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8 novembre 2019

Les « Confessions » déjantées de Philippe Katerine

par Juliette Chevet

Il nous dit tout. Avec son dernier album, Philippe Katerine livre ses Confessions. Il n’a pas perdu une once d’humour et de bonne humeur. Après avoir sorti le délirant « Stone Avec Toi » et un seul maxi clip pour trois de ses titres, il livre enfin son LP au complet. Véritable touche-à-tout, il s’essaie aussi bien à la trap qu’à la pop et invite des artistes de tous horizons à ses côtés. Il bat d’ailleurs tous ses records : d’Angèle à Léa Seydoux en passant par Oxmo Puccino, presque la moitié des vingt morceaux sont des featurings.

Sur ce dixième album, sa loufoquerie est plus que jamais au rendez-vous. Même les noms de ses titres, comme « KesKesséKçetruc ? », avec des paroles toujours aussi drôles et insensées : « Imagine ma voix sans le son », chante Camille  alors que Katerine lui répond « Je n’aime pas penser que j’ai sept trous dans la tête » sur de jolis choeurs féminins. Sur « Malaise », il parle sur une prod de rap chill-out de tous ses malaises, dont ceux avec une certaine Dorothée, son « amante » quand il avait huit ans… Si les paroles peuvent être très légères, explicites et insensées, elles sont aussi politiques. Dès le premier morceau, on entend la voix de Macron  : « Le jour où tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme ». C’est ce que le président avait répondu au jeune qui l’avait appelé Manu. L’extrait est suivi d’un bruit de giffle, puis Philippe Katerine reprend tranquillement : « Arrêtez de parler ». Sur une mélodie enjouée au synthé et des sons perçants à la flûte, il chantonne “Si c’était moi a l’Elysee je demanderai qu’on m’interne, qu’on me materne”. C’est cette ambivalence qui fait tout le charme des lyrics.

Katerine s’approprie de tous nouveaux genres. La légende du rap français Oxmo Puccino s’improvise serrurier sur le planant titre « La Clef », featuring des plus improbables. Et quand il s’essaie à la trap, ça donne “Rêve affreux”, et contre toute attente, ça lui va très bien. Le quinquagénaire n’a pas de limites et on aime ça.

Et pour ceux qui sont plus Deezer… 

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