tables rondes Ă l’universitĂ© de Caen.
Vous conservez tout de mĂȘme de grandes soirĂ©es thĂ©matiques, en quoi vont-elles consister ?Â
Il y a cinq nuits en tout. Quatre vont avoir lieu au Cargö (Electro, techno, bass music, hard music) et la soirĂ©e psy-trance qui aura lieu au BBC (Big Band CafĂ©) qui est l’autre salle de musiques actuelles, situĂ©e Ă HĂ©rouville-Saint-Clair. Nous sommes trĂšs heureux de pouvoir travailler avec eux. Les nuits sont concentrĂ©es au Cargö car cela reste le QG de l’association et puis cela nous permet d’avoir un lieu Ă taille humaine, adaptĂ© aux contraintes liĂ©es au Covid. Il y aura en prime un after-party house, Ă©galement au Cargö, le 31 octobre pour clĂŽturer le festival.
Ce nouveau nom, NDK, garde quand mĂȘme un peu de l’ancienne appellation. Pourquoi avoir voulu garder ce rappel ?
La rĂ©flexion a Ă©tĂ©, comme le reste, collective. Il a Ă©tĂ© choisi par ce que nous appelions la « commission Nördik », Ă l’Ă©poque. Beaucoup de propositions ont Ă©tĂ© faites et ce nom a fait consensus dans le sens oĂč il permettait une sorte de transition douce. Nous avons assumĂ© le fait de lancer un nouveau festival et de repartir de zĂ©ro, tout en ne reniant pas l’hĂ©ritage du Nördik Impakt, notamment la musique Ă©lectronique. Et il y avait aussi l’idĂ©e de pouvoir dĂ©tourner cet acronyme, dont le public peut aussi s’emparer.
Pour finir, vous revenez avec une nouvelle identitĂ© visuelle, comment a-t-elle Ă©tĂ© crĂ©Ă©e ?Â
On reste dans la lignĂ©e de ce que l’on dĂ©fend au niveau de la programmation. Nous avons sĂ©lectionnĂ© une jeune graphiste, TĂ©lia Chiarotto, qui s’avĂšre ĂȘtre diplĂŽmĂ©e d’une Ă©cole caennaise situĂ©e juste Ă cĂŽtĂ© du Cargö. Donc cela faisait sens de travailler avec elle. Nous avons essayĂ© de crĂ©er une identitĂ© qui reste Ă©lectronique tout en Ă©tant plus accessible, colorĂ©e et inclusive. Nous avons voulu ce logo liquide et mouvant, qui symbolise aussi cette Ă©volution du festival.