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Crédit : Patrice Brylla
7 novembre 2017

En écoute : « SoMe », le retour aux sources d’Anja Schneider

par Clémence Meunier

Il y a quelques semaines, Anja Schneider publiait une annonce plutôt inhabituelle. Certes, elle signalait qu’elle allait sortir un nouvel album – classique. Mais, et c’est là que les sourcils se froncent, pas sur mobilee, le label qu’elle a fondé il y a douze ans. Sur Sous, une nouvelle maison qu’elle démarrait, quittant officiellement mobilee, alors que le label berlinois était totalement identifié comme « la boîte d’Anja Schneider ». Bizarre.

C’est donc avec ce drôle de mercato en tête qu’il faudra écouter SoMe, son deuxième album, débarquant neuf ans après le plutôt culte Beyond The Valley. Et puis, aussi, avec pas mal de nostalgie dans le casque : c’est en décidant de réécouter les vieux vinyles qui prenaient la poussière dans sa cave que frau Schneider a eu l’idée de ce disque. De la jungle, de la drum’n’bass, de la vieille house et de la techno berlinoise des nineties, la même dont elle est tombée amoureuse quand elle a emménagé dans la capitale allemande il y a presque 25 ans. Ces inspirations, la d’n’b en tête, se retrouvent évidemment dans l’album, comme sur le très chouette « WMF » (du nom d’un club berlinois où elle a ses habitudes) qui emprunte sa rythmique au style fétiche de Goldie, tout en y ajoutant une flopée de cuivre, pour un résultat liquid et apaisé.

Mais attention, SoMe ne sent pas la naphtaline non plus, porté par un lancinant mais très fin featuring avec Rob Birch de Stereo MC, ou par les plus classiques et enlevés DJ-tools « Got Me With A Bang » et « Night Out », que l’on entendra sans aucun doute en club cet hiver – et marquant le retour d’Anja Schneider à la techno de ses débuts sur Beyond The Valley. Ou encore par « The Sun », qui n’est pas sans rappeler un certain « Sun » de Caribou sur son sample de voix. Tour à tour planant, dansant, inspiré ou efficace, SoMe est une réussite. Mais, surtout, il marque le retour d’une productrice à ses premières amours, qu’elles servent à se déhancher ou à rêver, le tout sur un label vierge de toute sortie. Un nouveau départ dont elle – et nous avec – avait besoin pour éviter à sa carrière de ronronner, bien au chaud sur la scène berlinoise. Se remettre ainsi en question et prendre un tel risque après 17 ans de carrière ? Respect Anja Schneider.

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