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Leiji Matsumoto, le mangaka derrière ‘Albator’ et ‘Interstella 5555’, est mort

Lei­ji Mat­sumo­to, légende du man­ga et de l’an­i­ma­tion japon­aise, s’est éteint à l’âge de 85 ans le 13 févri­er dernier. 

Si on con­naît Lei­ji Mat­sumo­to, c’est prin­ci­pale­ment parce qu’il est le créa­teur des aven­tures du cap­i­taine Alba­tor. Man­ga­ka incon­tourn­able, il avait réus­si à impos­er son univers cos­mique au tra­vers de ses dessins et de ses sce­nari. Mais il est surtout celui qui a mis en image le film Inter­stel­la 5555 : The Sto­ry of the Secret Star Sys­tem, l’an­imé qui accom­pa­gne le fameux Dis­cov­ery de Daft Punk.

Un rêve de gosse. Des deux côtés. En France, les enfances de Thomas Ban­gal­ter et Guy-Manuel ont été bercées par les traits ani­més de Lei­ji Mat­sumo­to. Au Japon, ce dernier a tou­jours rêvé de devenir man­ga­ka et de pro­pos­er son œuvre ‑sous toutes ses formes- à un large public.

L’idée de créer un long-métrage autour d’un album a vite ger­mé dans l’e­sprit de Daft Punk. Leur amour pour les ani­més japon­ais les a for­cés à s’en­v­ol­er pour le Japon en 2000 -Dis­cov­ery et syn­op­sis ter­minés sous le bras- afin de ren­con­tr­er le papa d’Alba­tor et de lui pro­pos­er une col­lab­o­ra­tion. Et c’est chose faite. Non seule­ment, ils ont pu ren­con­tr­er Lei­ji Mat­sumo­to et en plus, il a adoré le pro­jet. En écoutant le disque, ce dernier a tout de suite imag­iné le space opera qui lui trot­tait dans la tête depuis un moment.

 

Poésie critique

Inter­stel­la 5555, c’est le résul­tat d’un syn­op­sis imag­iné par Daft Punk puis leur ami de longue date Cédric Hervet, les dessins de Lei­ji Mat­sumo­to et les tracks de l’i­conique Dis­cov­ery. Dans le film nous suiv­ons l’histoire d’un groupe de musique à suc­cès, issu d’une planète loin­taine. Le long-métrage s’ou­vre sur une foule en délire dansant sur “One More Time”. Les oeu­vres du groupe attirent alors l’œil d’un pro­duc­teur ter­rien mal­in­ten­tion­né. Il vient les kid­nap­per avant de les trans­former en humains et de leur laver le cerveau. Ils fer­ont alors tout pour retrou­ver leur terre natale, aidés par un extrater­restre venu sur Terre tout en essayant de con­tr­er une bien vile manigance.

Tout ce film illus­tre une cri­tique de l’in­dus­trie du disque. Des pro­duc­teurs qui repèrent des artistes sin­guliers, volent leur pro­priété intel­lectuelle, et les for­cent à ren­tr­er dans le moule de l’in­dus­trie pour gag­n­er le plus d’ar­gent pos­si­ble : tout ce que Daft Punk ne voulait pas.

Inter­stel­la 5555, c’est un regard cri­tique sur le star sys­tem accom­pa­g­né de l’u­nivers si par­ti­c­uli­er de Lei­ji Mat­sumo­to qui tra­verse et tra­versera encore le temps. Un ani­mé mélangeant sa poésie stel­laire, ses références à la sci­ence fic­tion, son humour et sa mélan­col­ie puis un auteur qui a su com­pren­dre la musique de Daft Punk à la perfection.

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