La Gaîté Lyrique ferme ses portes jusqu’à nouvel ordre
Samedi dernier, la Gaîté Lyrique annulait tous ses évènements du week-end. La raison : l’occupation de ses locaux par 250 personnes sans solution de logement, rassemblées dans le « collectif des jeunes du parc de Belleville ». Pour dénoncer l’inaction des autorités, l’établissement a décidé hier de fermer ses portes jusqu’à nouvel ordre.
La Gaîté Lyrique, occupée depuis samedi par 250 mineurs isolés, a fermé ses portes ce mardi 17 décembre. Une décision prise pour dénoncer l’inaction des autorités, en l’occurence la Ville de Paris et l’État, qui laissent cette situation se prolonger. Parce que cette inaction met en danger les personnes hébergées ainsi que les équipes de la Gaîté, l’établissement appelle donc urgemment à la mise en place d’une solution de relogement.
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Hier un communiqué a été publié dans Libération, une lettre ouverte adressée à la maire de Paris Anne Hidalgo. Parmi les signataires, on trouve la directrice générale de la Gaîté Juliette Donadieu, le président de la Gaîté, Vincent Carry, ou encore Benoît Hamon en tant que directeur général de SINGA global.
La tribune déplore « le caractère subi et soudain de cette occupation », tout en partageant « la revendication de ces personnes visant à obtenir un toit, comme c’est leur droit ». Elle précise qu’« en aucun cas la Gaîté Lyrique n’est compétente et ne dispose des espaces et des moyens sanitaires pour offrir une solution d’hébergement dans le respect et la dignité humaine ».
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Le communiqué évoque également le tiraillement de la Gaîté « entre son obligation réglementaire en tant que concessionnaire de ce lieu et son devoir moral, celui de ne pas rejeter ces personnes à la rue, au milieu du mois de décembre, alors que les températures avoisinent 0° ». Une décision « impensable » pour les équipes du lieu.
La Gaîté Lyrique demande donc à la Ville de Paris de trouver une solution de relogement pour ces jeunes, notamment dans des lycées vides, des gymnases mobilisables ou des locaux vacants. Les équipes concluent leur tribune par un appel clair : « L’heure n’est plus de savoir qui a raison et qui a tort. Ce n’est pas à votre responsabilité juridique que l’équipe de la Gaîté lyrique fait appel, madame la maire de Paris, mais à votre exigence morale. »
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La programmation de la Gaîté reste donc suspendue, en attendant une résolution de cette crise.