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8 novembre 2021

đŸ„Š Fight Club : le nouveau Parcels, pour ou contre ?

par Tsugi

Un album, deux avis. Aujourd’hui sur le ring, le nouvel album de Parcels, Day/Night. Fight ! 

Chronique issue du Tsugi 145 : les grandes énigmes de la musique, disponible en kiosque et à la commande en ligne.

C’est vrai qu’ils peuvent parfois paraĂźtre agaçants les Parcels avec leurs belles gueules, leur style impeccable ou leur collaboration avec une marque de luxe comme Gucci. Mais les Daft Punk, qui ont dĂ©couvert le groupe dĂšs son premier concert Ă  Paris en 2016, ne s’y sont pas trompĂ©s. Et ce formidable deuxiĂšme album en est bien la preuve. Pour Day/Night, le quintette originaire de Byron Bay – un bled de surfeurs au sud-est de l’Australie – a vu grand, et on l’en remercie. Pas de panique pour les fans de la premiĂšre heure : les ballades pop ont toujours la part belle, de « Daywalk » et ses inspirations jazz, bande-son idĂ©ale pour un samedi matin ensoleillĂ©, une tasse de cafĂ© fumant entre les mains alors que le soleil traverse les persiennes, jusqu’au single «Free», rudement bien taillĂ©. Mais la plus grande qualitĂ© de Day/Night, c’est sa capacitĂ© Ă  prendre son temps. NĂ© au cƓur des bois, dans une maison champĂȘtre transformĂ©e en studio de rĂȘve par le groupe, le disque se divise en deux faces, sĂ©parĂ©es par deux introductions quasiment cinĂ©matographiques. Normal, puisque les Australiens ont imaginĂ© ce nouvel album comme la bande originale d’un film imaginaire. Une superproduction, si l’on en juge par toutes les cordes et les passages orchestraux qui nourrissent des chansons aussi somptueuses que « Icallthishome » ou « LordHenry ». On ne peut que savourer ce temps qui s’étire, Ă  mesure que ces vingt morceaux s’allongent, aussi Ă©lastiques que du chewing-gum.

Lolita Mang

 

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Entendons-nous bien, je ne suis pas rĂ©ellement « contre » Parcels. Bien au contraire, l’ambition dont le groupe australien fait preuve avec ce deuxiĂšme album impressionne et sĂ©duit. Sa prĂ©sence dans cet espace de dĂ©bat contradictoire n’est due qu’à une chose: la nĂ©cessitĂ© de tempĂ©rer un peu les ardeurs de ceux qui, ici ou lĂ , crient dĂ©jĂ  au chef-d’Ɠuvre. Il est vrai que lorsqu’on dĂ©couvre Ă  la suite les trois impeccables singles que sont « Comingback », le trĂšs disco 70s « Famous » et « Somethingreater » avec son feeling rĂ©tro proche des Daft Punk de « Get Lucky », il y a de quoi ĂȘtre bluffĂ©. NĂ©anmoins, quand on Ă©coute ce double album en entier, mĂȘme si on est bien conscient que trĂšs peu d’adeptes du streaming le feront en rĂ©alitĂ©, le plat est plus lourd Ă  digĂ©rer. Avec leurs luxueux arrangements de cordes (en collaboration avec le Canadien Owen Pallett) et leurs harmonies vocales lĂ©chĂ©es, les cinq Parcels regardent clairement dans le rĂ©tro en se faisant une haute idĂ©e de la pop. Le disco, la musique des annĂ©es 1970 ou le jazz-rock Ă  la Steely Dan (influence Ă©vidente du morceau « Daywalk ») sont conviĂ©s tout au long de cette vingtaine de titres roboratifs. Le problĂšme, c’est que l’ensemble ressemble un peu trop Ă  une collection de pastiches, sincĂšres, mais pas toujours aussi efficaces que les singles Ă©voquĂ©s. Ce double album est trop long et, malgrĂ© leurs qualitĂ©s, les arrangements ont parfois du mal Ă  masquer une inspiration mĂ©lodique pas toujours au rendez-vous. En clair, les Parcels ne sont pas encore Ă  la hauteur de leur Ă©norme ambition, mais vu la progression entre leur premier et leur deuxiĂšme album, on peut espĂ©rer qu’ils trouveront rapidement le Graal.

Alexis Bernier

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