Samthing Soweto, une des figures stars de l'amapiano en Afrique du Sud © Youtube Pty Ltd

L’amapiano c’est quoi déjà ? Réponse en 5 morceaux à poncer tout l’été

L’amapi­ano, c’est le genre de dance music qui car­tonne en Afrique du Sud depuis 2012 et qui a tra­ver­sé les fron­tières pour arriv­er jusqu’à nos oreilles en France en 2020 grâce à un tube : “Jerusale­ma”. Un genre aux mul­ti­ples facettes et à la riche his­toire. Alors Tsu­gi vous a con­coc­té une sélec­tion de cinq bangers du genre. 

Mais avant ça, une petite présen­ta­tion s’im­pose. Chaleureuse­ment envoû­tant, déli­cieuse­ment dansant, l’amapi­ano est un genre musi­cal né dans les town­ships d’Afrique du Sud aux alen­tours de 2012, dans la région du Gaut­eng. Si son berceau de créa­tion reste flou, dis­puté par Pre­to­ria et Johan­nes­burg, une cer­ti­tude demeure : l’amapi­ano a été créé par des bed­room pro­duc­ers ‑des pro­duc­teurs qui tra­vail­laient depuis chez eux sur leur ordi­na­teur. Dignes représen­tants du poten­tiel créatif des jeunes artistes noirs d’Afrique du Sud, les morceaux du genre trou­vent racine dans le kwaito. De ce grand frère musi­cal, l’amapi­ano a gardé la lenteur des instru­men­tales et ses côtés jazz et soul, enfin, seule­ment pour cer­tains morceaux… L’amapi­ano a beau­coup évolué. Le genre est fait pour danser et fig­ure par­mi les musiques élec­tron­iques. Ses lignes de basse som­bres et craque­lantes, ses per­cus­sions sac­cadées et entrainantes, ses boucles de syn­thé­tiseurs envoû­tantes… À la base, les morceaux d’amapi­ano ne repo­saient que sur des instru­men­tales, on était en plein dans la dance music.

amapiano

© Mart Bouter

Petit à petit, des chanteurs et rappeurs se sont emparés de ces morceaux d’amapi­ano aux influ­ences house, que le style partage avec le kwaito. Le genre tient ses pre­miers tubes, rap­pés par les plus grands artistes du con­ti­nent africain. Après avoir séduit la scène hip-hop sud-africaine, le style a con­quis l’un des plus grands bas­tions du rap en Afrique : le Nigéria, et ses super­stars Bur­na Boy et Wiz­kid. Les deux parta­gent d’ailleurs l’af­fiche sur une prod signée du “roi de l’amapi­ano”, Kabza de Small, avec les Sud-Africains Cassper Nyovest et Mad­u­mane aka DJ Mapho­risa, aus­si une fig­ure forte du beat­mak­ing en Afrique du Sud.

Pour aller plus loin, il faut décou­vrir les musiques du kwaito et notam­ment celles de son père spir­ituel, le jazzman Don Laka. Le genre flirte encore plus avec la house que son héri­ti­er, l’amapi­ano. Mais il est, lui aus­si, né dans les town­ships sud-africains. Après l’in­ter­dic­tion de l’a­partheid dans les années 90, le kwaito devient très vite la musique de la renais­sance. Il nait dans la ville de Sowe­to (qui don­nera son nom à de nom­breux morceaux, ain­si qu’au chanteur et com­pos­i­teur Samthing Sowe­to) peu de temps après l’élec­tion de Nel­son Man­dela. L’amapi­ano et ses artistes restent aujour­d’hui encore mar­qués par le racisme dont les per­son­nes de couleur noire ont été et sont, mal­heureuse­ment tou­jours, vic­times au sein du pays.

 

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Aujour­d’hui, le genre tend tou­jours plus à s’é­ten­dre hors des fron­tières d’Afrique du Sud. Il y parvient même il y a deux ans avec le mégatube de Mas­ter KG, “Jerusale­ma”, qui empile 500 mil­lions d’é­coutes aujour­d’hui sur la plate­forme Youtube. Force est de con­stater que le genre n’a pas fini de faire par­ler de lui. Et que sa vibe planante et dansante demeure par­faite pour cet été, lors de nos longues soirées en bord de mer, de piscine ou assis dans un parc au milieu des build­ings… Voici cinq titres d’amapi­ano aux influ­ences et aux nuances dif­férentes, tou­jours soigneuse­ment sélec­tion­nés par nos soins.

 

Teno Afrika feat Don Diego — AK Love

Samthing Soweto feat Sha Sha, DJ Maphorisa & Kabza De Small — Akulaleki
Tshego feat King Monada & Mfr Soul — No Ties (Amapiano Remix)

Vigro Deep — Ghost Producer

Karen Nyame KG feat Mista Silva — KOKO

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