Eurovision : Poutine ressuscite sa version soviétique
Depuis son exclusion de l’Eurovision en 2022, la Russie n’a cessé de critiquer ce concours européen, qu’elle accuse de faire de la politique sous couvert de musique. Aujourd’hui, Vladimir Poutine passe à l’action en annonçant le retour d’Intervision, une alternative russe destinée à rassembler des nations amies autour d’un concours musical international.
Intervision, ce n’est pas une nouveauté. Le concours existait déjà dans les années 1960 et 1970, réunissant les pays du bloc de l’Est avec le soutien de l’Union soviétique. Avec la fin de l’URSS, l’événement a depuis, logiqement disparu. Aujourd’hui le Kremlin veut lui redonner vie pour contrer l’Eurovision et prouver que la Russie a encore une place sur la scène culturelle internationale.
Intervision comme concurrence pour l’Eurovision ?
Signé ce lundi 3 février 2025, un décret présidentiel officialise la création d’un comité d’organisation dirigé par le vice-Premier ministre russe Dmitri Tchernychenko. L’objectif affiché ? Développer la coopération culturelle et humanitaire internationale. La date exacte de la première édition n’a pas encore été annoncée, mais des sources proches du dossier évoquent septembre 2025.
Si l’Eurovision demeure l’un des événements musicaux les plus suivis au monde, avec 163 millions de téléspectateurs pour l’édition 2024, la renaissance d’Intervision pourrait-elle rebattre les cartes ? La réponse dépendra du prestige des participants et de la qualité du spectacle. Pour l’instant, aucun grand nom de la scène musicale internationale ne s’est engagé à y participer.
Intervision comme projet géopolitique déguisé ?
La Russie, isolée de nombreuses compétitions internationales depuis l’invasion de l’Ukraine, tente certainement ici de fédérer un réseau d’alliés. Selon les organisateurs, une vingtaine de pays seraient prêts à participer, principalement des membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, mais aussi l’Iran, l’Égypte ou encore l’Indonésie) et des États de l’ex-URSS.
Reste à savoir si ce nouveau défi saura attirer le public autant que son illustre modèle européen.