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Dutty Dior au by:Larm Festival d'Oslo / ©Agri Soltan
24 mars 2020

Les 5 artistes qu’on retiendra de l’excellent festival by:Larm en Norvège

par Clémence Meunier

La 23ème édition du festival by:Larm se tenait du 27 au 29 février à Oslo, capitale de la Norvège. Les groupes les plus prometteurs du moment ont su réchauffer les courageux qui ont bravé l’hiver scandinave. Dont Tsugi faisait partie.

C’est fou comme ça paraît loin : il y a trois grosses semaines, nous nous rendions pour Tsugi à Oslo pour couvrir le by:Larm, espérant ramener dans nos carnets les noms des prochains groupes-à-découvrir-absolument repérés pendant ce festival de showcases. À l’époque, pas mal de masques sur les nez des touristes à Charles-de-Gaulle et déjà une pénurie de gel hydroalcoolique, mais pas question d’annuler le rendez-vous. Et alors que démarre cette nouvelle vie confinée, où on a tout le temps du monde pour écouter de la musique, cette dernière pêche à la next big thing rock, jazz, électronique et pop expérimentale s’avère finalement providentielle. Alors restez chez vous et écoutez donc ça !

© Ingrid Svelland

Squid

Quand la saison bénie des festivals arrivera enfin (si tout se passe bien), attendez-vous à voir ce nom, Squid, le calamar en VF, étendre ses tentacules un peu partout sur les affiches. À Eurosonic, l’équivalent néerlandais du by:Larm, où des cohortes de programmateurs européens viennent faire leur marché, le concert du groupe anglais a attiré tellement de monde qu’une bonne partie du public (dont Tsugi) a dû rester à la porte. Séance de rattrapage à Oslo donc, au Blå, un club du centre-ville plutôt porté vers le rock. Et du rock, il y en avait pendant ce concert de Squid. Le quintette de Brighton vogue entre psyché et post-punk, fait se rencontrer trompettes hallucinées, un chanteur-batteur plus proche du spoken-word de Jason Williamson de Sleaford Mods que de Phil Collins (dieu merci), et une rage qui suinte comme un fish and chips. Le meilleur concert du festival.

© Silje Ryen

Jockstrap

Il est aux machines, elle joue du violon et chante en s’inspirant de Björk ou autres miaulements à la Joanna Newsom, et parfois ils échangent les rôles : le duo anglais Jockstrap (oui oui, c’est aussi le nom d’un célèbre sous-vêtement masculin, ne vous étonnez pas en fouinant sur Google) s’est rencontré à la prestigieuse école de musique londonienne Guildhall et s’amuse aujourd’hui avec la large étiquette « pop expérimentale ». Le début de leur concert au Revolver, micro sous-sol voûté où la grande taille des Norvégiens posera problème à tous les autres Européens (mais qu’est-ce qu’il y a dans leur soupe pour qu’ils grandissent autant ?!), était aérien, doux, éthéré… Avant qu’un gros pied techno ou des bip-bips 8-bits ne viennent perturber tout ça. C’est parfois de mauvais goût, mais peu importe, on les suit dans leur délire.

Porridge Radio

Le nom est tout pourri et annonce un gloubi-boulga musical. Mais Porridge Radio est loin d’être un amas informe d’influences au goût de gruau. Le quatuor (trois filles, un garçon à la batterie) est surtout porté par la chanteuse Dana Margolin, sorte de prêtresse aux yeux XXL qui expie autant ses peines et péchés qu’elle nous exhorte à vivre en meilleure intelligence : « I don’t want to get bitter, I want us to get better, I want us to be kinder to ourselves and to each other« , mantra répété sur l’enivrant « Lilac ». Des mantras, il y en a beaucoup dans les textes de Porridge Radio, dissections indie rock aux accents à la Lou Reed de la vie sentimentale et amicale d’une jeune femme un peu paumée. La manière dont Dana Margolin incarne ces incantations qui déforment sa bouche et révulsent ses yeux est tout bonnement fascinante.

© Selma Haaland

Lara Palmer

Lara Palmer nous intriguait rien qu’avec son pseudo. Mais il serait injuste de résumer cette Norvégienne installée à Berlin à de seules références made in Twin Peaks. Ses DJ-sets, uniquement sur vinyles, oscillent entre techno ultra mentale et atmosphères dark. Ça n’a pas coupé dans le Sweatshop, la micro-salle en pierre du club Villa : les corps ondulaient les bras en l’air comme autant d’apprentis chamans – a priori relativement sobres, vu le prix des boissons en Norvège. En gros, une sélection perchée, enchaînée avec doigté, pour embarquer cette salle intimiste dans un voyage psyché quoique techno. Le mélange des genres parfait avant d’affronter le blizzard d’Oslo en hiver de la part d’une DJ (et journaliste musicale pour la plateforme web et les soirées Monument) ayant joué pour la première fois au mythique club allemand Tresor quelques semaines avant le by:Larm.

© Eirik Horgen

Athletic Progression

Ils sont trois, Danois, et font du jazz : pas forcément la formule habituelle au club Blå, qu’on a vu plutôt porté sur les guitares anglaises. Mais peu importe, ce trio instrumental batterie-basse-claviers arrive à rappeler le Flying Lotus des débuts (rien que ça !) en mêlant influences jazz et hip-hop. Un concert lumineux, chill, influencé par J Dilla, avec la dose parfaite de breaks pour s’amuser tout en écoutant de vraies chansons écrites comme pour la pop. Tak !

© Selma Haaland

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