© Karolina Zlocka

En écoute : Yard, quatre irlandais dans le vent entre noise et techno

Il n’est peut-être pas encore arrivé jusqu’à vos oreilles. Pour­tant, Yard a déjà à son act­if les pre­mières par­ties de noms déjà bien con­nus (Shame côté rock ou Scalp­ing, dans un genre plus élec­tron­ique). Savant mélange entre noise et tech­no et qui gag­n­erait à être con­nu du grand pub­lic, le groupe orig­i­naire de Dublin vient cass­er la baraque avec ses sons per­cu­tants et ses rythmes carabinés.

Alors qu’on allait voir la pre­mière par­tie de shame, c’est saisi par la pre­mière par­tie que l’on ressor­tait de ce con­cert —par sa deux­ième aus­si, bien sûr, mais là n’est pas le sujet. Dublin le 28 févri­er dernier, pre­mière date de la tournée européenne de shame, qui promet­tait son lot d’ab­sur­dités et une frénésie pro­pre à son front­man, Char­lie Steen, aura eu le mérite de mar­quer les esprits.  Il est assez rare de se pren­dre une claque devant le groupe qui assure la pre­mière par­tie d’une tête d’affiche plutôt promet­teuse. Et pour­tant, Yard l’a fait.

Après quelques recherch­es sur ces qua­tre irlandais, il faut se ren­dre à l’évidence : ils sont incon­nus au batail­lon. Quelques sin­gles se démar­quent pour­tant, comme par exem­ple “Auto erot­ic”, aus­si hyp­no­ti­sant que son clip : il débute avec une mélodie à la lim­ite de l’inquiétant, puis une ryth­mique à con­tretemps vient s’ajouter ain­si que la voix, d’abord à peine audi­ble mais crescen­do, elle se trans­forme en lamen­ta­tion. Pas de doute, c’est ‑en tout cas pour nous- l’un de leurs meilleurs morceaux à ce jour.

Par­faite com­bi­nai­son entre noise et musique élec­tron­ique, le son Yard charme tout autant les adeptes de noise rock que d’élec­tron­ique ‑qui tire sou­vent vers la tech­no. “Law­mak­er” est sans doute leur titre le plus énervé avec son instru inci­sive, à en faire grin­cer des dents. Avec des influ­ences comme SUUNS, Gilla Band, Death Grips ou encore Nine inch Nails, pas éton­nant que Yard bal­ance des titres per­cu­tants. Ce n’est sans doute pas le pre­mier groupe irlandais dont vous avez enten­du par­ler (et ça ne sera sans doute pas le dernier), mais après deux ans passés sur ce pro­jet, le jeune groupe —qui en est certes à ses bal­bu­tiements— promet en tout cas un bel avenir. Bien noisey, de préférence.