🔊 Il est enfin là : le grandiose premier album solo de Gaspard Augé (Justice)
Escapades, le preÂmier album solo de GasÂpard AugĂ© sort enfin aujourd’hui.
ArtiÂcle issu du TsuÂgi 141 : 18 ans d’Ed Banger, en kiosque et en ligne.
On ne sait jamais Ă quoi s’attendre avec un album solo. Aura-t-on droit Ă un virage Ă 180 degrĂ©s, ou au conÂtraire un retour en terÂrain conÂnu ? Ă€ preÂmière vue, l’escapade de GasÂpard AugĂ© relève plutĂ´t de la secÂonde option. Les lignes de basse disÂco, les sons vinÂtage et vromÂbisÂsants, la grandilÂoÂquence très cinĂ©Âmatographique ; on retrouÂve la patÂte JusÂtice. Au point de se demanÂder ce que ce proÂjet vient ajouter. Avant de comÂprenÂdre ce qu’AugĂ© est venu chercher en solo. Ă€ savoir la jouisÂsance sonore la plus pure, et sans retenue. Sans nĂ©cesÂsitĂ© de devoir satÂisÂfaire un comÂplice, voilĂ le musiÂcien comÂplèteÂment dĂ©sÂinÂhibĂ©, cherÂchant une proÂducÂtion maxÂiÂmalÂiste sans aucune peur du ridicule.

ArtÂwork
On pourÂrait sourire de cette absence de recul totaleÂment assumĂ©e, mais ce serait oubliÂer l’expĂ©rience acquise. Il sait exacteÂment comÂment amenÂer une satÂisÂfacÂtion totale, sans jamais lassÂer. Surtout, il est aniÂmĂ© par une foi sincère dans le pur plaisir du son, se dĂ©barÂrasÂsant mĂŞme des paroles. Au point d’inspirer un qualÂiÂfiÂcatif inatÂtenÂdu : radÂiÂcal. Ce disque ne relève pas de la cathĂ©Âdrale sonore, mais du Palais IdĂ©al du facÂteur Cheval. Il en rĂ©cupère l’esthĂ©tique naĂŻve, et la finesse du dĂ©tail. La pop de stade de JusÂtice laisse place Ă des influÂences plus enfanÂtines, rapÂpelant le cĂ´tĂ© primÂiÂtif de Jean-Jacques PerÂrey ou François de Roubaix. Si le cĂ´tĂ© nosÂtalÂgique inhĂ©rent Ă ce regÂistre est altĂ©rĂ© par l’effet rouleau comÂpresseur de la proÂducÂtion, il en reste nĂ©anÂmoins un Ă©lĂ©Âment cenÂtral : une cĂ©lĂ©braÂtion du grandiose de la musique. Avec la fraĂ®cheur des preÂmiers jours.
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