Cardi B en 2018 / ©Chris Allmeid

Il y a peu, trop peu de femmes dans la pop music aujourd’hui

On s’en doutait déjà vu les noms qui appa­rais­sent dans les charts améri­cains, mais l’ex­is­tence d’iné­gal­ités de sex­es cri­antes dans la pop music est con­fir­mée par une étude de l’U­ni­ver­sité de Cal­i­fornie du Sud.

Moins de 23% des artistes et moins de 2% des pro­duc­teurs sont des femmes.

Une nou­velle étude de l’Uni­ver­sité de Cal­i­fornie du Sud expose une triste vérité pour les femmes dans la musique pop­u­laire. Le rap­port élaboré par une sélec­tion d’u­ni­ver­si­taires visait à “éval­uer le genre, l’eth­nic­ité des artistes, paroliers et pro­duc­teurs à tra­vers les 800 chan­sons les plus pop­u­laires de 2012 à 2019”, en se bas­ant sur le Hot 100 de chaque fin d’an­née de Bill­board, le célèbre site de charts améri­cain. Les con­clu­sions des chercheurs mon­trent que moins de 23% des artistes et moins de 2% des pro­duc­teurs sont des femmes sur ces 800 chansons.

Cette étude com­mandée par la Annen­burg Inclu­sion Ini­tia­tive pour son qua­trième rap­port annuel et financée par Spo­ti­fy, a aus­si exam­iné les iné­gal­ités aux Gram­my Awards, plus spé­ci­fique­ment dans les caté­gories “Enreg­istrement de l’an­née”, “Chan­son de l’an­née”, “Album de l’an­née”, “Meilleur nou­v­el artiste” et “Pro­duc­teur de l’an­née”. Même si les ten­dances sont pos­i­tives avec un pic de nom­i­na­tions féminines en 2021, il con­sis­tait de seule­ment 28,1% de femmes nom­inées dans les caté­gories sus­men­tion­nées, 2017 étant la pire année avec seule­ment 6,4% de femmes nominées.

 

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Par ailleurs, l’é­tude révèle que les artistes féminines étaient le plus représen­tées dans la pop avec 32%, alors que seule­ment 12,3% des chan­sons hip-hop étaient inter­prétées par des femmes. Sur une note plus pos­i­tive, les inter­prètes de couleur sont, eux, bien représen­tés avec 45,4% de représen­ta­tion par­mi les 800 chan­sons de l’échan­til­lon, mais dans le même temps, les femmes de couleur sont qua­si­ment invis­i­bles en tant que pro­duc­tri­ces, avec seule­ment 8 femmes de couleur présentes dans les 1 093 crédits de pro­duc­tion des 800 chansons.

De même, les sta­tis­tiques révélées hier par PRS for Music (société qui assure la ges­tion col­lec­tive des droits des œuvres musi­cales pour le compte de plus de 140 000 mem­bres) pour mar­quer la journée inter­na­tionale de la femme mon­trent que la bal­ance de genre pèse tou­jours du côté des hommes dans le monde de l’in­dus­trie musi­cale. En effet, la société révèle que seule­ment 1 971 femmes s’y sont enreg­istrées comme auteures-compositrices en 2020. Cela représente une aug­men­ta­tion de 12.3% par rap­port à 2019, mais les hommes représen­tent tou­jours 81,7% des mem­bres. De même, les dis­par­ités finan­cières sont de taille chez PRS, avec le top 10 des femmes auteures-compositrices générant 70% de revenus de moins que leurs homo­logues mas­culins en 2020.

Il serait intéres­sant d’analyser les résul­tats d’une étude sim­i­laire dans le cas de la France. Pour com­mencer, on notera que la plu­part des caté­gories des Vic­toires de la musique sont non-mixtes, mais que la caté­gorie mixte d’ ”Album de l’an­née” était com­plète­ment dom­inée par les hommes en 2021.

 

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