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15 mars 2019

En écoute : The Cinematic Orchestra signe un grand retour avec « To Believe »

par Victor Goury-Laffont

Après douze ans sans album et avec des sorties plus que limitées, The Cinematic Orchestra signe aujourd’hui (et enfin), un nouveau disque intitulé To Believe. Mais comment donc revenir suite à une si longue absence ? Fallait-il opter pour un retour à ce son à la croisée de l’électro-jazz et du downtempo qui a forgé l’identité du projet au début des années 2000 ? Ou plutôt continuer sur le chemin des super-productions hyper-émotionnelles entamé avec La Fleur, il y a plus d’une décennie ?

Le dilemme est ici contourné avec habileté. To Believe tire sa force émotionnelle non pas de compositions caricaturalement mélancoliques, mais plutôt d’une certaine tranquillité ambiante qui règne tout au long de cette petite heure de musique. La production efficace, ultra-rythmique et entraînante au possible sur « A Caged Bird/Imitations Of Life », où des drums déchaînées ne sont augmentées que par le spoken-word de Roots Manuva et quelques cordes. Au final, To Believe paraît presque être l’album le plus naturel, spontané et le moins manufacturé de The Cinematic Orchestra.

Le fruit, peut-être, d’un Jason Swinscoe qui opère désormais en groupe. Alors que le Britannique était jusque là la force créative centrale du Cinematic Orchestra, il travaille désormais avec Dominic Smith. Dans le dernier numéro de Tsugi, il confiait d’ailleurs que ce travail collectif permettait « d’analyser, d’entreprendre notre auto-critique« . Et les collaborations sont d’ailleurs légion dans ce disque. Dès le titre introductif, on recroise l’Américain Moses Sumney, récemment aperçu du côté de chez James Blake, dont la voix aïgue superposée se transforme en instrument angélique, accompagné simplement de quelques notes de guitares. Plus loin, on trouve donc Roots Manuva, mais également la chanteuse néo-soul Tawiah et le chanteur folk Grey Reverend. Chacun, ici, s’intègre dans un tout cohérent, apportant son identité artistique mais ne fragilisant pas celle du disque.

Jason Swinscoe avait décrit son dernier album comme « la BO d’un film imaginé« . En 12 ans, les inspirations cinématiques n’ont pas disparues. Simplement, plutôt qu’un blockbuster hollywoodien, on semble ici être en présence d’un des films d’auteurs de l’année.

Retrouvez The Cinematic Orchestra en concert au Nouveau Casino (Paris) le 18 mars. Informations.

Ecoutez To Believe :

Et si vous êtes plutôt Spotify : 

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