Le collectif Qui Embrouille Qui révèle qu’un de ses DJs a été incarcéré

par Tsugi

Le 18 mai dernier, le col­lec­tif et fes­ti­val parisien Qui Embrouille Qui pub­li­ait un long post Face­book qui annonçait publique­ment l’évic­tion de trois de ses mem­bres, dont le DJ et pro­duc­teur Francesco Con­soli­ni alias Puzupuzu, con­damné et incarcéré.

Ça a eu l’ef­fet d’une bombe dans la sphère élec­tron­ique française. Dans un post Face­book pub­lié le 18 mai sur la page de l’équipe Qui Embrouille Qui, fondée par la DJ AZF, on y apprend que l’un de ses mem­bres, Puzupuzu (désor­mais évincé), a “com­mis des actes graves inclu­ant plusieurs vic­times”, et a été “con­damné par la jus­tice en pre­mière instance”. Joint par la rédac­tion de Tsu­gi, le col­lec­tif pré­cise que l’artiste a été incar­céré en sep­tem­bre 2019. Il serait sor­ti de prison il y a un mois et est depuis assigné à rési­dence à Toulon jusqu’à juin 2020, tou­jours selon Qui Embrouille Qui.

Le but de ce mes­sage pub­lic pour le col­lec­tif ? Libér­er la parole au sein de la scène élec­tron­ique française et au-délà : “C’est après une longue péri­ode de réflex­ion que nous vous adres­sons ce mes­sage, car la trans­parence est plus que jamais néces­saire pour faire évoluer la sit­u­a­tion dans nos milieux. Nous déci­dons de rompre le silence sur des sujets impor­tants, et espérons de tout cœur que cette prise de parole en invit­era d’autres. La peur et la honte doivent chang­er de camp.” Le col­lec­tif nous pré­cise qu’ “au moment des faits, il y avait une volon­té de ne pas inter­fér­er avec le proces­sus juridique ain­si qu’une volon­té des vic­times de ne pas communiquer.”

 

Éviction publique systématique

Le col­lec­tif va plus loin en annonçant égale­ment sa sépa­ra­tion d’avec deux autres de ses mem­bres et prévient que tout agisse­ment sim­i­laire ne restera impuni au sein de l’équipe : “Tout man­que­ment aux règles élé­men­taires de con­sen­te­ment, toute agres­sion, tout pro­pos offen­sant se sol­dera désor­mais par une évic­tion publique. Si la seule chose qui puisse arrêter ces abus est d’en par­ler, alors parlons-en et refu­sons que ces dis­po­si­tions se trans­for­ment en une omer­ta. […] Aucun com­porte­ment dan­gereux ou irre­spectueux n’a sa place au sein de notre collectif.”

Dans son mes­sage, le col­lec­tif pour­suit : “Il est pri­mor­dial pour nous que les artistes ne soient plus préservés sim­ple­ment parce qu’ils sont artistes ; et de ne plus dis­soci­er la vie per­son­nelle de la vie pro­fes­sion­nelle, tout en respec­tant le droit des vic­times de porter ces agisse­ments devant la jus­tice ou non. […] Mais soyons cohérent.e.s avec nos pris­es de posi­tion et élevons la voix lorsqu’il le faut. Nous vous deman­dons de ne plus associ­er ces artistes à notre collectif.” 

Espérons qu’avec ce genre de con­séquences sup­plé­men­taires, rel­a­tives cette fois à la sphère publique, ces actes qui ne sont mal­heureuse­ment pas isolés au sein de la scène, disparaîtront.

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