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23 octobre 2019

En 2019, 70% des événements de clubs parisiens n’avaient aucune femme à l’affiche

par Paul Delahaye

Il y a encore du chemin à faire. Selon une étude réalisée par le groupe « L’appel du 8 mars », près de 70% des événements de clubs parisiens n’avaient aucune femme à l’affiche en 2019. Le groupe à l’origine de cette constatation est une équipe française dédiée à la promotion des femmes dans la musique électronique. Il organise un évènement chaque année à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme. Fondé en 2017 par Lou Berlinger et Deborah Rolls, le groupe a pour objectif d’apporter une réflexion critique sur la visibilité donnée aux talents féminins sur scène. Cette réflexion part du constat d’une mauvaise représentation de la gente féminine sur la scène électronique. Une observation faite par de nombreux clubbers, artistes et actifs de l’industrie. L’appel du 8 mars a donc voulu voir si ces hypothèses étaient fondées.

Cette étude se base sur le rapport entre hommes et femmes dans trois clubs électroniques parisiens : Concrete, Djoon et Rex Club sur une période entre 2017 et le premier semestre 2019. Il comprend également une comparaison au niveau européen avec les club du Berghain et de Fabric pour cette même période de 2019. Elle s’appuie sur les données récoltées en recoupant les différents line-up disponibles sur Facebook ou Resident Advisor. L’étude prend en compte plusieurs statistiques comme le nom de l’évènement, la date, le nombre d’homme et de femme par évènement, ainsi que le nombre d’artiste déclarés non binaires.

En regardant de plus près ces données, il faut voir une augmentation de 3,3% de la présence d’au moins une femme à l’affiche d’un évènement entre 2017 et 2019. Une petite amélioration ridicule comparée au pourcentage hallucinant d’artistes masculins sur cette période. En moyenne, les soirées dans ces clubs parisiens comportent 86% d’hommes à leur line-up. Cela représente bien un problème évident de mixité. Côté européen, le Berghain surclasse les autres concurrents en proposant 25% de femmes dans ces programmations alors que Fabric fait office de vilain petit canard avec seulement 8,7% de femmes dans sa programmation. Un chiffre toute fois à nuancer, dans le cas de Fabric, car il s’agit du pourcentage global, tout style de musique confondu. Si on se concentre sur les artistes féminines bookées pour des soirées de musique électronique, le chiffre remonte à 14 %, plus que le Rex et Djoon.

L’étude propose également de constater la place donnée aux femmes productrices et DJs dans les recommandations mensuelles proposées par deux des principales plateformes en ligne de vente de musiques électroniques (Beatport et Juno Download) entre 2016 et 2019. Elle se concentre sur les genres techno et minimal. Il y a une évolution autour des 50% sur 4 ans mais cela reste une partie infime de morceaux de femmes (environ 5% à 10%) mis en avant par ces plateformes . Une progression très lente qui laisse envisager d’attendre encore un très long moment avant d’obtenir au moins la parité. Peut mieux faire.

Pour ceux qui veulent analyser plus en détail l’étude, elle est disponible en cliquant juste ici.

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