© Lena Madnood

Exclu : la nouvelle compile solaire du label rémois qui monte La Forge

Le col­lec­tif rémois La Forge sort demain le troisième vol­ume de ses com­pi­la­tions Crys­ta Ampullaris, dès main­tenant en écoute exclu­sive sur Tsu­gi. L’oc­ca­sion d’abor­der avec eux leur pro­gres­sion, les con­séquences du con­fine­ment et leur avenir.

Comme Brodin­s­ki ou Yuk­sek avant eux, La Forge par­ticipe active­ment au développe­ment de la scène élec­tron­ique rémoi­se, sans pour autant creuser le même sil­lon artis­tique. Avec une musique élec­tron­ique orig­i­nale et très actuelle qui lorgne tant sur la house que le break­beat, l’am­bi­ent ou exper­i­men­tal, le collectif/label est en ce moment l’un des plus doués de France. Et depuis sa créa­tion en 2015, le col­lec­tif en a fait du chemin. Crys­ta Ampullaris Vol.3, qui sort le 11 juin, mar­que un nou­veau cap dans leur ascen­sion. Comme les deux vol­umes précé­dents, cette nou­velle com­pi­la­tion est une démon­stra­tion à la fois indi­vidu­elle et col­lec­tive. Seule­ment qua­tre mois après le vol­ume 2, cette suite fait fig­ure d’aboutisse­ment pour le col­lec­tif car cha­cun des mem­bres y démon­tre son savoir-faire, son éclec­tisme et sa pat­te respective.

Retrou­vez en avant-première l’é­coute de la com­pi­la­tion Crys­ta Ampullaris Vol.3 qui sort demain, jeu­di 11 juin.

On prend un malin plaisir à faire sor­tir le pub­lic de sa zone de confort”

Com­ment garder une cer­taine cohérence sur tout un pro­jet avec autant styles et pattes différents ?

C’est l’essence même de La Forge ! On a cha­cun notre pat­te en effet, pour­tant il y a une vibe qui nous unit tous, un amour de cette cul­ture rave qu’on partage tous et qu’on a dévelop­pé au fil du temps, bien qu’ayant des influ­ences et des styles dif­férents à la base. D’an­née en année, on s’est fait décou­vrir des choses très var­iées musi­cale­ment, notam­ment avec l’in­té­gra­tion de nou­velles per­son­nes dans le col­lec­tif. C’est un peu une grande famille où les anciens trans­met­tent aux nou­veaux et vice-versa. On est tous très curieux et per­son­ne chez nous ne se can­tonne à un genre musi­cal en par­ti­c­uli­er, tant la palette des gen­res est vaste en musique élec­tron­ique. Mais on fait tou­jours les choses juste­ment dans un souci de cohérence et dans l’en­vie d’of­frir de la musique vrai­ment qual­i­ta­tive. Et puis il y a cette volon­té com­mune d’aller de l’a­vant aus­si, de pro­pos­er des choses nou­velles. On prend un malin plaisir à faire sor­tir le pub­lic de sa zone de confort.

En écoutant ce pro­jet à la suite des deux pre­miers, j’ai l’impression qu’il est plus acces­si­ble et moins brut. Dans quelle optique l’avez-vous conçu ?

Ça c’est sans doute l’ef­fet con­fine­ment (rires) ! Bien qu’é­tant cloîtrés chez nous lors de l’élab­o­ra­tion de cette com­pi­la­tion, on a mis tout notre ent­hou­si­asme au ser­vice de ce pro­jet. Ça nous manque beau­coup de taper du pied devant un soundsys­tem, donc man­i­feste­ment on avait envie d’of­frir aux gens quelque chose de plus chaleureux, plus solaire que d’habi­tude. Une façon aus­si de dire que les beaux jours revi­en­nent et qu’on a très hâte d’être de retour sur les dancefloors !

Com­ment s’est passée la con­cep­tion de ce nou­veau pro­jet à distance ?

Chez nous, on n’a pas atten­du d’être con­finés pour se met­tre au télé­tra­vail ! En réal­ité, notre proces­sus de créa­tion n’a pas vrai­ment changé avec le con­fine­ment, étant don­né qu’on a tou­jours tra­vail­lé à dis­tance sur ces com­pi­la­tions. Sur nos groupes de con­ver­sa­tions, cha­cun y va de son petit com­men­taire ; s’il y a des choses à revoir, on les revoit, quitte à repouss­er si néces­saire la dead­line afin d’of­frir un con­tenu d’une meilleure qual­ité. Une fois qu’on a cha­cun présen­té notre pro­duit fini et qu’on est tous sat­is­fait de l’ensem­ble, on envoie tous les tracks à Lebird pour le mas­ter­ing. Ensuite on par­le dis­tri­b­u­tion, pro­mo­tion, etc… On essaye tou­jours d’an­ticiper les choses, ce qui nous laisse du temps pour étudi­er de nou­velles façons de pro­mou­voir notre tra­vail. Dit comme ça, ça fait presque start-up (rire) ! Mais il faut savoir qu’on est tous potes et qu’on fait ça avant tout par passion.

Ça fait déjà trois com­pi­la­tions sur lesquelles on a pu décou­vrir la palette de tal­ents du col­lec­tif. Sur celle-ci, on a enfin les six pro­duc­teurs réu­nis. Pourquoi avoir atten­du la troisième ?

Déjà, notre dernière recrue, Ayu­ji, est arrivée au sein du col­lec­tif pour la deux­ième com­pi­la­tion. On n’est pas peu fiers de cette pat­te housey-trancey qui ajoute une nou­velle couleur à ce qu’on fait. Et ça tombait plutôt bien car pour celle-ci, on a du se pass­er d’Indi­go Per­sona, qui n’é­tait pas disponible du fait de son activ­ité pro­fes­sion­nelle. On a enfin réus­si à rassem­bler tout ce petit monde sur la troisième et on est hyper con­tents du résul­tat. On peut dire que les planètes se sont alignées.

Qu’est-ce que vous nous pré­parez pour la suite ?

On ne compte pas s’ar­rêter en si bon chemin en ce qui con­cerne les com­piles, bien au con­traire. On a plusieurs pro­jets en tête, comme une sor­tie physique, ça fait un moment qu’on en par­le, mais on aimerait aus­si faire un pro­jet avec des guests, un de ces qua­tre. On com­mence à s’en­tour­er de potes très tal­entueux qui parta­gent la même vibe que nous, ça peut don­ner quelque chose de très intéres­sant. Et puis évidem­ment on attend avec une grande impa­tience de pou­voir rejouer devant un pub­lic. C’est com­pliqué d’an­ticiper les choses dans la ges­tion actuelle de la crise, mais on garde espoir et on cog­ite déjà sur de nou­velles manières d’ex­ploiter ce dance­floor qu’on aime tant.

© Lena Madnood

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