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20 février 2023

Leiji Matsumoto, le mangaka derrière ‘Albator’ et ‘Interstella 5555’, est mort

par Marion Sammarcelli

Leiji Matsumoto, légende du manga et de l’animation japonaise, s’est éteint à l’âge de 85 ans le 13 février dernier. 

Si on connaît Leiji Matsumoto, c’est principalement parce qu’il est le créateur des aventures du capitaine Albator. Mangaka incontournable, il avait réussi à imposer son univers cosmique au travers de ses dessins et de ses scenari. Mais il est surtout celui qui a mis en image le film Interstella 5555 : The Story of the Secret Star System, l’animé qui accompagne le fameux Discovery de Daft Punk.

Un rêve de gosse. Des deux côtés. En France, les enfances de Thomas Bangalter et Guy-Manuel ont été bercées par les traits animés de Leiji Matsumoto. Au Japon, ce dernier a toujours rêvé de devenir mangaka et de proposer son œuvre -sous toutes ses formes- à un large public.

L’idée de créer un long-métrage autour d’un album a vite germé dans l’esprit de Daft Punk. Leur amour pour les animés japonais les a forcés à s’envoler pour le Japon en 2000 –Discovery et synopsis terminés sous le bras- afin de rencontrer le papa d’Albator et de lui proposer une collaboration. Et c’est chose faite. Non seulement, ils ont pu rencontrer Leiji Matsumoto et en plus, il a adoré le projet. En écoutant le disque, ce dernier a tout de suite imaginé le space opera qui lui trottait dans la tête depuis un moment.

 

Poésie critique

Interstella 5555, c’est le résultat d’un synopsis imaginé par Daft Punk puis leur ami de longue date Cédric Hervet, les dessins de Leiji Matsumoto et les tracks de l’iconique Discovery. Dans le film nous suivons l’histoire d’un groupe de musique à succès, issu d’une planète lointaine. Le long-métrage s’ouvre sur une foule en délire dansant sur « One More Time ». Les oeuvres du groupe attirent alors l’œil d’un producteur terrien malintentionné. Il vient les kidnapper avant de les transformer en humains et de leur laver le cerveau. Ils feront alors tout pour retrouver leur terre natale, aidés par un extraterrestre venu sur Terre tout en essayant de contrer une bien vile manigance.

Tout ce film illustre une critique de l’industrie du disque. Des producteurs qui repèrent des artistes singuliers, volent leur propriété intellectuelle, et les forcent à rentrer dans le moule de l’industrie pour gagner le plus d’argent possible : tout ce que Daft Punk ne voulait pas.

Interstella 5555, c’est un regard critique sur le star system accompagné de l’univers si particulier de Leiji Matsumoto qui traverse et traversera encore le temps. Un animé mélangeant sa poésie stellaire, ses références à la science fiction, son humour et sa mélancolie puis un auteur qui a su comprendre la musique de Daft Punk à la perfection.

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