Dog Blood : que penser de l’EP commun de Boys Noize et Skrillex ?
Ils l’avaient annoncé mardi, avec un mix de 30 minutes : leur EP Turn Off The Lights sortirait le 31 mai. Revêtant à nouveau leur alias Dog Blood (créé en 2012) pour l’occasion, Boys Noize et Skrillex ont dévoilé aujourd’hui un projet de quatre titres mélangeant leurs styles et influences. L’association de l’Allemand et de l’Américain, entre électro typée Ed Banger et gros drops bourrins à la scie sauteuse, peut paraître au mieux surprenante, au pire franchement immonde. Pour être honnête, la vérité oscille constamment entre les deux.
Leur mixtape, livrée sur Youtube en guise de teaser, nous laissait déjà présager de la suite : une sélection farfelue amalgamant EDM violent au goût douteux, remixes expérimentaux (on pensera au groupe russe IC3PEAK qui pointe le bout de son nez à la douzième minute) et quelques moments de techno plutôt créative et intéressante. Ce sont les mêmes ingrédients que l’on retrouve dans l’EP des deux DJs producteurs. On observe certains passages qui ne sont franchement pas dénués d’intérêt, avec des sons et textures recherchés, comme la boucle de synthé ouvrant le projet dans « BREAK LAW » ou le groove insufflé par les percussions et l’arpégiateur profond de « 4 MIND ». Mention spéciale au très bon titre « KOKOE », qui conserve une identité sonore chiadée et variée ainsi qu’une énergie brute pendant cinq minutes, sans jamais céder à la balourdise.
Car c’est là tout le problème : les éléments musicaux intéressants se font constamment souiller par des montées qui transpirent le cliché et le mauvais goût, ressemblant parfois presque à du sabotage. C’est regrettable, mais plutôt prévisible ; le projet a au moins le mérite d’exister, révélant une fois de plus l’éclectisme assez hallucinant de Boys Noize. Et inutile d’accuser Skrillex, on sent bien que Turn Off The Lights est une réelle partie de plaisir pour tous les deux.