© Chang Martin

Fête de l’Humanité 2023, un week-end de communion, de chahuts et de teuf

On vous avait prévenus que la Fête de l’Humanité serait furieuse­ment élec­tron­ique (et pas que) cette année. Et effec­tive­ment, on n’a pas été déçus du voy­age. On a donc tra­ver­sé Paris en direc­tion de la Base 217 au Plessis-Pâté, pris trois trans­ports dif­férents pour enfin arriv­er sur le site (immense). On vous racon­te tout.

Les 15, 16 et 17 sep­tem­bre derniers, se déroulaient la 88e édi­tion de la Fête de L’Humanité. Le fes­ti­val politico-musical avait lieu pour la sec­onde fois au Plessis-Pâté/Brétigny-sur-Orge et voy­ait sa pro­gram­ma­tion élec­tron­ique plutôt séduisante. On est donc arrivé remon­té à bloc. Et dès l’arrivée à la gare de Brétigny-sur-Orge vers 17:30, pre­mière sur­prise : un DJ de la SNCF ambiançait déjà les gens en lâchant des “bien­v­enue à la gare de Brétignyyyy”. C’est fort et ça promet.

Ensuite, c’est là que les choses sérieuses ont com­mencé puisque pour attein­dre le site, il fal­lait s’armer de ses meilleures chaus­sures. Un petit tra­jet de quinze min­utes pour aller jusqu’au camp­ing —parce que oui, on n’a pas fait les choses à moitié ici — et c’est par­ti pour la vis­ite du site, his­toire de repér­er les dif­férentes scènes. Bonne ambiance d’emblée, on est impres­sion­né par le nom­bre incal­cu­la­ble de stands qui pro­posent absol­u­ment toutes les sortes de nour­ri­t­ures pos­si­bles. Chaque départe­ment y est représen­té, faites le cal­cul. On est ensuite allé se met­tre devant Acid Arab, et mal­gré la chaleur présente tout au long du week-end, le groupe a fait mon­ter la tem­péra­ture d’un cran. Dès le deux­ième titre, il a sor­ti la grosse artillerie avec son dernier tube “Leila”, rien de tel pour réveiller la nuit. Il n’est même pas 22h et les musi­ciens nous ont déjà livré un gros set qui flirte sérieuse­ment avec techno.

 

Ensuite, on est bien évidem­ment allé voir Mézigue B2B Mad Rey qui nous ont eux aus­si éblouis. On peut vous dire qu’on s’est bien tré­moussés devant. Pas­sage au stand de Mar­seille, où son ani­ma­teur a com­plète­ment retourné la bou­tique. Le col­lec­tif Musiques de Fête, quant à lui, est sans doute un des meilleurs sets de tout le fes­ti­val : l’espace Jack Ralite où ils s’y pro­dui­saient était bouil­lant et on a eu la chance d’être tout devant pour apercevoir le large sourire de Kas­baH, aus­si heureux que nous.

Parce que la Fête de l’Huma a aus­si sa forte iden­tité poli­tique, autour du partage, de l’échange et de la cama­raderie, des débats égale­ment étaient organ­isés pen­dant les trois jours. Il y aura d’ailleurs eu un inci­dent en plein débat entre Edouard Philippe et Fabi­en Rous­sel, un jeune homme étant mon­té sur scène et en a prof­ité pour vol­er le micro d’Edouard Philippe en dis­ant qu’il n’avait rien à faire là. Un peu de ten­sion donc, mais ça n’aura pas duré longtemps. Rous­sel fut défini­tive­ment bien chahuté, puisque des chants “Rous­sel, casse-toi, l’Hu­ma n’est pas à toi!” se sont élevés dans le pub­lic avant le pas­sage de Médine. Et on ne par­le pas de son dis­cours au début du week-end, avec ses références à l’ou­ver­ture de la Coupe du Monde de rug­by, et à sa “kifFrance”…

On a déam­bulé dans le site, fait le tour d’un peu tous les stands. Il y en avait pour tous les goûts, ce qui rassem­ble aus­si tous les pro­fils. On est passé voir nos copains de Brac­co, pro­gram­més encore super tôt (vers 17h30), ce qui n’a pas empêché de faire le show comme il se doit. Loren était presque en transe et Bap­tiste a comme à son habi­tude, fini en slip. À la fin de leur per­for­mance, Bap­tiste ter­mine au sol, tout est nor­mal. Puis on a ten­té de pass­er par la scène Joséphine Bak­er pour La Femme, qui se chevauchait avec Brac­co. Impos­si­ble néan­moins de trop avancer : c’était claire­ment noir de monde. On aura pu écouter leur hit “Nous étions deux” et enten­dre les gens chanter le titre par cœur, mais la chaleur ajoutée au monde ont eu rai­son de nous, on a préféré se pos­er dans un stand à la place.

Rebe­ka War­rior nous a à son tour régalés et a enchaîné ses hits. Lac­ch­esi était pro­gram­mé juste après sur la même scène, et a vis­i­ble­ment mis tout le monde d’accord avec sa grosse tech­no, par­faite pour pour­suiv­re la nuit en atten­dant Jaëss, suivi de u.r.trax. Un enchaîne­ment impec­ca­ble qui clô­tu­rait le same­di de façon grandiose. On est même allé du côté de Médine pour jeter une oreille et le pub­lic était au rendez-vous. Un monde impres­sion­nant chan­tait en chœur sur ses morceaux, ensuite il s’est arrêté pour chanter “Siamo tut­ti antifascisti” avec le pub­lic. Un moment fort, de com­mu­nion et de fraternité.

 

Le dernier jour, une alerte d’orage a mal­heureuse­ment fait décaler tous les con­certs car l’organisation de la Fête de l’Humanité a décidé d’an­ticiper la fer­me­ture du site à 19h30, au lieu de 21h comme c’é­tait prévu mais n’a pour autant pas découragé aus­si bien les artistes que les derniers braves gens encore présents. On sera repar­ti avec des sou­venirs plein la tête, on aura bien dan­sé, bien mangé, bien décom­pressé. On n’en retient que du posi­tif et on s’y retrou­vera pour sûr l’année prochaine.

 

Pire moment : la foule mon­stre devant La Femme, qui a ren­du le con­cert à la lim­ite du supportable

Meilleur moment : le set de Kas­baH du col­lec­tif Musique de Fêtes à l’espace Jack Ralite