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2 août 2022

John Cale rend hommage à David Bowie et surtout à la nuit dans « Night Crawling »

par Bérénice Hourçourigaray

Déambulez dans le New-York des années 70 avec John Cale et David Bowie ça vous tente ? Dans son clip animé, « Night Crawling », l’artiste convoque le fantôme de David Bowie pour arpenter les rues de New-York aussi effrayantes que fascinantes. Si vous aussi, le jour vous ennuie, ce clip est fait pour vous.

La nuit tombe, New-York s’allume. John Cale est là, devant un portail, tout de blanc vêtu. D’un nuage de fumée de cigarette sort David Bowie, waistcoat gris souris assortie à son chapeau. Sans même se concerter, les deux compères se lancent dans une déambulation nocturne. New-York leur tend les bras, et ses déboires aussi. Les carillons sont là pour leur signifier, comme une invitation vers l’inconnu.

Ils avancent, sûrs d’eux. Leurs silhouettes monochromes se détachent des buidings orangés magnifiés par le trait de Mickey Miles. Ne serait-ce que des spectres ? Peut-être bien, mais ce soir la ville leur appartient. *Tac, Tac, Tac.* On entendrait presque les talons du Thin White Duke sur l’asphalte. Leurs épaules se balancent de droite à gauche, accompagnées par la batterie du morceau qui fait partie intégrante de leur démarche. Par un système de point de vue interne on contemple New-York by night s’éveiller avec eux. C’est un autre versant de la ville qui apparaît et avec lui, la possibilité de transgresser l’ordre du jour. L’opacité de la nuit n’est pas qu’une simple question de luminosité. Profitant de l’obscurité, certaines activités humaines frisant les interdits s’y exercent. C’est « ce genre de New York qui tient l’art dans sa main, assez fort pour le garder en sécurité et assez dangereux pour le garder intéressant » avoue John Cale. On pense à ce magnifique jeu de regards entre David Bowie et une travailleuse du sexe au boa rose et aux lèvres rouge carmin, assorties à ces ongles. C’est aussi le trafic de drogue, matérialisé par les étoiles qui émanent de certains yeux. Des grésillements sourds accompagnent la crasse de cette ville.

Jhon CalLes deux amis sortent du bar, on pense que c’est fini. Mais non. La même animation se répète, à trois reprises, pour former le clip de « Night Crawling ». C’est le temps regretté que l’on fait tourner en boucle pour ne pas qu’il disparaisse. John Cale et David Bowie marchaient la nuit pour aller demander conseil aux étoiles, pour fuir l’âpreté de la réalité et s’envelopper du doux voile de l’obscurité. « Il y a eu cette période vers le milieu des 70’s où David et moi nous sommes croisés à New York. On parlait beaucoup de travail, mais on finissait toujours par arpenter les rues, parfois jusqu’à ce que nous ne puissions plus garder une pensée en tête » confesse John Cale avant d’ajouter « ce qu’il y a de bien dans la création musicale, c’est la capacité à deviner une pensée ou un sentiment, même si la réalité dit que c’est une impossibilité logique. »

 

 

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Vous voulez continuer à déambuler ? On finira cet article par une autre escapade nocturne, tout aussi fougueuse. Le lien est encore plus fort, puisque Leos Carax décide d’habiller ses images des notes galopantes de « Modern Love » de David Bowie dans Mauvais Sang. Bon visionnage à tous les funambules.

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